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tulype | sofia tu me manques | 2 | 18/01/05 à 23:45 |
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Je marche dans Ville bleue sans savoir où je vais. Etrangement mes pas me conduisent devant la maison de Sofia, je m’assois sur le banc qui se trouve sous la fenêtre de ce qui était sa chambre. Je n’arrive plus à retenir mes larmes, j’entends les cris et les pleurs qui proviennent de chez elle. Sa mère et son beau-père sans doute. Je ne l’ai appris qu’aujourd’hui, je me trouvai en Espagne quand l’accident a eu lieu. Deux jours avant la rentrée des classes, nous qui étions si pressées de débuter l’année, nous avions tout préparer, nos futures affaires, nos futures amies et …nos futurs petits copains. Mais rien de tout ça ne pourras être. Le frère de Sofia, Antoine, m’aperçoit et vient à ma rencontre. Il ne pleure pas, il semblerait indifférent si on ne le connaissait pas comme moi, mais je remarque avec tristesse que ses magnifiques yeux rieurs ont disparus.
- Agathe…
Je sens bien qu’il va pleurer. Pour ne pas voir ses larmes, je me blottis dans ses bras. Et nous restons ainsi durant plusieurs heures, assis sur le banc qui se trouve sous la fenêtre de ce qui était la chambre de Sofia, jusqu’à que sa mère vienne nous chercher. Elle qui était habitée par une perpétuelle jeunesse, semble désormais pareil à une vielle femme. Elle porte une vielle robe de chambre en flanelle grises et les larmes ont creusé des sillons sur ses joues. Je n’ose pas la regarder. Je ne supporte pas de voir la femme qui a été durant plusieurs années mon modèle devenir soudain fade et insignifiante, tel un ange qui aurait été déchu. Je détourne donc le regard et m’enfuie en pleurant jusque chez moi, préférant ignorer sa souffrance pour ne pas me retrouver face à la mienne.
***
Il est tard lorsque j’arrive chez moi, ma mère ne dit rien et lance un regard triste à mon père. Je grimpe les escaliers quatre à quatre et me précipite sur mon lit. Un profond sentiment de culpabilité m’envahit, je m’en veux de ma lâcheté, mais c’est trop difficile !
Je jette un regard par la fenêtre, la nuit est sombre et sans lune. Le bruit du vent effleurant les feuilles des arbres de mon jardin m’apaise petit à petit. J’essuis mes joues trempées de larmes et sombre dans le sommeil.
-bip-bip ! Bip-bip !
La sonnerie de mon radio-réveil retentit dans ma chambre. J’avais du oublier de l’éteindre la veille.
Je regarde mon portable, huit appels en absence. C’est étonnant ce que les gens pouvaient s’intéresser subitement à vous lorsque que vous étiez amie avec l’une des nouvelles personnes les plus populaires de la ville, même si elle est morte…
En bas j’entends ma mère parler de l’enterrement, j’ai un haut le cœur. Je ne peux pas envisager que Sofia… enfin de ne plus jamais la revoir. Je me souviens de la dernière fois où je l’ai vue, c’était la première semaine d’août. J’étais passée la voir juste avant mon départ pour Barcelone, on s’était promis de s’écrire tous les jours. Elle était assise sur la balançoire au fond de son jardin, ses boucles rousses rayonnaient au soleil et ses yeux noisettes, les mêmes que ceux de son frère, brillaient d’un éclat malicieux. Elle portait une robe courte en coton blanc et ses pieds nus effleuraient l’herbe mouillée par la rosée à chacun de ses balancements. Je n’avais eu le temps que de lui glisser l’adresse de l’hôtel avant de monter dans la voiture pour ne pas que mon père ne rouspète.
Je me glisse discrètement par la porte de derrière pour ne pas me retrouver face à mes parents. Les rues de ville bleue sont belles et silencieuses, et malgré la saison, l’air est frais et revigorant. je me dirige vers le parc floral avant de changer d’avis. Je décide d’aller voir Antoine, je prends la rue gaspard voly et pénètre silencieusement dans son jardin. Je fais sonner son téléphone portable afin qu’il vienne m’ouvrir et m’assois sur les marches de la porte de derrière. Je l’entends dévaler les escaliers, et il m’ouvre la porte à bout de souffle.
- Je m’attendais à te voir, dit –il. Comment vas-tu ?
Je ne le regarde pas et entre dans la cuisine.
- Tu pourrais me répondre ! , se fâche -t-il.
-Okay, okay, dis-je en m’asseyant sur un tabouret. Que veux-tu que je te dise ?
- Tu pourrais commencer par me dire comment tu vas. Ou alors me dire que je te manque.
- Je vais super bien. Comme tu le vois, je pète la forme !!!
- C’est génial.
Je sens dans cette apparente indifférence que quelque chose c’est brisé définitivement en lui. Je n’entends plus leurs habituelles chamailleries et ça me brise le cœur.
- Je suis venu te donner ça.
Je sors son maillot de football que j’avais oublié au fond de mon sac et le lui donne. Il regarde son maillot avec une certaine nostalgie et je lui au revoir.
- Je déménage demain..
- Comment ça ! , S’écrie-t-il. Tu avais réussi à convaincre tes parents !
- Je sais mais maintenant plus rien ne me rattache à cette ville, dis-je d’un ton las. Alors au revoir.
Sur ces mots je pars sans me retourner pour ne pas qu’il voit mes larmes.
2
Finalement mes parents vont m’envoyer en pension dans le village en attendant de trouver une maison assez spacieuse pour nous. Je pars aujourd’hui. Tant mieux ! Je serai débarrassée ! je préfère fuir ville bleue plutôt que d’affronter cette bandes de harpie que sont les lycéennes ; dès que je serai revenue au lycée, elles m’aurait soi-disant offert leur pitié inutile juste pour avoir des détails sur sa mort ou pour paraître charitables en étant celles qui m’aurait soutenue lors de cette épreuve « difficile ».
Sofia me manque de plus en plus ! c’est comme ci son absence me la rendait encore plus précieuse. Parfois j’entends son rire raisonner dans les murs de la maison. Et la nuit j’ai l’impression de l’entendre chanter.
Il est tôt, le soleil commence à se lever. Par la fenêtre, je vois Jonathan, le fils des voisins, en train de jouer au ballon sur le seuil de sa maison. Je me lève et commence à préparer mon sac , mes parents me feront parvenir mes affaires quelques jours après mon arrivée.
Une heure plus tard, je descends les escaliers, mon sac à la main et mes tennis dans l’autre. Mes parents sont dans la cuisine en train de petit déjeuner, moi je n’ai pas faim mais je prends néanmoins une pomme pour manger dans la voiture.
« Agatha, me demande ma mère. As-tu pris tes médicament ?
Oui maman, je marmonne. Ils sont dans mon sac à dos. »
Je sort regarder une dernière fois ma rue. Un sentiment étrange étreint ma poitrine, j’ai l’impression de fuir, de laisser tomber. Oh Sofia ! pourquoi n’es-tu pas là !
« mais je suis là !, j’entends tout d’un coup. »
je me retourne , il n’y a personne derrière moi. On aurait dit la voix de Sofia ! je divague surement !
comme mes parents ne sont pas encore là , je range mon sac dans le coffre de la voiture et m’installe à l’arrière , mes écouteurs sur les oreilles.c’est comme un signal de départ , mes parents arrivent et s’asseye à leur tour
sofia tu me manques | 1/2 | 18/01/2005 à 23:39 |
sofia tu me manques | 2/2 | 18/01/2005 à 23:45 |