L'Arbre 8 (Partie 1 du chapitre 4 )

Hello !
bon...
j'ai essayé de couper le chapitre de façon équitable, mais bon... Ce bout là est assez gros, je dois l'avouer :/
donc bah...
bon courage :)





Chapitre IV
Ça commence bien !


Midi.
Aloïs s’arrêta et s’assit sur une branche pour manger. Elle ouvrit son énorme sac, dans lequel elle avait fourré toute la nourriture qu’elle avait pu avant de partir, et piocha dans ses provisions ; un quignon de pain et une mince tranche de mufus qu’elle fit cuire avec trois suffirent à la rassasier.
Une fois son repas terminé, Aloïs se concentra sur la direction qu’elle devait prendre. Elle savait que, quelques vingtaines kilomètres plus à l’Est, se trouvait Seyjo, un village humain où elle pourrait glaner quelques informations précieuses, mais hésitait à s’y rendre, les hommes n’appréciant généralement pas trop la présence de sauvageonnes en son genre…
Ah, que le monde était dur pour Aloïs une fois éloignée des siens ! Qu’elle se sentait alors seule, faible, démunie ! Les larmes embuèrent bientôt ses yeux, mais elle se força à ne pas pleurer ; il lui fallait partir dès maintenant pour Seyjo si elle voulait y arriver avant que l’hiver ne débarquât. Elle enfouit alors tant bien que mal sa tristesse sous des pelletés d’enthousiasme hypocrite et, d’une voix faussement enjouée, s’exclama :
- Allez… En route !
S’aidant du soleil dont elle devinait la silhouette à travers un feuillage dru, elle trouva l’Est et, s’efforçant de ne plus penser qu’elle ne reverrait peut-être plus jamais les siens, se mit en route d’un pas vif.
Elle ne se doutait alors pas du tout à quel point les épreuves qui allaient se dresser sur son chemin allaient être difficiles…

  

Réveil difficile.
Je sens la chaleur des rayons du soleil sur ma peau, mais je suis trop bien dans mon sommeil pour daigner me lever. La lumière du jour venant taper contre mes paupières, je me retourne dans ce que je crois être mon lit, quand je ressens alors une saisissante douleur au flanc. Surpris plus qu’autre chose, j’ouvre les yeux et, toujours dans le brouillard, regarde avec des yeux ronds mon torse nu ; une balafre suppurante et à peine cicatrisée strie ma peau, juste au niveau des côtes ! Aussitôt, les souvenirs de la veille me submergent ; l’attaque surprise des Fatalistes au beau milieu de la nuit, le carnage chez les miens, le grenier à céréales, la fuite, ce Fataliste qui m’a tiré dessus à deux reprises, une fois dans le genou, une autre dans le bide, l’étrange énergie qui m’a envahi et qui a effacé ma douleur, le bois, la cachette, le sommeil reposant, … et le réveil, donc.
Aussitôt, une irrésistible envie me prend de retourner au village voir ce qu’il en est… Peut-être dans l’espoir de retrouver un quelconque survivant ? Ou bien serait-ce par simple curiosité ? Je n’en sais rien. Mais j’essaye de me raisonner. Si je me rends au campement, qui me dit que je vais pas me faire dégommer par les Fatalistes installés là-bas ? Trop risqué… Tant pis, je n’ai plus qu’une solution : me rendre au village Humaniste le plus proche… Enfin… Le plus proche… Il y a bien un mois de marche qui m’en sépare, mais peu importe ! Je me débrouillerai pour manger, pour dormir, pour me soigner, pour survivre.
Animé par une soudaine détermination, je nettoie mes plaies à l’aide d’un mouchoir qui traînait dans ma poche, puis confectionne, à partir de ma chemise, deux pansements que j’enroule autour de mon genou et de mon flanc. Ceci fait, je me lève brusquement – aïe, crient mes blessures – , repère le Nord grâce au soleil dont la silhouette ardente déjà haute dans le ciel se détache des nuages blancs qui l’encerclent, et prends cette direction d’un pas sûr. Mes plaies ont cessé de saigner, mais me font toujours aussi mal, si bien que c’est en boitillant que je me dirige vers ce Nord si lointain.
En chemin, je profite de la beauté du cadre qui m’entoure. Des arbres feuillus aux troncs noueux étendent leur ramure vers le ciel, offrant au sol tapissé d’herbe grasse et de plantes diverses un éclairage moucheté, sylvestre, merveilleux. Une douce chaleur, accompagnée de joyeux gazouillements, de l’apaisant froufrou du vent dans les feuillage, du sage murmure des arbres, du serein gargouillement d’un rivière proche, ainsi que de mille autres bruits aussi reposants qu’agréables, contribue à conférer à l’atmosphère qui règne dans ce bois un aspect fantastique, magique, irréel.
Ebloui par tant de beauté, assourdi par tant d’harmonie musicale, troublé par tant de sensations toutes plus euphoriques et apaisantes les unes que les autres, je réalise soudain que tout cela va bientôt disparaître… Saloperie ! Tout ça, toute cette nature qui n’a rien demandé à personne et qui s’efforce même d’arranger la situation, toute cette humanité, tous ces siècles de science, d’intelligence, de créations, de génie, tout ça… pfiouu ! Tout ça va crever dans cet océan de merde qui croupit tout autour de nous et qui gargouille de plaisir rien qu’à cette idée… Et ces Fatalistes qui, face à ça, ne trouvent rien de mieux à faire que de massacrer encore plus l’Humanité… Tsss… C’est sacrément éprouvant, tant au niveau physique que psychique, de devoir sans cesse se rendre de village Humaniste en village Humaniste, de massacre en massacre, d’atrocité en atrocité…
Des larmes amères, courroucées, impuissantes, roulent le long de mes joues, et vont s’écraser sur le sol duveteux et touffu de ce bois accueillant.
Le voyage promet d’être long…

  

L’après-midi fut longue, pour Aloïs.
A peine son déjeuner terminé, elle se mit aussitôt en route vers l’Est. Toute l’après-midi, elle marcha, ressassant sans cesse ses doutes quant à la suite de son aventure et la tristesse qu’elle éprouvait en repensant à sa chère tribu. Appréhension et chagrin tourmentèrent donc la jeune elfe toute l’après-midi, minant son moral avec une férocité terrible et lui arrachant quelques larmes par-ci, par-là. Et, en plus de ces attaques incessantes et éprouvantes, Aloïs dut aussi subir une solitude étouffante qui, accompagnée d’une fatigue tant morale que physique, achevait de la diminuer. Et ce n’était que le premier jour de son périple…
Néanmoins, lorsque le soleil se coucha, libérant sa multitude de rayons incandescents au travers d’un ciel cramoisi, Aloïs était parvenue à parcourir le tiers de la distance qui séparait Seyjo de son (ex) village. Ereintée, la jeune fille se dépêcha de trouver un abri pour passer la nuit et, avisant un creux formé par deux énormes branches entortillées, s’y précipita. Une fois à l’intérieur, elle put enfin s’asseoir et se reposer. Elle sortit de son sac en peau de mufus de quoi dîner – une bonne tranche de mufus, une gourde de jus de sève, et une poignée de noix – et, se rendant soudain compte de la faim qui lui tiraillait l’estomac, dévora son repas.
Une fois repue, Aloïs s’emmitoufla dans une couette en poils de grizzlard, et, terrassée par l’immense fatigue qu’elle avait accumulée tout le long de sa journée, sombra aussitôt dans un sommeil lourd, reposant.

Le lendemain, la jeune elfe se réveilla aux aurores, fraîche et dispos, et engloutit trois-quatre fougelles qui firent office de petit déjeuner. D’excellente humeur, elle se mit aussitôt en route vers le soleil, là-bas, qui se levait lentement en éclairant la végétation de l’Arbre d’une douce lumière rosée. Durant la matinée, Aloïs songea plus d’une fois à sa chère tribu, mais sans aucune tristesse ; elle se remémorait seulement les visages confiants des siens lorsqu’elle était partie. Elle serra dans sa main l’amulette qui lui avait été offerte avant qu’elle ne parte, et son cœur s’emplit d’allégresse.
Quand elle repensa qu’elle atteindrait Seyjo dès le lendemain, elle se réjouit ; elle allait enfin pouvoir se mettre au travail ! A la fois excitée par l’imminence de son arrivée à la ville en question et enthousiasmée à l’idée qu’elle allait peut-être bientôt soulever l’opaque voile de mystère qui recouvrait les énigmatiques origines de l’Octasphe, Aloïs pressa le pas, son énergie ravivée par sa gaieté. Elle s’imaginait déjà, retrouvant tous les Paha Ivon portés disparus, et les ramenant au village sains et saufs. Cette perspective, bien qu’utopique – et Aloïs le savait très bien – suffit à lui redonner espoir.
Quand le soleil fut à son zénith, l’elfe, éreintée par quatre heures de marche, s’octroya une pause d’une heure, histoire de récupérer un peu et de déjeuner. Puis elle repartit.
Pendant l’après-midi, Aloïs remarqua un détail troublant ; cela faisait un jour et demi qu’elle parcourait l’Arbre, et elle n’avait alors aperçu aucun être vivant, si ce n’était une fougelle ou slyvorne de temps à autres. Mais à part cela, rien. Que se passait-il donc ? Pourquoi une telle absence d’animaux ? La fuyaient-ils ? Aloïs eut beau se creuser les méninges toute l’après-midi, une seule réponse à ces questions lui vint ; tout ceci était la faute de l’Octasphe. Oui, c’était cela, sans aucun doute.

Quand le ciel bleu vira à l’orange et que le soleil commença à décliner vers l’Ouest, Aloïs se mit en quête d’un abri pour passer la nuit. La recherche fut longue et fastidieuse, si bien que ce ne fut qu’une fois la nuit tombée que la jeune Paha Ivon trouva une cachette convenable : une cavité dans une branche. Elle s’approcha pour y pénétrer, mais, à peine fut-elle entrée qu’elle entendit un petit couinement dans l’obscurité de la caverne. Elle plissa les yeux pour discerner quelle créature était tapie dans la pénombre, prête à lui bondir dessus, mais il faisait bien trop sombre pour qu’elle eût pu distinguer quoique ce soit, et la noirceur de la nuit, à l’extérieur, ne lui était d’une aucune aide.
Soudain, surgit de l’obscurité un gigantesque grizzlard qui, toutes griffes dehors, fonçait sur Aloïs en rugissant sauvagement. Surprise, l’elfe recula, mais, son sac à dos la déséquilibrant, elle buta sur une racine et s’écroula par terre. Le mastodonte poilu s’arrêta alors, et leva la patte pour asséner un coup de griffe à Aloïs. Mais celle-ci, vive comme l’éclair, s’était déjà débarrassé de son sac et tenait dans ses mains son arc, à la corde de laquelle une flèche, menaçante, était pointée vers le grizzlard. La Paha Ivon décocha alors son carreau qui fendit l’air vers l’ours, s’enfonça dans son torse… et le traversa comme s’il avait été immatériel.
- Hein ?, laissa échapper l’elfe.
Elle n’eut pas le temps d’en dire plus car le grizzlard, profitant de l’étonnement de la jeune fille, lui asséna un terrible coup de patte… qui la traversa également.
Aloïs comprit alors aussitôt à quelle créature elle avait affaire, et elle se releva. Ignorant la montagne de poils hirsutes qui, menaçante, grognait, montrait les crocs, et la rouait de coups qui ne faisaient que passer au travers d’elle, la Paha Ivon sortir de son sac en peau de mufus une pierre à friction et une branche de pyrosylve. Elle les frotta l’un contre l’autre jusqu’à ce que le bâton s’embrasât, et, nantie de cette torche de fortune, avança vers le fond de la cavité.
Elle le vit alors. Un petit être à la peau verdâtre, qui, ratatiné dans un recoin de la caverne, tremblait de tous ses membres, ses grands yeux violets écarquillés d’angoisse. Dès que la créature aperçut Aloïs, elle couina de surprise et le grizzlard disparut d’un coup.
- Non… Non…, balbutiait l’être. Laisse Kirt tranquille… Kirt rien fait…
- Un… Un illusio…, souffla la jeune Paha Ivon, ébahie. Alors j’avais raison…
Elle détailla une nouvelle fois le petit être, apparemment prénommé Kirt, qui lui faisait face ; ce corps fragile et tremblotant recouvert de haillons, cette tête rondouillarde dotée d’oreilles en pointe et d’un nez aplati, et surtout ces deux gigantesques yeux mauves, lagons calmes et envoûtants au fond desquels scintillait néanmoins une étincelle de terreur. Aucun doute, songea Aloïs. Il s’agit bel et bien d’un illusio…
Les illusios, bien que de nature craintive et d’aspect fragile, possédaient cependant un pouvoir redoutable qui leur permettait de créer des illusions de toutes sortes – visuelles, auditives, ou autres – en s’immisçant dans l’esprit de leur victime. Ce talent leur permettait, entre autres, d’apeurer d’éventuels prédateurs. Cependant, les illusios, agiles et rapides autant que peureux, préféraient fuir leurs ennemis plutôt que d’essayer de les effrayer. Alors pourquoi ce Kirt ne l’a-t-il pas fait ?, se demanda alors Aloïs. Pourquoi s’obstiner à rester ici ?
- Oh ! Mais tu es blessé !, remarqua-t-elle soudain, avisant une plaie suppurante à la jambe de l’illusio. C’est pour ça que tu ne peux pas bouger et que tu te caches ici, n’est-ce-pas ? Ne bouge pas, je vais te soigner.
Ce disant, elle s’approcha de Kirt, qui s’écria aussitôt, les yeux révulsés de terreur :
- Non ! Non ! Laisse Kirt ! Va-t-en ! Faut pas tuer Kirt !
Soudain, Aloïs vit un énorme félicroc apparaître entre elle et l’illusio et se jeter sur elle. Mais elle ne broncha pas et, impassible, traversa l’illusion. Puis elle se pencha sur Kirt qui, tétanisé de peur, avait fermé les yeux et ne bougeait plus, muet et tremblant. Aloïs le prit alors dans ses bras, posant la torche par terre, et le transporta jusqu’à son sac, dans le ventre duquel se trouvait tout ce qui état nécessaire au premier secours. Elle coucha l’illusio, appliqua de la sève de frête sur sa blessure, puis entoura cette dernière d’un pansement en feuille d’esatrane.
- Tu peux te lever, Kirt, déclara-t-elle alors.
Aussitôt, l’illusio cessa de trembler et, surpris de ne pas avoir subi mille tortures comme il s’y était attendu, ouvrit lentement les paupières, regarda sa jambe, et se releva prudemment. Constatant qu’il pouvait marcher sans trop de difficultés, il se dirigea en boitillant vers la sortie, tout en répétant tout bas,
comme si lui-même avait du mal à y croire:
- Kirt pas mort… Kirt pas mort…
Arrivé au seuil de la caverne, il se retourna soudain, dévisagea longuement Aloïs de ses grands yeux, puis, d’une voix à la fois flûté et empreinte de gravité, lâcha :
- Merci.
Puis il s’en alla.




{°v°} KoviS {°v°}

3 derniers commentaires sur le poème


mimizz3813 [ le 06-04 à 13:58 ]
bah dsl jvé pa dire ke g tout lu et ke ct bien alros ke g pa lu g)franchement !
dobleskateboard [ le 04-04 à 13:03 ]
mimizz3813 >> Quelle belle mentalité !! Bravo !!
mimizz3813 [ le 04-04 à 11:31 ]
g meme pa chercher a lire c tro long dsl

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