Elle

Petit être fragile, elle ne pouvait pas savoir
Ce que c'était de mourir
Elle était soumise à vivre ça, sans pouvoir
Aider sa raison à guérir

Elle pleurait de longues heures
Seule au fond de ses souvenirs
Se mutilant, vidant sa douleur
Ne sachant plus qui haïr

Elle criait, vomissait ses peurs
Priant naïve son seul espoir
A gauche du bien, à droite du mal
Pauvre enfant grandit dans le noir
Pensant à cette situation fatale
De perdre sa déesse, son cœur

Trempée au milieu de ses draps sales
Possédée par un excès de tristesse
Solution médicale, overdose du malheur
Un corps détruit par le destin
Elle lui en veut mais l'aime pourtant si fort
Elle ne reviendra plus c'est la fin
Consciente elle sait qu'elle a tort
Unies, toutes les deux ne font qu'un

Mais l'enfant refuse l'ironie du sort
Elle veut s'emparer de cette horreur
Mais il est déjà trop tard, tout est mort
Elle a perdu ce qu'elle adore

La petite l'appelle mais rien ne sort
Emprisonnée dans un océan de peine
Elle se noie dans les sanglots qu'elle sème
Sa maman lui manque mais ou est-elle ?

Elle lui avait pourtant promis de l'aimer toute sa vie
Mais la jeune fille comprend que c'est fini
Sa maman a perdu ses jolies ailes
S'enfonce dans la terre chaude humide

Elle veut l'aider mais c'est impossible
Sa maman est tombée dans le vide
Le monde est à peine visible
Elle l'a perdue, elle se perd

Les deux êtres tombent enlacés
Respirant au mieux, crachant la terre
Elle agonisent ensemble, se sont aimées
Sa maman la regarde et sourit

Névrose de cette situation maladive
Elle a peur elle veut quitter cette vie
Embrasse la lame jouissive
Revoit ses regrets, son passé
Sert sa maman dans ses bras vidés de sang
Laisser couler ses dernières larmes voilées
Aucune lueur de son triste temps

Et dans un dernier souffle enragé
Dit je t'aime à sa douce maman


Ecrit le 26/05/05

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