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6/10 |
30/04/2008 à 17:49 |
Rethel
Deux Rémois avouent le meurtre d'un homme jeté dans l'Aisne
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Deux toxicomanes originaires de Reims ont avoué le meurtre d'un jeune Rethélois disparu depuis le 1er avril. Ils l'auraient jeté dans l'Aisne pour lui voler sa voiture. Le corps n'a toujours pas été retrouvé.
Deux toxicomanes originaires de Reims ont avoué le meurtre d'un jeune Rethélois disparu depuis le 1er avril. Ils l'auraient jeté dans l'Aisne pour lui voler sa voiture. Le corps n'a toujours pas été retrouvé.
UN meurtre, des aveux, deux auteurs présumés écroués mais aucun cadavre. C'est le paradoxe d'une terrifiante affaire criminelle mise en lumière à Rethel.
Disparu depuis le 1er avril, un jeune habitant de la commune, Jonathan Sugot, 23 ans, a été attiré dans un traquenard, frappé, ligoté puis jeté vivant dans l'Aisne, selon les déclarations de deux toxicomanes qui auraient agi par appât du gain : voler sa voiture pour l'échanger contre de l'héroïne.
Les recherches menées depuis mardi par la gendarmerie pour retrouver le corps n'avaient toujours rien donné hier. Présentés au pôle de l'instruction rémois saisi de l'affaire en raison de son caractère criminel, Romain Leroy, 24 ans, et Cédric Lutz, 28 ans, originaires de Reims, ont été écroués en soirée.
Employé dans une entreprise de distributeurs de boissons, Jonathan Sugot n'avait plus donné signe de vie depuis le 1er avril.
« L'enquête diligentée en « disparition inquiétante » a révélé un risque important de faits délictueux ou criminels car des personnes ont rapporté que de jeunes adultes qu'elles fréquentaient s'étaient vantés de vouloir prendre la voiture de Jonathan Sugot et de l'enfermer dans le coffre. » explique le procureur-adjoint de Reims Georges Latève.
Samedi dernier, les investigations de la gendarmerie ont permis d'identifier un suspect, Romain Leroy, dont la présence fut signalée dans le train Paris – Charleville. Alertés, les policiers de Reims assistés des gendarmes de la section de recherches ont contrôlé tous les voyageurs lors de l'arrêt en gare marnaise.
Ils ont ainsi interpellé Romain Leroy et son ami Cédric Lutz, trouvés porteurs de 156 grammes d'héroïne qu'ils venaient d'importer des Pays-Bas. Ouverte dans le cadre d'une « banale » affaire de drogue, les gardes à vue ont alors tourné à l'horreur avec les aveux spontanés des suspects.
Ils connaissaient Jonathan Sugot. Ils le voyaient circuler dans Rethel avec une nouvelle BMW. L'idée leur serait venue de s'en emparer pour l'échanger contre de la drogue.
Toujours selon leurs aveux, le 1er avril, ils auraient attiré le jeune homme dans un appartement de Rethel.
Il aurait été frappé, ligoté, enveloppé dans une couverture puis déposé à l'arrière de sa BMW. Direction un pont de l'Aisne à Thugny-Trugny. Là, sans raison, les deux Rethélois auraient jeté Jonathan à l'eau, vivant.
Le week-end suivant, ils
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sont « montés » à Maastricht où ils auraient revendu la BMW contre de l'héroïne. L'interpellation eut lieu à Reims dans le train du retour.
Sans emploi, Cédric Lutz a longtemps vécu à Reims où il a récolté la plupart de ses 17 condamnations – vols et stupéfiants – avant de partir à Rethel.
Même chose pour Romain Leroy, onze fois condamné, qui aurait relaté les faits sans exprimer la moindre émotion, « comme s'il racontait l'achat d'une baguette de pain », indique une source.
Mis en examen pour « homicide volontaire avec la circonstance aggravante qu'il a servi à la préparation d'un vol », les deux garçons encourent la réclusion criminelle à perpétuité.
Fabrice Curlier (avec Emmanuel Défente à Rethel)
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Les recherches dans l'Aisne continuent
Hélicoptère, plongeurs, Zodiac, patrouilles sur les berges... L'important dispositif mis en place depuis mardi matin pour retrouver le corps de Jonathan Sugot n'est pas passé inaperçu dans les communes de Rethel et des environs, le long de l'Aisne (notre précédente édition).
« Les recherches n'ont encore rien donné » indiquait hier soir le commandant Stéphane Thévenon, adjoint au commandant du groupement des Ardennes. « Elles sont très difficiles car le niveau de l'Aisne est actuellement élevé avec un débit très puissant. Les plongeurs ont pris des risques. Ils devaient être encordés. Nous avons allégé le dispositif hier mais d'ici deux jours, avec une baisse annoncée d'un mètre du niveau de la rivière, nous espérons pouvoir remettre de gros moyens. »
D'après leurs aveux, les meurtriers présumés auraient jeté la victime du pont de Thugny-Trugny le 1er avril. « La vitesse de l'eau à la surface est d'environ 25 km/h. En une semaine, le corps a pu dériver très loin » redoute le commandant Thévenon.
Les gendarmes espèrent aboutir le plus vite possible, pour conforter l'enquête criminelle et rendre le corps à sa famille. Dès le début, les proches de Jonathan Sugot n'ont pas cru à une disparition volontaire, les gendarmes aussi. « La grand-mère du jeune homme était mourante. Ils savaient que son petit-fils l'aimait beaucoup et qu'il n'allait pas partir dans un contexte familial aussi douloureux » indique le procureur-adjoint de Reims.
Elle est morte depuis. Ses obsèques ont eu lieu hier après-midi à Rethel, à l'heure de la présentation des meurtriers présumés au parquet de Reims.