L'Amour fraternel.

Quel âge avez-vous ?

Moins de 18 ans

18 ans ou plus

Patapon   L'Amour fraternel. 9 17/08/09 à 00:16

Le vent balayait la poussière a intervalles irréguliers, sur le sol de pierres, dans un hurlement plaintif. Eux, se regardaient sans mot dire. Leurs épées baissées, les armures tâchées de sang. Autour d'eux, les cadavres gisaient, baignant dans leur sang, empalés, tranchés, mutilés. Les deux chevaliers, uniques survivants, étaient comme un pulsar de vitalité cruelle au milieu de ce maëlstrom de mort et de dévastation. Leurs armures rutilantes, l'une blanche et l'autre noire, leurs épées ensanglantées, ils se tenaient ici tels des Dieux de la Guerre contemplant chacun l'oeuvre funèbre de l'autre.

-C'est à ça que tout mène, dit le Chevalier Noir?

Le Chevalier Blanc, Samuel, haussa les épaules en jetant un oeil au massacre.

-Si il le faut, oui. Tu sais que les impurs et les faibles doivent périr. C'est dans notre Code.
-Et si nous protégions les faibles au lieu de les éliminer? Au lieu de les brûler? Si nous faisions preuve de compassion? D'humanité?
-Ce n'est pas notre rôle, Haziel. Tu es un traître maintenant.

Le Chevalier Noir jaugea son frère Blanc avec colère.

-Pourquoi? Parce que j'use de pouvoirs interdits?
-Tu t'allies à notre ennemi. Tu es devenu ce que tu combattais.
-Non, hurla Haziel! J'ai choisi d'aider les autres! Non de détruire tout ce qui est faible par rapport à nous!

-Ce qui est faible nous ralentit. C'est normal. En bâtissant une nation puissante où seuls les forts et les justes survivent, nous nous rapprocherons de la Lumière Divine. Mais pour cela, un nettoyage est nécessaire.

-Mon frère, que t'ont-ils fait? Te souviens-tu, quand nous étions encore pleins de rêves? Nous protégions les innocents, nous sauvions les autres. Aujourd'hui, nous ne faisons que massacrer des hommes. Votre manque de pitié vous rend cruels.

-Et vous, votre trop grande compassion vous rend naïfs.

-Où est-ce que tu as changé ainsi..?

-Et toi? Tu t'es tourné vers les pouvoirs sombres, tout ça pour sauver une poignée d'incapables.

-Ils sont humains, comme nous. Ils ont un coeur, et c'est ça qui te fait défaut. Avant, tu te battais avec ton coeur d'humain. Maintenant, seule la haine te motive. La haine et l'arrogance.

-Je ne m'impose pas en sauveur des démunis, Haziel. J'oeuvre pour quelque chose de plus grand, quelque chose où... Où même si c'est difficile, il nous faut mettre notre humanité de côté.

-L'élévation? Et combien seront élus? Combien connaîtront le bonheur?

-Les méritants. Quelle alternative proposes-tu? Le Chaos? La dépravation? La corruption du corps?

-Nous ne faisons qu'accepter l'humanité qui est en nous. Ces changements sont le résultat de notre amour de la vie.

-Vous aimez tellement la vie que vous la défigurez.

-Mieux vaut la défigurer que la supprimer.

Samuel secoua la tête doucement, attristé par les évènements. Son frère de bataille, son ami chevalier, passé à l'ennemi, au Mal, à l'hérésie. Resserant la prise de sa main sur le manche de son épée, il se résigna. Il ne pouvait pas lever la main sur Haziel, il ne pouvait pas le combattre. Lentement, il releva son visage et murmura:

-Pourquoi? Pourquoi le destin nous a-t-il fait ennemis? Pourquoi devons-nous croiser le fer, nous qui l'avons forgé ensemble, main dans la main?

-Ce n'est pas le destin, Samuel...

À son tour, Haziel baissa la tête. Il savait que le coeur de son frère saignait, il savait qu'ils devaient se battre, mais il s'y refusait. Encore une fois, son humanité lui demandait de dire pardon. Mais il savait que le Chevalier Blanc ne le rejoindrait pas. Ils resteraient chacun campés sur leurs positions, parce que le futur avait plus d'importance que leur amitié. Pourtant, à ce moment-là, leur monde s'écroulait. Chacun avait des ennemis parmis ses alliés, comme dans toute organisation militaire, mais eux étaient amis et adversaires.

-C'est un choix, c'est ça, demanda le Chevalier Blanc?

-Oui, répondit l'autre.

C'était comme si on leur arrachait le coeur. Ils devaient, ils avaient le devoir, l'obligation, de s'entretuer. Et pourtant ils se tenaient, face à face, épées baissées, incapables moralement de porter le premier coup. Chacun se serait laissé faire pour l'autre, tellement l'amour qu'ils se portaient était immense.

-Alors je choisis de ne pas me battre contre toi.

-Pourquoi? Il le faut. Tue-moi.

-Toi, tue-moi.

-Je ne peux m'y résoudre. Je t'aime plus que tout, Samuel.

-Plus que ce pour quoi tu te bats?

-Oui. C'est pour cela que je ne te frapperai pas.

-Nous allons repartir de notre côté?

-Oui. La prochaine fois, nous nous haïrons sûrement, et nous nous battrons avec plus de férocité que les dieux eux-mêmes.

D'accord, mon frère.

Et ils se séparèrent, les yeux pleins de larmes. Ils se tournèrent le dos, chacun retournant auprès de ses alliés. Mais des amis, ils n'en avaient pas. Seul comptait l'autre et maintenant ce lien était brisé par les querelles des hommes, pour des idéaux de pouvoir et de justice. Mais l'amour fraternel n'avait pas sa place dans le futur.

La légende raconterait bien plus tard que le Chevalier Blanc tua le Chevalier Noir. Et égorgant Haziel, Samuel devint fou de douleur et préféra se tuer. Même si ils n'avaient pas choisi la même voie, ils seraient au même endroit, pour l'éternité. Parce que leur amour avait grandi durant ce temps, de sorte que chacun s'était juré de suivre l'autre dans la mort.

Ils s'aimaient.

L'Amour fraternel. 1/9 17/08/2009 à 00:33
Des émotions déclamées avec franchises, douceur et douleur. Une puissance de mots prenante, une simplicité faisant vibrer le lecteur, ou du moins, lui faisant ressentir tout le désarrois de la cruelle situation, tu as su décrire les sentiments des deux protagonistes, même si je trouve que la fin est un peu fade, par rapport au reste du texte qui est emplie d'une beauté pure, simple: sombre et lumineuse.
Elle est trop brève, trop rapide pour les sensations que tu as employé précédemment, c'est peut-être un choix, mais, c'est presque frustrant, ça fait son charme en tout cas.
Bref, moi je suis emballée, j’ai étais entraînée surtout par le dilemme qui se profilait et cet amour poignant bien que déjà vu.
L'Amour fraternel. 2/9 17/08/2009 à 02:09
C'est beau Haziel.
J'étais habituée à mieux, mais c'est pas pareil. Sinon je trouve ça trop simple, mais j'aime bien.
Et le "plus que tout".. enfin je trouve ça bizarre.
L'Amour fraternel. 3/9 17/08/2009 à 02:43
J'ai cherché à faire quelque chose de "hors du temps" pour que ça puisse coller à beaucoup d'univers, afin de montrer que ces situations sont universelles. L'intrigue est simple parce que je l'ai voulu, l'alourdir n'aurait faut que masquer le dilemme qui est le point central du texte.

Néanmoins merci pour le commentaire.
L'Amour fraternel. 4/9 17/08/2009 à 03:59
Yume16 a écrit :

Des émotions déclamées avec franchises, douceur et douleur. Une puissance de mots prenante, une simplicité faisant vibrer le lecteur, ou du moins, lui faisant ressentir tout le désarrois de la cruelle situation, tu as su décrire les sentiments des deux protagonistes, même si je trouve que la fin est un peu fade, par rapport au reste du texte qui est emplie d'une beauté pure, simple: sombre et lumineuse.
Elle est trop brève, trop rapide pour les sensations que tu as employé précédemment, c'est peut-être un choix, mais, c'est presque frustrant, ça fait son charme en tout cas.
Bref, moi je suis emballée, j’ai étais entraînée surtout par le dilemme qui se profilait et cet amour poignant bien que déjà vu.




Quand on veut utiliser des kikoo-formules à la Télérama avec des oxymores et des inversions, on fait pas 3 fautes d'orthographe par mot.
L'Amour fraternel. 5/9 17/08/2009 à 09:31
Summer68 a écrit :

Yume16 a écrit :

Des émotions déclamées avec franchises, douceur et douleur. Une puissance de mots prenante, une simplicité faisant vibrer le lecteur, ou du moins, lui faisant ressentir tout le désarrois de la cruelle situation, tu as su décrire les sentiments des deux protagonistes, même si je trouve que la fin est un peu fade, par rapport au reste du texte qui est emplie d'une beauté pure, simple: sombre et lumineuse.
Elle est trop brève, trop rapide pour les sensations que tu as employé précédemment, c'est peut-être un choix, mais, c'est presque frustrant, ça fait son charme en tout cas.
Bref, moi je suis emballée, j’ai étais entraînée surtout par le dilemme qui se profilait et cet amour poignant bien que déjà vu.




Quand on veut utiliser des kikoo-formules à la Télérama avec des oxymores et des inversions, on fait pas 3 fautes d'orthographe par mot.


MDR
L'Amour fraternel. 6/9 17/08/2009 à 13:27
J'aime beaucoup, tout simplement Smile
L'Amour fraternel. 7/9 17/08/2009 à 13:34
Merci Surprised
L'Amour fraternel. 8/9 17/08/2009 à 14:00
C'pas trop mal. Tire la langue
L'Amour fraternel. 9/9 17/08/2009 à 14:15
C'est bien trop simpliste, tant au niveau des dialogues que dans le déroulement de l'histoire. Ce qui est bien dommage puisque le thème était largement exploitable, et tu n'en as pas fait ressortir grand chose.
Je n'aime pas.
Recommande ce site a tes ami(e)s | Aller en haut

Partenaires : Énigmes en ligne