L'atelier (nouvelle)

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Alhambra   L'atelier (nouvelle) 6 30/04/08 à 22:42

[ Hmm bon, peut-être pas très passionnant ... Vous me direz votre avis Smile ]

D’un ton un peu gêné, et aussi, pour dire quelque chose, pour briser le silence pudique qui s’est installé entre nous sur le trajet, je dis :
« Et ben ! Je vais enfin découvrir ton univers ! »
Il me répond d’un sourire, il regarde droit devant lui. Il a un air très grave, réfléchi. Il se demande sûrement si c’est une bonne chose de m’emmener dans son atelier, ce lieu un peu secret, un peu idéalisé, qui respire son odeur, ses habitudes. Son lieu à lui, qu’il ne montre jamais. Mais j’ai tellement insisté … Et puis je crois qu’il m’aime bien. Il n’a pas pu dire non.
Nous approchons. Je le devine à son pas qui se durcit, à ses traits qui se raidissent, aux fréquents coups d’œil qu’il me jette.
L’endroit vers lequel, inévitablement, nous marchons, est une serre. Il me l’avait déjà expliqué, sa grand-mère cultivait des légumes, des plantes, je ne sais plus trop … Et depuis qu’elle est trop fatiguée pour le faire, il a récupéré l’endroit pour installer ses peintures.
« La lumière est idéale dans une serre, mais il fait très chaud. » Je me souviens qu’il m’a dit ça, un jour, le jour où je l’ai rencontré.
Nous passons la grille du jardin, nous nous approchons de plus en plus de la serre. Autour, de nombreux arbres poussent. Des arbres avec des fleurs colorées. L’endroit est très lumineux, des oiseaux jaunes pépient joyeusement.
Mon cœur se serre, dans un instant, il va pousser la porte, il va me faire entrer, je vais découvrir les peintures. Ce n’est pas ce qui m’intrigue le plus. Ce qui m’intrigue, c’est de découvrir son univers, ses couleurs, ses meubles, son espace à lui, l’endroit où il se sent le mieux.
Nous arrivons, il dit « Bon … », et il m’ouvre la porte.
Tout de suite, un flot de couleur m’agrippe. C’est comme si les couleurs tendaient un bras vers moi, et m’enlaçaient. Florien reste dehors, et moi, timidement, j’entre. C’est un réel univers, il fait très chaud, si l’espace était vide, il serait sûrement très lumineux, mais là, les teintes rouges, marron, des toiles, des tissus, des fauteuils, rendent l’atmosphère un peu obscure, très intime. Je me sens comme une intruse, ce lieu est très personnel. Il a son odeur, un peu âpre, pas forcément agréable, mais propre à un individu précis, une odeur qu’on ne trouverait nulle part ailleurs. Les toiles sont variées, j’en aime certaines plus que d’autres. La plupart du temps, elles sont rouges et noires, marrons et bordeaux, les toiles figuratives sont assez dures, cruelles presque … Les toiles abstraites sont plus douces, plus gentilles, des touches de orange et de jaunes les animent, je les préfère, c’est elles qui me mettent à l’aise dans cette pièce.
Il y a des centaines et des centaines de toiles, certaines sont entassées par terre ; je les soulève, je les regarde, elles se ressemblent souvent, dans le thème, dans les couleurs, mais chacune a quelque chose de différents. D’autres sont accrochées au mur, tellement serrées qu’il est difficile de les distinguer. Je me sens prisonnière de cet art particulier, ce n’est plus moi qui le regarde, c’est lui qui me toise, qui me juge. C’est étrange …
Le reste des toiles est posé sur des chevalets, il y en a deux qui ne sont pas finies.
Et là-bas, au fond de la serre, il y a un gros rideau rouge foncé qui cache la lumière. Qui cache autre chose, peut-être … Sans même demander la permission, car je suis incapable de parler, les mots n’existent plus, il n’y a plus que les couleurs, l’art, partout affiché, il n’y a plus que cette pièce et moi qui, comme une voleuse timide, regarde sans toucher, j’ouvre le rideau. La lumière entre dans la salle, et je respire un peu plus, un peu mieux, je me sens un peu libérée, la pression, la tension qui règne dans cette pièce est moins forte. Derrière le rideau, il y a une toile, seule, cachée. Ce tableau est totalement abstrait, il y a du bleu, du vert, du jaune, du rose, le tout mélangé. C’est la plus joyeuse toile que j’ai vu jusqu’ici, les couleurs sont vives, accueillantes … Le tableau est très particulier, quand on le regarde sur le côté, il est extrêmement épais, profond, comme si on avait étalé des couches et des couches de peinture, en un éternel recommencement. Comme si l’artiste n’avait jamais été satisfait, comme s’il avait préféré peindre, et repeindre par dessus ce qui avait déjà été fait …
Pour la première fois, je retrouve mes mots, et je demande à Florien, qui est resté à l’entrée de l’atelier :
« Pourquoi caches-tu cette toile ? »
Il y a dans mon ton une vivacité, une violence presque que je n’ai pas cherchée, une sorte de reproche. Je ne sais pas pourquoi.
« Je ne peux pas montrer ce tableau, ce n’est pas juste une peinture, c’est tout mon moi qui est dedans. Ça fait 7 ans que je la fais, que je la refais, selon mon humeur, selon mes sentiments, je ne peux pas … »
Il me semble petit, insignifiant, il me semble vulnérable en cet instant. Il a l’air de ne rien maitriser, de s’excuser …
Je ne peux pas m’en empêcher, je l’enlace. C’est un geste que je n’ai jamais fait, et sans doute, dans un autre lieu, je n’aurai pas pu le faire.
Il me serre dans ses bras, et il redevient fort et il contrôle à nouveau la situation. Florien est un mélange des deux, il se bat, sans cesse, j’aimerais savoir contre quoi …
« C’est merveilleux, ce que tu fais, c’est fort. Je suis admirative.
-Merci Sophie. C’est rien du tout, je ne cherche rien. J’essaye, je teste, c’est tout. »
A nouveau, j’ai envie de l’embrasser, de le serrer, de ne plus le quitter. Je me retiens, je demande :
« Et ce soir, quels sont les couleurs que tu vas ajouter au tableau que tu peins depuis 7 ans ? Quelle sera l’humeur ?
-Du bleu-gris, argenté.
-Pourquoi ? C’est triste le gris !
-Non, je vais peindre ce gris, ce gris qui m’épate depuis le début …
-Quel gris ?
-Le gris qu’il y a dans tes yeux. »
Je ne me retiens plus, je l’embrasse. Quand notre étreinte est finie, ses yeux à lui ont un éclat brillant, heureux. Et la pièce même, semble me sourire, semble me dire que je ne suis désormais plus une étrangère. Je suis celle qu’il l’aime.

L'atelier (nouvelle) 1/6 30/04/2008 à 22:53
J'adore vers la fin =).
Sinon, j'trouve qu'au début/millieu, il y a vraiment beaucoup de descriptions, un peu trop à mon goût (je suis une difficile), beaucoup de virgules et c'est pas terrible-terrible de mon point de vue.
Mais sinon, une certaine émotion vers la fin, joliement fait.
Je pense que tu peux faire mieux mais je pense que ce texte est quand même vraiment bien Smile.
L'atelier (nouvelle) 2/6 30/04/2008 à 22:56
Pour moi, le rythme est un peu plat... J'sais pas, c'est un peu bizarre Mr. Green
On croit être pris dans un élan, on s'y prépare, mais en fait il ne se passe rien, 'fin de mon point de vue.
La chute est trop banale à mon goût.
L'atelier (nouvelle) 3/6 01/05/2008 à 10:16
Merci pour ces deux critiques Smile
L'atelier (nouvelle) 4/6 01/05/2008 à 13:40
Encore trop de descriptions, j'trouve.
Ça a beau être écrit pas mal, c'est franchement long. On attend qu'il se passe quelque chose, pour qu'on se dise que ça en valait la lecture, mais il ne se passe rien.
Je n'aime pas Smile
L'atelier (nouvelle) 5/6 01/05/2008 à 14:00
J'aime beaucoup, j'trouve que les descriptions donnent un certain charme à ton texte, & même si j'me doutais de la fin, je ne savais pas comment ça allait être écrit, & j'ai beaucoup apprécié Smile.
L'atelier (nouvelle) 6/6 02/05/2008 à 01:20
un peu beaucoup de description au milieu mais c'est un jolis texte. J'adore la fin =)
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