Bourreau.

Alhambra

Bourreau.

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15/10/08 à 17:22

[ Bon, j'ai conscience que ce texte est particulier, et je pense que peu de personne le comprendront. J'ai déjà posté un texte qui s'appelle "Bourreau", les deux n'ont à priori rien à voir, mais ils traitent le même thème général. (je dis ça pour ceux qui auraient lu l'autre) Bon, j'attends votre sentence ]

Il pleut. Il faisait beau, il pleut. Il n’y a même pas d’arc-en-ciel. Pas d’intermédiaire, rien. Après la pluie, le beau temps, dit-on. Après le beau temps, la pluie, dirais-je.
Ta tirade comme averse, chacun de tes mots, une goutte. Et ton regard, la foudre, ton poing sur la table, l’orage. Mon poing dans ta gueule. Tempête.
Tes insultes dégoulinent sur mon visage, mes cheveux se collent. Trempée. Ta haine et le mascara qui coule.
Le soleil devait renaître en un sourire. Le soleil ne renaîtra plus. Il fait déjà trop froid. La grêle et ma joue toute rouge. Ta main qui tremble, et tout qui gèle.
On grelotte, tous les deux. Il faisait beau, avant. Maintenant il neige. C’étaient des murmures, maintenant des cris. C’étaient des menaces, maintenant des coups.
L’orage nous fait fermer nos fenêtres. On a peur de la foudre. Je ferme mes yeux, la pluie passe à travers, de toute façon. C’est ça que j’appelle le coup de foudre, moi. Ces coups de poings dans mon ventre.
Sacrée bourrasque. On s’accroche à ce qu’on trouve. J’ai rien trouvé. A terre. C’est plus de la pluie. Je ne sens plus rien. Inondation, c’est sûr. Mais l’eau est rouge.
Il faisait beau, maintenant j’ai mal.
Dernière averse. Finale, fatale. Ta jambe qui se lève. Mon ventre. Rien que le vide au milieu. Et ta grosse chaussure. Il faisait beau, je n’ai même plus mal. C’est pire que la douleur, c’est rien. C’est tout, c’est rien, c’est le rien à quoi tout mène.
Il faisait beau avant, il fait toujours beau avant.
Mais là, il n’y a même pas eu d’arc-en-ciel.