Là, assis au dernier étage de mon building.

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What the Phoque   Là, assis au dernier étage de mon building. 6 09/07/10 à 02:35

J'avais un début de texte dans ma tête, presque un début de roman même et j'ai décidé de faire cela, longtemps après mes derniers posts. Cela doit faire presque un an que je ne me suis pas replongé vraiment dans l'écriture, et je dois admettre que cela me manquait. Alors voilà, sans grande prétention, à retravailler surement, je publie ce qui pourrait être un début de roman ou de nouvelles, à voir.


Là, assis au dernier étage de mon building, j’ai l’impression de redécouvrir le monde.

J’aime ce moment, et je le savoure, car c’est bien la première fois que je me permets de faire cela depuis longtemps. Me poser au calme, sans penser au boulot, à la bourse, aux clients, et simplement me laisser aller à observer la ville vivre et respirer. Respirer, voilà un mot que je redécouvre en même temps que ce moment de calme. Cela fait maintenant plus de dix ans que j’ai l’impression de vivre en apnée, plongé au cœur de ce grand océan, Wall Street.

Ici, l’homme semble dénué de tout ce qui lui permet de penser à autre chose qu’à son travail et son propre intérêt. Je déambule toute la semaine dans des bureaux avec pour seul but, celui de permettre à des gens dont je ne connais ni le nom, ni le visage, de faire des bénéfices et de s’enrichir. Quand certains croient en Dieu, et le prient nuit et jour, ici, nous croyons simplement en l’argent.

Ma vie n’a vraiment rien d’un calvaire, je suis loin d’être le plus mal loti et pourtant il me manque quelque chose, et je l’ai toujours su. Non, ce n’est pas l’amour, j’ai d’ailleurs appris à supprimer ce terme de ma connaissance. L’amour et le travail ne sont pas conciliables. Ce qui me manque, je crois que c’est le bonheur. J’ai perdu toute soif de vivre, et ce qui à l’époque me rendait heureux comme un bon repas en famille ou une journée de repos, me parait désormais inutile. Je n’ai plus aucuns moments à moi, ou du moins, les derniers qu’il me reste, me permettent de mettre à jour mon organizer ou bien de contacter de nouveaux associés. C’est difficile à dire mais j’ai plus de liens avec mon patron qu’avec mon propre père. Le travail me change, il me rend quelqu’un d’autre, une personne que je déteste sans pour autant la connaître. Je ressens maintenant presque de la peur à l’idée d’être devenu différent, un monstre du travail.

Je préfère m’évader dans la découverte de ma ville. Cette pensée me soulage. Dire que beaucoup tueraient pour avoir la chance d’être à ma place ce soir. Moi, petit businessman perdu dans la Grande Ville, je détiens le privilège de voir New York se coucher. Les lumières s’allument petit à petit dans les immeubles, à même mesure que le ciel s’assombrit. Ce jeu de contraste est saisissant, et toutes ces petites taches lumineuses me rappellent les lucioles du jardin, l’été, lorsque tout nous était possible et que le monde semblait nous appartenir. Ce temps a bien changé, l’enfant a grandi et c’est maintenant lui qui est prisonnier du monde dans lequel il vit, sans pouvoir y échapper. Ces moments sont rares, il faut en profiter le plus intensément possible, en essayant de tout oublier.

Je m’allonge. Le sol est frais et l’air le devient aussi. En regardant le ciel, j’ai l’impression de ne pas avoir dévié mon regard de la ville. Toujours ces petites lucioles qui semblent perdues dans le jardin. A présent, j’ai oublié qui je suis et d’où je viens. J’essaye d’être en « communion » avec ma nature urbaine, de ne faire qu’un avec un monde qui m’a souvent rappelé que j’étais seul. J’ai envie de me laisser aller, et de rester là, le plus longtemps possible, à voir passer le temps…


Une idée vient me traverser l’esprit, je me lève et me tient tout au bord du building, de manière à ce que le bout de mes chaussures pointues, soit très légèrement au dessus du vide. L’idée se matérialise tout juste en envie.
Sauter, simplement sauter…

Là, assis au dernier étage de mon building. 1/6 09/07/2010 à 03:06
Ton texte est prenant, je me suis même imaginé sur le toit de ce building, je ne suis pas un expert en la matière mais en tous cas j'aime !
Là, assis au dernier étage de mon building. 2/6 09/07/2010 à 04:50
J'aime bien. Seulement y a quelques maladresses dans la comparaison des lumières scintillantes de NYC avec un hypothétique jardin. Enfin, elle est mal menée si tu veux.
Sinon, l'idée est originale et assez actuelle. La lecture est fluide.

...supprimer ce terme de ma connaissance...

Je sais pas ce qu'en pensent mes camardes, mais je trouve pas ça très français. Moi j'aurais plutôt dit 'bannir ce terme de mon vocabulaire qui à mes yeux a toujours été dénué de signification'.

Enfin, ça manque peut-être de petits traits d'esprits avec lesquels le lecteur peut repartir.
M'enfin, ce n'est pas dramatique, hein.

7/10.
Là, assis au dernier étage de mon building. 3/6 09/07/2010 à 07:28
Très bon. c'est tout ce que j'ai à dire. j'ai beaucoup embarqué dans la peau du personnage et toute les émotions décrites, je les ressentaient. Le texe est beaucoup fluide, tes idées sont fixes et on ne se pert pas dans la lecture.

Tu as très bien jouer tes cartes et ne lâche pas, l'écriture est dans ton sang.
Là, assis au dernier étage de mon building. 4/6 09/07/2010 à 11:46
Game Ovaire a écrit :

J'aime bien. Seulement y a quelques maladresses dans la comparaison des lumières scintillantes de NYC avec un hypothétique jardin. Enfin, elle est mal menée si tu veux.
Sinon, l'idée est originale et assez actuelle. La lecture est fluide.

...supprimer ce terme de ma connaissance...

Je sais pas ce qu'en pensent mes camardes, mais je trouve pas ça très français. Moi j'aurais plutôt dit 'bannir ce terme de mon vocabulaire qui à mes yeux a toujours été dénué de signification'.

Enfin, ça manque peut-être de petits traits d'esprits avec lesquels le lecteur peut repartir.
M'enfin, ce n'est pas dramatique, hein.

7/10.



C'est étonnant, parce que pour le " supprimer ce terme de ma connaissance ", j'ai eu un petit doute. Je trouvais que ça collait pas, mais je ne me suis pas attardé dessus.
Et pour les lucioles, je voulais donner une image un peu naïve, innocente du gars. C'est peut être pas assez amené.

Merci pour ton commentaire en tout cas, je tacherai d'améliorer mon récit.
Là, assis au dernier étage de mon building. 5/6 09/07/2010 à 20:54
Je n’ai plus aucuns moments

'aucun' est invariable.

Sinon l'idée devrait être plus creusée parce que là c'est vraiment trop courant, trop (re)vu.
Là, assis au dernier étage de mon building. 6/6 09/07/2010 à 20:57
Un peu trop stéréotypé, mais c'est pas mal.
(Donc +1 Frosties)
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