Deykan

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18 ans ou plus

Deykan 3 06/05/14 à 21:07

I

Vois ce qu'il adviendra de ton monde...

Nigel était autrefois colonel de l'armée de terre française. Depuis le 8 décembre 2013, il n'était plus qu'un être humain cherchant à survivre. Mais contre quoi ? La seule chose qu'il comprenait, c'était que la maladie la plus mortelle qui n'eût jamais existé venait d'éradiquer une bonne partie de la planète. Au moins la France ; car ni internet, ni les communications téléphoniques, ni les satellites ne fonctionnaient. En quelques semaines, la civilisation n'était plus : de retour à la préhistoire. C'était le 3 février 2014 lorsqu'il arriva dans ce qui fut jadis un collège public dans la ville de Montpellier. Il n'avait plus de famille, plus d'amis, ses collègues furent tous tués lorsque la maladie dévasta la population. Il avait vu sa propre femme, infectée, mourir sous ses yeux : elle pleurait des larmes de sang, sa peau se décomposait alors qu'elle était encore consciente et finalement, plusieurs minutes après, elle s'écroula pour dormir sans jamais plus se réveiller. Nigel n'avait croisé personne depuis qu'il quitta Perpignan pour Bézier et enfin Montpellier. Ses expéditions en quête de nourriture et d'eau potable s’avéra efficaces : son sac à dos militaire au camouflage CE en était remplis. Il n'avait aucune idée du moyen de transmission de la maladie, et en fait, il s'en fichait ; seule la survie comptait. Il ne dirait pas non à rencontrer d'autres humains parce qu'il commençait vraiment à se sentir seul au monde à force de rencontrer uniquement des cadavres en décomposition ou même carrément parfois, des squelettes. La mort de ses proches le hantait, mais tout homme fort d'esprit qu'il était, il ne se laissait pas abattre par la douleur.

C'était en fin d'après-midi, le soleil commençait à se coucher, le vent glacial lui donnait des frissons de terreurs : il avait beau être un militaire à la retraite forcée par la fin du monde, mais être seul, là, encerclé par la mort et son odeur omniprésente où qu'il fût, ça restait vachement flippant. Et comme si ça ne suffisait pas, les cadavres qu'il enjambait étaient les cadavres d'adolescents. Vêtu d'une écharpe masquant son visage afin d'atténuer l'odeur de la décomposition des corps, d'un gilet tactique comportant toute une multitude de poches extérieure, d'une grosse veste à manche longue et des gants en cuir sombre. Tout son équipement provenait de la base militaire d'où il sortait lorsque le chaos commençait et que ses hommes étaient encore de ce monde. « Invasion alien » eût-il entendu dire, « fin du monde », « pandémie » ou encore « malédiction divine ». Mais le colonel était du genre à croire uniquement ce qu'il voyait : des gens morts partout où il allait ; et lui il était là, vivant et en pleine forme, dans ce cauchemar vivant.

Il avança lentement en se forçant d'éviter le regard des morts dans la route face au grand bâtiment. Sur le portail d'entrée était présent un panneau, bien qu'effacé à moitié par le sang et le sable, il put distinguer « collège Saint Marsan ». Il ouvrit le portail et s'apprêta à fouiller les tas de bâtiments composant l'établissement scolaire.

Deykan 1/3 11/10/2014 à 15:36
Up.
Depuis le temps, Deykan est terminé, quelqu'un serait intéressé par la suite ? Rendez-vous
Deykan 2/3 14/10/2014 à 20:41
moi ca m interesserais bien oui si ca ne te dérange pas Mr. Green
Deykan 3/3 16/10/2014 à 11:47
Non au contraire Mr. Green
Par contre, à cause du format des forums de sortirensemble les passages en italiques ne peuvent pas être transposé ici, mais ce sont les passages à la première personne Smile Jap

II

Par précaution, Nigel dégaina son PAMAS G1 en ouvrant le petit portail à droite de celui qui était plus large : visiblement, l'un servait à l'entrée des véhicules (ou aux foules d'enfants en heures de pointe) et l'autre aux enfants en petit nombre. Lorsqu'il poussa le petit portail et qu'elle grinça d'un bruit fort désagréable, il s'aperçut que quelque chose de l'autre côté coinçait l'ouverture. En inclinant son regard vers le bas (son foulard gênait sa vision), il vit le squelette d'un enfant qui était tombé par terre et s'était tenu contre le portail en agonisant de douleur, et il mourut dans cette position-là. Nigel avait l'habitude de ce genre de situation, mais pas d'être confronté au cadavre d'un enfant, ça en devenait trop, mais il devait refouler ces sombres pensées, celles qui vous invitent à baisser les bras, à vous suicider... ces pensées qui vous rendent faible. Le squelette de l'enfant tomba en morceau lorsqu'il força sur le portail. Le colonel maintenu le regard droit devant lui et vida son esprit. Il avait tout au plus deux ou trois jours de réserve de nourriture, et trouver un collège au beau milieu d'une ville envahit par ce sable venu d'on ne sait où relevait du miracle. Il franchit la porte donnant à l'accueil et à sa grande surprise, il n'y avait aucun cadavre et plus encore, l'intérieur semblait être entretenu. Peut-être trouverais-je des survivants après tous, se dit-il. Suite à cette réflexion, Nigel braqua son arme devant lui, paré à toute éventualité : si des gens avaient pu survivre si longtemps, rien ne dit qu'ils seraient amicaux. Il fouilla le bureau de l'accueil et ne trouva rien d'utile, seulement de la paperasse ancienne et désormais inutile : la société n'existait plus. En tous cas la France n'existait plus. Mais si le reste du monde était encore intact, en toute logique ils devraient avoir reçu de l'aide extérieur, mais nada, pas même un ou deux hélicoptères passant par là afin de secourir d’éventuels survivants. Nigel se rappela que même les communications satellites avaient disparuent. Décidément, vider son esprit pour ne pas penser à la mort rôdant autour de lui avait pour effet de lui faire peu à peu perdre la boule...

Il traversa le couloir face au bureau de l'accueil et tomba sur une rangée de portes toutes fermées. Des notes au-dessus de chacune d'entre elles lui indiquèrent qu'il s'agissait de salles de classe, en les fouillant une à une, il dut utiliser la lampe-torche fixée sur son gilet tactique pour scruter l'obscurité, car les fenêtres étaient toutes fermées. Dans la dernière salle de classe de la rangée, il ne put se retenir d'ouvrir les documents qui traînaient sur le bureau du professeur, cela relevait plus de nostalgie que d'utilité stratégique, mais après tout, il avait trois jours pour trouver de la nourriture. C'était une classe de quatrième, pensa-t-il, ils avaient tous entre treize et quatorze ans. L'un d'entre eux avait quinze ans. Putain... Toutes les salles qu'il venait de visiter étaient intactes : même le sol brillait d'une splendeur que Nigel n'avait pas vue depuis un moment. En effet, avec cette maladie était arrivé un étrange ciel empli de sable qui se déversait régulièrement dans le sol et provoquais parfois des tempêtes de sable dangereuse et meurtrière. Lorsque ça arrivait, Nigel se contentait de se réfugier à l'intérieur d'un immeuble et attendra que ça passe. Après chaque tempête, le monde changeait de plus en plus, comme si la planète entière se transformait en grain de poussière... sablée.

Le colonel ferma la porte de la salle de cours et posa son arme sur le bureau du professeur. Il marcha entre les tables des élèves, les bruits de ses pas étant rythmés par les entrechoquements de son équipement et sa respiration restait froid et insipide. Il savait qu'en agissant de la sorte, il touchait le fond. Se laisser aller à la nostalgie était la dernière des choses à faire, car peu à peu il sombrerait dans la folie, se remettrait à penser à ses parents et... et sa femme... sa belle et aimante femme. Il n'avait même pas pu la toucher lorsqu'il dut lui faire ses adieux, avant le départ en guerre de lui et ses hommes. Un grincement retentit derrière lui, la porte venait de s'ouvrir.
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