Dis moi qui est mon père.

Belle du Singe

Dis moi qui est mon père.

10

21/02/09 à 14:39

Bonjour à tous, voilà un petit texte, j'espère que vous prenbdrez le temps de le lire et de me donner votre avis. Merci.

A.


-Dis moi qui est mon père
-Mais voyons, tu le sais déjà…
-Je veux la vérité.
-Ton père est mort en héros.
-J’ai dis que je voulais la vérité maman.
-…
-Ah voilà, j’ai compris. Tu ne sais même pas qui c’est. Tu ignores qui t’a baisé !
La gifle fusa. Personne, pas même la mère, ne l’avait vue venir. Les sanglots de la fille retentirent dans la pièce vide et insalubre, l’unique pièce qu’elles possédaient. Du sang coulait de sa tempe.
-Comment oses-tu me dire ça ? Je suis ta mère ! Va te faire foutre !
-Dis moi qui est mon père, dis le moi.
Leurs souffles haletants se mêlèrent l’un à l’autre. Leurs nez se touchaient presque. La fille était aussi grande que la mère à présent, ça ne faisait pas de doute. Et elles ne se quittaient pas du regard. Pas une seconde.
-J’ai été violée en camp de concentration. Ton père était un violeur, un violeur slovaque qui se défoulait sur une bosniaque, parmi tant d’autres.
-C’est faux, c’est faux, ça ne peut pas être vrai. Mon père était un soldat de Bosnie, il est mort en héros, je le sais. Il avait refusé de quitter sa tranchée. Alors ils l’ont capturé, torturé puis tué.
Le rire de la mère fut étouffé dans sa gorge. La bile jaillit.
La fille claquât la porte en partant.


Je voulais la tuer. La faire sortir de moi, l’exterminer. Je cognais mon ventre qui était de plus en plus lourd. Mais elle ne partait pas, elle résistait. Et eux revenaient, chaque jour, sauf le dimanche puisque c’était le jour du Seigneur. Ils étaient 3 ou 4, toujours les mêmes. Ils aimaient s’observer les uns les autres. Ils applaudissaient certains de leurs exploits. Leurs exploits performés sur moi, sur mon corps. Et elle grandissait, de jour en jour plus forte, alors que chaque heure qui passait m’enlevait un peu plus de mon humanité.
Je la sentais parfois, lorsqu’elle me donnait des coups.


Je ne voulais pas la voir. Les médecins disaient tous qu’elle allait bien, que tout irait bien. Moi je voulais mourir. Mais j’entendais les pleurs d’un bébé à travers les murs délabrés de l’hôpital de Sarajevo. Ses pleurs. Et le lait commençait à monter, j’avais mal. Je leur ai dit que je la nourrirais une fois, rien qu’une. Pour que la douleur disparaisse, pour que les pleurs cessent.
Alors je l’ai prise dans mes bras décharnés.


Je crois que j’avais oublié ce qu’était la Beauté. Mais je l'ai retrouvée, je me suis abreuvée de son regard, enivrée de son odeur, soulée de sa douceur. Elle était magnifique, la plus belle chose qui m’ait été donnée de voir. J’entendais la rumeur des bombardements, un tourne disque jouait la Marche Funèbre de Chopin. Je l’aimais.
Ma fille.

Frosties  

Alhambra  

Dis moi qui est mon père.

3/10

21/02/2009 à 14:50

J'ai bien aimé. En fait ça m'embête de le dire, parce que je trouve que ça manque vraiment de substance, que le sujet aurait vraiment pu être beaucoup plus fouillé. Malgré tout, je l'avoue, ça m'a filé des frissons, et si je n'ai pas prêté attention à la forme, ça doit être que c'est bien écrit, simplement et joliment.
Donc quand même, j'ai bien aimé

Belle du Singe  

Humain  

Frosties  

Belle du Singe  

Dis moi qui est mon père.

9/10

22/02/2009 à 21:21

Haan ..
J'ai bien aimée ! Sincèrement !