Les Immortels (introduction)

Socrado

Les Immortels (introduction)

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07/04/12 à 18:24

Comme d'habitude je demande des avis constructifs sur cette introduction pour une (future) longue nouvelle : Les Immortels.

La seringue se tenait, arrogante, sur la table, juste devant moi. Ma clef vers l’immortalité était à portée de main, mon chef d’œuvre, le travail d’une demie vie, les années de recherche pour aboutir à la recette de ce sérum qui me guérira de la maladie de l’âge.
Je me tournai vers la gauche et me regardai dans la psyché. J’étais pâle comme un mort, les journées passées à travailler en sous-sol sur mon projet m’avaient écarté de la lumière du jour. Mes yeux gris-clair étaient cernés du noir des nuits blanches. Quelques cheveux albins s’étaient égarés dans ma tignasse brun foncé. Un pull noir à col roulé recouvrait sous ma blouse de laboratoire mon corps amaigri. Tel que je me voyais en cet instant on aurait pu croire que j’étais une photographie vivante en noir et blanc.
Je baissai la tête et fixai mes mains décharnées et noueuses, j’observais mes veines saillantes sous ma peau transparente. Mes jambes avaient du mal à me supporter ; je posai ma main droite sur la table qui se trouvait devant moi. Je semblais bien plus vieux que je ne l’étais : on pensait souvent que j’approchais la soixantaine alors que je venais juste de dépasser la quarantaine.
Mais bientôt tout cela serait fini, ma création arrangera tous ces détails. La vie et la jeunesse éternelle, obtenue synthétiquement, une fontaine de jouvence artificielle, vivre jusqu’à la fin des temps au prix d’une piqure par décennie.
Je saisis la seringue.
Je souhaitais bien sur échapper à la mort, mais ce n’était pas la peur d’être réduit à néant qui m’y poussait : c’était le temps. Il me manquait. Je voulais faire tant de choses et une seule vie me semblait si courte. Comment aurais-je pu voir la civilistation humaine (et peut-être d’autres) évoluer ?
J’avais pris cette décision très jeune et je l’avais gardée, sachant que je devrais me consacrer aux sciences en premier pour que le reste de mon rêve soit réalisable.
J’étudiais, seul, dans les livres et les traités, la chimie, la biologie et bien d’autres. A à peine vingt ans j’avais le niveau d’un doctorant.
Mon héritage m’avait permis de subvenir sans aide à mes recherches et j’avais d »couvert cette substance.
J’approchai la seringue de mon avant-bras. J’appuyai et perçai ma peau. L’aiguille avait trouvé une veine. Je pressai le piston.

Frosties  

Socrado