Irish Pub

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girly_alcohol   Irish Pub 3 28/08/05 à 15:43

Inspiré par une soirée arrosée au pub... et un beau blond en face mdr!!!!

Les chants folkloriques destinés à attirer les touristes retentissaient jusqu'au dehors du pub. Et cela fonctionnait, comme cela avait toujours fonctionné depuis plus de trente ans: le pub était plein à craquer. On y chantait avec les musiciens, on y buvait des pintes, des demi-pintes, ou de la vodka, des serveurs slalomaient parmi la foule, des plats généreusement garnis sur les bras. Au comptoir, la Guiness coulait à flots, et sur le rebord de la cheminée, pour les musiciens, s'alignaient toutes les tailles et toutes les sortes de bières servies dans le pub: ils n'étaient pas payés, mais pouvaient boire à volonté. Le vieux chanteur unijambiste avait du coeur au ventre, il chantait avec entrain, et les habitués du pub reprenaient le refrain avec lui, chantant les vieilles balades irlandaises avec enthousiasme. Il y avait des amouples aux quatre coins de la pièce, et un lustre crasseux au plafond, qui répandaient une lumière douce et diffuse qui éclairait sans être agressive toute la pièce d'une lueur un peu jaunâtre. Les murs étaient recouverts d'articles de journaux, d'une vieille photographie de la devanture du pub, de quelques dizaines de photographies en noir et blanc de musiciens, avec leurs violons, guitares, accordéons et tous les instruments qu'on pouvait trouver ; sur l'un des pilliers du comptoir, on pouvait voir une collectin de plaques d'immatriculation de chaque région du pays, ainsi que la devise locale, comme "live free or die". Au-dessus de la porte qui menait à la partie restaurant du pub, étaient épinglés d'anciens billets gribouillés afin d'empêcher leur vol. Les habitués, assis sur les tabourets devant le comptoir d'étain buvaient leurs pintes et en commandaient d'autres, dans un évident climat de bonne humeur.
Elle était assise dans un angle, avec sa pinte de bière, légèrement à l'écart de la liesse générale à cause de sa timidité et son statut de touriste. Ecoutant avec plaisir les chants et les musiques, elle buvait sa bière tranquillement, ses yeux cherchant un endroit où se fixer. Elle était coincée sur sa banquette dure, entre l'angle du mur et une touriste allemande, à un mètre du comptoir. Comme elle avait presque terminé, elle commanda une autre demi-pinte de Guiness. Elle se leva pour aller la chercher, et revint s'asseoir, plongeant avec délice ses lèvres dans la mousse de la pression. Des bières comme celle-là, il n'y a qu'en Irlande qu'on en trouve! Elle but lentement deux gorgées, et prit le temps de les laisser descendre dans sa gorge. Le petit goût amer de la Guiness resta au fond de sa bouche, agréable. Elle reposa son verre pour applaudir la fin de la chanson. Soudain, elle le remarqua. Il était adossé dans l'encadrement de la porte, à trente centimètres d'elle, et promenait son regard dans la pièce, sans doute à la recherche d'une place. On voyait à son air qu'il s'agissait d'un habitué de l'endroit ; un on-ne-sait-quoi dans la mimique qu'il affichait signifiait qu'il était contumier du lieu et de l'ambiance. Il portait un survêtement bleu foncé, avec des bandes blanches aux bras, et une casquette de la même couleur qui laissait tout de même entrevoir des cheveux blonds. Son nez large était un peu épaté, mais sans pour autant être disgracieux, ses lèvres fines et pincées, et ses yeux étaient d'un brun assez quelconque. Elle décida qu'il avait une vague allure de rugbyman, peut-être à cause de sa silhouette trapue. Une chose était certaine, c'était qu'il était irlandais, et de la région. Il se redressa, ayant sans doute repéré une place. Déployant son corps, il commença à se frayer un chemin dans la foule, et elle put remarquer qu'il n'était guère grand, il ne devait dépasser le mètre soixante dix. Il s'installa enfin à l'autre bout de la salle, dans l'angle, totalement à l'opposé d'elle. Elle pouvait le voir par dessus l'épaule de l'accordéoniste. Il posa sa bière sur la table devant lui, une bière claire remarqua-t-elle, et pas épaisse et noire comme la Guiness. Il posa un coude sur la table et s'avança, pour mieux voir les musiciens. Elle ne le lâchait pas des yeux, à présent qu'elle pouvait fixer son regard quelque part. Le vieux chanteur termina sa balade dans un grand cri, et tout le pub reprit le refrain avec lui. Quand il eut terminé, il lança une blague, avec cet accent très typiquement irlandais ; elle n'en comprit pas un mot, malgré sa connaissance de l'anglais, mais elle le vit sourire, à l'autre bout de la salle. Alors elle applaudit la chanson, tentant de calquer son expression sur la sienne. Puis elle reporta son attention sur le chanteur, essayant de comprendre ce qu'il racontait, malgré la rudesse de sa prononciation. Détournant une fraction de seconde le regard, elle eut la vague impression qu'il regardait vers elle. Elle le sentit détourner le regard au moment où elle le regardait. Regardant à nouveau les musiciens, elle orienta brusquement son regard vers lui, pour en être certaine. Il la regardait. Puis son regard partit vers le bar, et il porta son verre à ses lèvres. Se rappelant de l'existence de son verre, elle but quelques gorgées de la douce bière veloutée, et passa sa langue sur sa lèvre supérieure pour se débarasser de la mousse. Il la regardait, cette fois. Elle sentit une légère gêne, et tenta de saisir les accords de guitare, pour pouvoir les reproduire. Léger regard sur le côté: il ne la regardait pas. Elle se sentit légèrement déçue, sans savoir pourquoi. Continuant à regarder les accords de guitare, elle prit une nouvelle gorgée de bière, et essuya à nouveau la mousse de sa lèvre supérieure, et tourna la tête pour avoir une vue générale de la salle. Une jeune fille passa devant la table, au fond de la salle, et elle le surprit à la regarder quelque peu lubriquement. Un peu vexée, ses yeux partirent à la recherche de garçons à regarder, ailleurs. Un espagnol attira son regard, et elle contempla son nez droit, ses yeux noirs, ses boucles brunes et son hâle délicat. Mais elle ne pouvait se convaincre qu'il égalait le charme discret et moins plastique de l'autre, qui... qui la regardait à nouveau. Elle plongea le nez dans son verre. Il la regardait encore! pour vérifier, elle feignit de regarder les musiciens, et regarda par-dessus l'épaule de l'accordéoniste. Il ne la lâchait pas des yeux. Cette fois, elle soutint son regard. Il finit par détourner les yeux au bout de quelques secondes, à la fin de la chanson, pour applaudir. Elle fit de même, et sincèrement, car le groupe jouait bien. Le vieux chanteur entama une nouvelle balade, et elle réussit à saisir des bribes du refrain au vol, quelque chose comme "I'll missing you darling, I'll missing you". La mélodie était entraînante, et elle se surprit à frapper du pied. Elle vérifia si lui faisait de même, et à son grand soulagement, il frappait lui aussi du pied, discrètement. Leurs yeux se rencontrèrent à nouveau, et elle reçut comme une décharge électrique dans le ventre. Il lui fallut se forcer pour ne pas détourner le regard. Il n'avait aucune expression particulière en la regardant, et elle se demanda s'il ne regardait pas plutôt l'homme qui jouait du tambour, juste devant elle. La touriste allemande se leva, et pour qu'elle puisse sortir, elle fut obligée de faire de même. Le mouvement que ses yeux firent pour la suivre la renseigna: c'était bien elle qu'il regardait. Un sourire leur échappa et elle se rassit, buvant une nouvelle gorgée de Guiness. Le temps qu'elle lève les yeux du verre et il regardait ailleurs. Elle décida d'en faire, autant, mais ses yeux avaient tendance à revenir toujours au même point, et elle observa qu'il en était de même pour lui. Il avait le poing fermé sur son verre, sa casquette laissait une ombre sur le haut de son visage, et il n'avait aucune expression particulière, ses lèvres scellées ne souriant que rarement, selon les paroles des balades. Elle remit machinalement une mèche rebelle derrière son oreille, et regarda encore le groupe, qui avait cessé de jouer. Il détourna le regard pour observer dans la même direction, et elle en profita pour regarder sa montre. Elle s'affola. Dans dix minutes, il lui serait impossible de revenir à son auberge de jeunesse. Elle jeta un regard dans sa direction, mais il ne la regardait pas. Voulant échanger un dernier regard, elle attendit encore quelques minutes, mais il parlait avec l'homme assis à côté de lui. Elle se tortillait sur sa chaise. Allait-il enfin se décider à la regarder??? Elle jeta un autre coup d'oeil à sa montre: plus que cinq minutes. Les musiciens commençaient à plier bagages. Il n'avait pas l'air de vouloir tourner la tête dans sa direction. Ne sachant pourquoi cela aurait tant compté pour elle, elle se décida à terminer sa Guiness. Aussitôt un serveur jaillit de la foule pour prendre son verre vide. Elle ne consommait plus, et n'avait pas de raison de rester assise là. Elle se leva doucement, espérant toujours un regard de sa part mais... rien. Il discutait toujours avec l'homme à sa droite. Elle sortit du pub et, passant la porte jeta un dernier regard derrière elle, emportant comme dernière image la visière de sa casquette dépassant de derrière le mur. Après un léger soupir de regret, elle dut sprinter: son auberge était à l'autre bout du village.
Le lendemain matin, elle attendait le bus de la ligne régulière qui devait la ramener en ville, afin qu'elle se rende au port et rentre chez elle. Son sac pesait lourd sur son dos. Elle regarda à nouveau sa montre. Le bus avait cinq minutes de retard. Elle jeta un dernier coup d'oeil au pub, quelques dizaines de mètres plus loin, se remémorant la soirée de la veille. Et dire qu'elle ne savait rien de celui avec qui elle avait échangé ces regards! Ses yeux se perdirent dans le décor avec nostalgie. Elle ne saurait jamais. Soudain son coeur fit un bond. Elle venait d'appercevoir une bande se diriger vers le pub. Il était parmi eux. Elle mourrait d'envie d'aller le rejoindre, même si elle se savait parfaitement incapabe d'oser cela, elle risquait même de ne rien comprendre à cause de son accent! son bus allait arriver d'une seconde à l'autre, il fallait qu'elle reste à l'arrêt pour ne pas manquer la correspondance de son ferry. Il était adossé nonchalament à un mur, et devisait avec des amis. Déchirée entre l'envie d'aller lui parler et la certitude qu'elle n'y arriverait jamais, elle n'osait rien faire. Son sac était de plus en plus lourd. Soudain, elle le vit tourner les yeux en sa direction, et elle fut quasiment certaine qu'il l'avait vue. Et quelque chose se passa. Elle se dit que si elle ne le faisait pas maintenant, elle ne le ferait jamais. Et elle posa son sac au sol, et traversa la vieille route en sa direction. Il la vit avancer vers lui, et la regardait toujours. Il avait toujours sa casquette et son survêtement bleu foncé. Elle arriva finalement devant lui, et tenta de prononcer correctement les quelques mots de la phrase qu'elle avait construite en avançant:
- May we speak together?
Il eut un petit sourire en coin, et aquiesça. Ils s'écartèrent, et elle le regarda dans les yeux. De près c'était encore mieux que de loin. Son coeur battait fort.
- I was ready to go back in the city, but... I realised that I had forgotten something...
Elle n'était pas certaine qu'il comprenne tout, car elle avait usé du plus parfait des accents anglais. Mais il semblait avoir saisi l'essentiel, et attendait la suite. Mais elle voulait entendre sa voix. Il finit par se décider.
- And what did you forgotten?
- Your address, and... your name.
Elle attendit. Elle attendit de voir sa réaction, pétrifiée d'anxiété. Il ne bougeait pas, ne disait rien. Il allait sans doute la trouver trop directe, ou repartir, ou rire d'elle... soudain, elle vit ses lèvres dessiner un léger sourire. Il avait de petites fossettes qui se creusaient dans ses joues. Soulagée, elle s'autorisa enfin à sourire elle aussi. Il sortit un bout de papier froissé et un crayon, et nota quelque chose. Puis il lui tendit le papier.
- This is my address, if you give me your.
Elle plia le papier, et le mit dans sa poche de jean. Elle griffona son adresse sur un bout de paier et la lui tendit. Puis elle leva la tête et le regarda, les yeux brillants. Elle avait osé. Il lui rendit le même regard. Ils étaient à vingt centimètres l'un de l'autre. Il posa sa main derrière sa nuque et l'attira vers lui. Ils échangèrent un doux baiser, sans aucun mot d'explication. Et cela leur suffisait. Leurs lèvres se séparèrent.
- You know my address. And my name is...
...
Soudain le bus arriva. Elle tourna la tête. Il y avait deux autres personnes à l'arrêt. Le bus ralentit. Affolée, elle le regarda, absolument désolée.
- I'm sorry but... It's my bus, I have to go...
Il lui sourit, sans se départir de son calme.
- I understand. I'll writing to you!
- Okay, me too you know!
Elle hésita encore une seconde, mais le bus allait repartir. Elle commença à courir. Elle récupéra son sac à dos, et regarda dans sa direction. Il était à l'écart de ses amis, et regardait en sa direction. Elle agita la main.
- Good bye, I'll missing you!
- Me too! good trip!
- Thanks! bye...
Elle monta dans le bus et fit déchirer son ticket. Par la vitre arrière du bus, elle regarda sa silhouette disparaît au fur et à mesure que le bus avançait. Elle avait craint de repartir d'Irlande sans rien, et avait acheté des souvenirs stupides dans une boutique. Cela alourdissait inutilement son sac, car elle avait à présent quelque chose à ramener avec elle. Sa main dans sa poche rencontra le bout de papier froissé, et elle sourit. Elle avait ramené deux choses inestimables de son voyage: ce petit papier, tout au fond de sa poche, et un nom. Un unique nom rangé tout au fond de sa tête.

Elle se tourna vers la vitre arrière, et regarda le petit village de pêcheurs disparaître au loin. Serrant bien fort le tout petit papier dans le creux de sa main.

Elle sourit.
Timide

Irish Pub 1/3 28/08/2005 à 03:05
Oh, pour info, le village c'est Doolin et le pub c'est le O'Connor's Pub (même si ya peu de chance que qqun connaisse...)
Irish Pub 2/3 28/08/2005 à 10:44
vive l'irlande ! je suis originaire de ce pays, et j'aimerais tellement y aller ! tu as beaucoup de chance !
petite question qui m'intrigue : c'est une histoire vraie ?
je t'envoie un MP !
Irish Pub 3/3 28/08/2005 à 15:43
Merci oui je l'ai reçu, et je t'ai répondu! Faire la biz
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