Le tao

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18 ans ou plus

Passio   Le tao 12 12/11/09 à 01:14

Salut, je voulais savoir si certains d'entre vous connaissez, ce que vous en pensez ?

Personnellement, c'est un texte qui guide ma vie, et qui me semble une vérité évidente. Il est l'opposé de la façon dont le monde occidental voit les choses. C'est seulement dans cette manière de penser que j'aimerais m'épanouir. Lisez, jusqu'à ce que vous en ayez marre, ou lisez tout, si vous vous sentez transporté. Je suis pas en train de vouloir convertir des gens, je voudrais juste voir les réactions qu'il suscite. C'est pour moi plus parlant qu'une bible... Enfin =).



Il y avait quelque chose d'indéterminé avant la naissance de l'univers.
Ce quelque chose est muet et vide.
Il est indépendant et inaltérable.
Il circule partout sans se lasser jamais.

Ne connaissant pas son nom, je le dénomme "Tao".



L'homme imite la terre.
La terre imite le ciel.
Le ciel imite le Tao.
Le Tao n'a d'autre modèle que lui-même.



Le Tao qu'on tente de saisir n'est pas le Tao lui-même;
le nom qu'on veut lui donner n'est pas le nom adéquat.

Sans nom, il représente l'origine de l'univers;
avec un nom, il constitue la Mère de tous les êtres.

Par le non-être, saisissons son secret;
par l'être, abordons son accès.

Le regardant, on ne le voit pas, on le nomme l'invisible.
L'écoutant, on ne l'entend pas, on le nomme l'inaudible.
Le touchant, on ne le sent pas, on le nomme l'impalpable.

Le Tao est quelque chose de fuyant et d'insaisissable.
Fuyant et insaisissable, il présente cependant quelque image,
insaisissable et fuyant, il est cependant quelque chose.

Le Tao lui-même n'agit pas,
et pourtant tout se fait par lui.

Perpétuel, il ne peut être nommé,
ainsi il appartient au royaume des sans-choses.

Il est la forme sans forme et l'image sans image.
Il est fuyant et insaisissable.



Le Tao lui-même n'agit pas,
et pourtant tout se fait par lui.

Le grand Tao s'épand comme un flot.

Tous les êtres sont nés de lui
sans qu'il en soit l'auteur.
Il accomplit ses oeuvres mais ne se les approprie pas.

Le retour est le mouvement du Tao.
C'est par la faiblesse qu'il se manifeste.

Tous les êtres sont issus de l'Etre.
L'Etre est issu du non-être.


Lorsqu'un esprit supérieur entend le Tao,
il le pratique avec zèle.

Lorsqu'un esprit moyen entend le Tao,
tantôt il le conserve, tantôt il le perd.

Lorsqu'un esprit inférieur entend le Tao,
il en rit aux éclats.

S'il n'en riait pas,
le Tao ne serait plus le Tao.


A sa naissance, l'homme est doux et faible;
à sa mort, il est dur et tout raide.

Les dix milles êtres, plantes et arbres,
pendant leur vie, sont tendres et vulnérables;
à leur mort, ils sont secs et recroquevillés.

Car ce qui est dur et fort est serviteur de la mort;
ce qui est doux et faible est serviteur de la vie.

La dureté et la rigidité sont inférieures;
la souplesse et la faiblesse sont supérieures.

Les êtres devenus forts vieillissent,
car cela s'oppose au Tao.
Quiconque s'oppose au Tao
périt prématurément.

Rien n'est plus souple et plus faible que l'eau,
mais pour enlever le dur et le fort, rien ne la surpasse.

La faiblesse a raison de la force;
la souplesse a raison de la dureté.
Tout le monde le sait,
mais personne ne parvient à le mettre en pratique.

Le meilleur soldat n'attaque pas.
Le combattant de valeur l'emporte sans violence.
Les plus grands conquérants gagnent sans lutter.
Les dirrigeants les plus efficaces conduisent les hommes sans ordonner.
C'est ce qu'on appelle "la non-agressivité intelligente".
C'est ce qu'on appelle "la maîtrise des hommes".


Tout le monde tient le beau pour le beau,
c'est en cela que réside sa laideur.
Tout le monde tient le bien pour le bien,
c'est en cela que réside son mal.

Car l'être et le néant s'engendrent.
Le facile et le difficile se parfont.
Le long et le court se forment l'un par l'autre.
Le haut et le bas se touchent.
La voix et le son s'harmonisent.
L'avant et l'après se suivent.

C'est pourquoi le sage adopte la tactique du non-agir,
et pratique l'enseignement sans parole.
Toutes choses du monde surgissent
sans qu'il en soit l'auteur.

Il produit sans s'approprier,
il agit sans rien attendre,
son oeuvre accomplie, il ne s'y attache pas,
et puisqu'il ne s'y attache pas,
son oeuvre restera.


Qui se plie restera entier.
Qui s'incline sera redressé.
Qui se tient creux sera rempli.
Qui subit l'usure se renouvellera,
Qui embrasse peu acquerra la connaissance sûre,
Qui embrasse beaucoup tombera dans le doute.

Ainsi le sage embrassant l'unité
deviendra le modèle du monde.
Il ne s'exhibera pas et rayonnera.
Il ne s'affirmera pas et s'imposera.
Il ne se glorifie pas et son mérite sera reconnu.
Il ne s'exhalte pas et deviendra le chef.
Comme il ne rivalise avec personne,
personne au monde ne rivalise avec lui.

Qui se dresse sur la pointe des pieds ne tiendra pas longtemps debout.
Qui s'exhibe ne rayonnera pas.
Qui s'affirme ne s'imposera pas.
Qui se glorifie ne verra pas son mérite reconnu.
Qui s'exhalte ne deviendra pas un chef.

Ces manières sont pour le Tao
comme les restes de nourriture et les tumeurs qui répugnent à tous.
Celui qui connait la loi de la nature
ne fera pas ainsi sa demeure


Celui qui se réfère au Tao comme maître des hommes
ne subjugue pas le monde par les armes,
car cette manière d'agir entraîne habituellement une riposte.

Ainsi un homme de bien se contente-t-il d'être résolu,
sans user de sa force.

Qu'il soit résolu sans orgueil.
Qu'il soit résolu sans exagération.
Qu'il soit résolu sans ostentation.
Qu'il soit résolu par nécéssité.



Connaitre les autres, c'est la sagesse.
Se connaitre soi-même, c'est la sagesse supérieure.
Imposer sa volonté aux autres, c'est la force.
Se l'imposer à soi-même, c'est la force supérieure.




Produire sans s'approprier,
agir sans attendre,
guider sans contrainte,
voilà la vertu suprême.



Percevoir le plus petit, voilà la clairvoyance.
Garder la douceur, voilà la force d'âme.



Le sage n'apprécie pas les trésors recherchés.
Il apprend à désapprendre.
Il se détourne des excès communs à tous les hommes.
Il facilite l'évolution de tous les êtres
sans oser agir sur eux.

Le sage connait sans voyager,
comprend sans regarder,
accomplit sans agir.

C'est par le non-faire
que l'on gagne l'univers.
Celui qui veut faire
ne peut gagner l'univers.

Qui cherche à façonner le monde n'y réussira pas.
Le monde, vaste vase spirituel, ne peut être façonné.
Qui le façonne le détruira.
Qui le tient le perdra.


Un état se régit par les lois.
Une guerre se fait à coup de surprises.
Mais c'est par le non-faire qu'on gagne l'univers.

Comment le sais-je?
Par ce qui suit:

Plus il y a d'interdits et de prohibition,
plus le peuple s'appauvrit.
Plus on possède d'armes meurtrières,
plus le désordre sévit.
Plus se développe l'intelligence fabricatrice,
plus en découle d'étranges produits.
Plus se multiplient les lois et les ordonnances,
plus foisonnent les voleurs et les bandits.

Lorsque le gouverneur est indulgent,
le peuple reste pur.
Lorsque le gouverneur est pointilleux,
Le peuple devient fautif.

Le bonheur repose sur le malheur;
Le malheur couve sous le bonheur.
Quel en est le terme?
Le monde n'a pas de normes,
car le normal peut se faire anormal
et le bien peut se transformer en monstruosité.


Qui se diminue grandira;
Qui se grandit diminuera.


Qui veut abaisser quelqu'un
doit d'abord le grandir.
Qui veut affaiblir quelqu'un
doit d'abord le renforcer.
Qui veut éliminer quelqu'un
doit d'abord l'exhalter.
Qui veut supplanter quelqu'un
doit d'abord lui faire des concessions.

Telle est la vision subtile du monde.

De même si le sage désire être au-dessus du peuple,
il lui faut s'abaisser d'abord en paroles;
s'il désire prendre la tête du peuple,
il lui faut se mettre au dernier rang.

Un véritable chef militaire n'est pas belliqueux.
Un véritable guerrier n'est pas coléreux.
Un véritable vainqueur ne s'engage pas dans la guerre.
Un véritable conducteur d'hommes se met en dessous d'eux.


On regarde le Tao,
cela ne suffit pas pour le voir.

On l'écoute,
cela ne suffit pas pour l'entendre.

On le goûte,
cela ne suffit pas pour en trouver la saveur.

Connaître l'harmonie, c'est saisir le Constant.
Saisir le Constant, c'est être illuminé.




Le tao 1/12 12/11/2009 à 01:24
Plutôt que de parader comme un paon, ce qui semble être ton passe-temps favoris somme toute, si tu nous expliquais en quoi ce tao te transporte? Ce qu'il a apporté à ta vie? La manière dont tu suis cette philosophie? Ce qu'elle a d'enrichissante et de différente? Ces principes généraux? Quelque chose qui viendrait de toi, en fait, et pas un texte copié collé gavant.

De la poudre aux yeux, mon gars. Voilà ce que tu es.
Le tao 2/12 12/11/2009 à 02:25
Geoffrey n'a pas tout à fait tort, l'idéal aurait été un texte venant de toi.
Mais au fond, tu ne te fais pas passer pour son créateur, tu restes un colporteur et ça ne m'empêchera donc pas de te remercier pour ce post.

Puisque tu veux connaître nos avis, la seule critique que je pourrais faire concerne la perception qu'on a de l'Humanité dans le texte : on est à cheval entre le constat présent (il y a le sage et le peuple, des esprits supérieurs, moyens et inférieurs) et celle idéale de cette philosophie elle-même.
Par exemple "L'Homme imite la Terre" est très loin, malheureusement, de la situation présente, dans laquelle la société ne se base aucunement sur des valeurs naturalistes mais sur la hiérarchie.

J'approuve totalement certains points cependant : "Le Tao lui-même n'agit pas, et pourtant tout se fait par lui." "Tous les êtres sont nés de lui sans qu'il en soit l'auteur. Il accomplit ses oeuvres mais ne se les approprie pas." Etant ce qu'on pourrait appeler panthéiste, c'est aussi ma vision des choses.

Sur le jugement "Lorsqu'un esprit supérieur entend le Tao, il le pratique avec zèle. Lorsqu'un esprit moyen entend le Tao, tantôt il le conserve, tantôt il le perd. Lorsqu'un esprit inférieur entend le Tao, il en rit aux éclats." ça me rappelle tout à fait Gandhi qui disait "D'abord ils nous ignorent, ensuite ils se moquent de nous, puis ils nous combattent, et enfin nous gagnons."

"Quiconque s'oppose au Tao périt prématurément." : Je suis d'accord, encore une fois : se baser sur une contradiction en adoptant des valeurs différentes de celles "imposées" (évidentes) par la Nature nous conduit à notre perte.

"La faiblesse a raison de la force; la souplesse a raison de la dureté. Tout le monde le sait, mais personne ne parvient à le mettre en pratique." et
"Le meilleur soldat n'attaque pas. Le combattant de valeur l'emporte sans violence. Les plus grands conquérants gagnent sans lutter. Les dirigeants les plus efficaces conduisent les hommes sans ordonner. C'est ce qu'on appelle "la non-agressivité intelligente".
Vrai aussi, je ne suis juste pas certaine que chacun le sache consciemment, et je n'aurais pas nommée la "faiblesse" ainsi... Puisque c'est là la réelle force, s'opposant à ce qu'on appelle communément la "force."

"Tout le monde tient le beau pour le beau, c'est en cela que réside sa laideur. Tout le monde tient le bien pour le bien, c'est en cela que réside son mal. Ainsi le sage embrassant l'unité deviendra le modèle du monde. Il ne s'exhibera pas et rayonnera. Il ne se glorifie pas et son mérite sera reconnu. Il ne s'exhalte pas et deviendra le chef. Comme il ne rivalise avec personne, personne au monde ne rivalise avec lui." Tout à fait d'accord sur ces points également, la critique du manichéisme "totalitaire" et son pendant : le sage qui embrassant l'unité, non pas de la pensée actuelle mais de ce que j'appelle la Nature (et que tu nommes donc le Tao), en ne suivant donc que ses "lois" par les moyens bien développés dans le texte, cohérents avec, et inhérents à l'origine de la pensée et à la fin poursuivie.

"Celui qui se réfère au Tao comme maître des hommes ne subjugue pas le monde par les armes, car cette manière d'agir entraîne habituellement une riposte. Ainsi un homme de bien se contente-t-il d'être résolu, sans user de sa force. Qu'il soit résolu sans orgueil. Qu'il soit résolu sans exagération. Qu'il soit résolu sans ostentation. Qu'il soit résolu par nécessité." Rien à dire, principe même de la non-violence.

"Connaitre les autres, c'est la sagesse. Se connaitre soi-même, c'est la sagesse supérieure. Imposer sa volonté aux autres, c'est la force. Se l'imposer à soi-même, c'est la force supérieure."
J’appelle ça la liberté autorégulée, à l’échelle de l’individu. J'adhère toujours donc.

"Produire sans s'approprier, agir sans attendre, guider sans contrainte, voilà la vertu suprême."
L’autogestion, la proaction (ou néologisme contraire de "réaction" et plus encore de la résignation, qu’elle soit optimiste ou pessimiste) et le respect (à distinguer de la tolérance donc) qu’on pourrait retrouver par l’ahimsa hindouiste (si tu t’es penché dessus également…)

"Percevoir le plus petit, voilà la clairvoyance. Garder la douceur, voilà la force d'âme. Le sage n'apprécie pas les trésors recherchés. Il apprend à désapprendre. Il se détourne des excès communs à tous les hommes. Il facilite l'évolution de tous les êtres sans oser agir sur eux."
Rien à ajouter… Enfin, à propos de l’éducation tout de même, quelques citations, si ça peut approfondir les idées : Galilée disait "On ne peut rien enseigner à autrui, on ne peut que l’aider à le découvrir lui-même" et André Gide "Je ne veux t’enseigner d’autre sagesse que la vie. Car c’est un grand souci que de penser." (D'autres citations de lui dans ma description, sur ces mêmes idées, si ça intéresse.) Je pourrais aussi citer Allan Watts, Maria Montessori ou Khalil Gibran, mais ça en deviendrait répétitif.

"Un état se régit par les lois. Une guerre se fait à coup de surprises. Mais c'est par le non-faire qu'on gagne l'univers. Comment le sais-je ? Par ce qui suit : Plus il y a d'interdits et de prohibition, plus le peuple s'appauvrit. Plus on possède d'armes meurtrières, plus le désordre sévit. Plus se développe l'intelligence fabricatrice, plus en découle d'étranges produits. Plus se multiplient les lois et les ordonnances, plus foisonnent les voleurs et les bandits. Lorsque le gouverneur est indulgent, le peuple reste pur. Lorsque le gouverneur est pointilleux, le peuple devient fautif."
Vision profondément, radicalement anarchiste. Si ce n’est pas encore fait, tourne-toi vers l’analyse des valeurs libertaires, anarchistes, antimilitaristes et décroissantes.
Seule ambigüité que je puisse relever, dans cet ordre d’idée d’ailleurs : Le terme de gouverneur, celui qui gouverne, entendue au sens de "guide" libertaire, non-violent etc. me semble mal choisi, puisque la violence est inhérente au gouvernement. Je pourrais faire le même reproche au passage "Un véritable chef militaire n'est pas belliqueux. Un véritable guerrier n'est pas coléreux. Un véritable vainqueur ne s'engage pas dans la guerre. Un véritable conducteur d'hommes se met en dessous d'eux." même si l’auteur explique bien sa définition par ailleurs dans les lignes qui suivent "De même si le sage désire être au-dessus du peuple, il lui faut s'abaisser d'abord en paroles; s'il désire prendre la tête du peuple, il lui faut se mettre au dernier rang. Un véritable conducteur d'hommes se met en dessous d'eux." Je ne sais plus qui l’a dit le premier, mais je le répète : pas de gouvernement, l’éducation "suffit."
Et les derniers mots sont simplement parfaits, car ils résument tout : "Connaître l'harmonie, c'est saisir le Constant. Saisir le Constant, c'est être illuminé." Cette fois, vraiment, rien à ajouter...
Le tao 3/12 12/11/2009 à 07:26
Pour j'ai qui a rien compris et qui est passé à Coté de ce qu'il y avait a comprendre, lisez la suite. En fait, la façon dont ça me guide, c'est pas une histoire de poudre aux yeux, c'est une manière différente de celle occidentale de se représenter le monde.




Les spiritualités orientales voient la réalité comme un tout, en mouvement, avec des éléments unis par des relations dynamiques.

Dans la vision occidentale, notre tendance à fractionner la réalité nous fait percevoir des objets individuels, séparés et fixes. Du coup, nous nous concevons nous-mêmes comme des objets isolés. Cette vision des choses correspond à l'état "d'ignorance" (ou "avidya") dans la philosophie bouddhiste.

Les spiritualités orientales mettent l'accent sur l'unité de l'univers et l'interdépendance de tous les phénomènes. L'illumination consiste à devenir conscients de cette unité et de la corrélation de toutes choses.

"Dans la conception orientale, la division de la nature en objects disctincts est une illusion. Tout a un caractère perpétuellement changeant et fluide. La vision orientale est intrinsèquement dynamique. Elle comprend comme caractéristiques essentielles le temps et le changement. Le cosmos apparait comme une réalité indivisible, éternellement mouvante, vivante, organique, spirituelle et matérielle à la fois. (...)
Samoth 
Le tao 4/12 12/11/2009 à 13:28
Bah moi j'ai du mal à comprendre comment on peut d'un coté prétendre suivre les lois de la nature et de l'autre prôner le non-agir, contre-nature par excellence. Permets-moi également de douter que tu appliques cette philosophie au jour le jour. Parce que c'est synonyme de constamment se rabaisser, de se faire marcher dessus par les autres, etc...
Et puis c'est un thème qui existe aussi en Occident, dans le Christianisme des Mystiques par exemple.
Sinon, étant athée et matérialiste, je ne peux être qu'en totale opposition avec ce texte.
Le tao 5/12 12/11/2009 à 14:35
"Bah moi j'ai du mal à comprendre comment on peut d'un coté prétendre suivre les lois de la nature et de l'autre prôner le non-agir, contre-nature par excellence."
Le "non-agir" que le texte propose, c'est en fait une conception différente de l'action, sans oppression.
Le non-agir qu'on critique, c'est la résignation, l'absurdité, et quelque part, je crois qu'on est d'accord là-dessus.

"c'est synonyme de constamment se rabaisser, de se faire marcher dessus par les autres, etc... "
Oui, selon le jugement de la pensée dominante actuelle.
Mais le texte le dit : "Qui se diminue grandira. Qui se grandit diminuera."
Je pourrais poster un discours de Mandela, ou d'autres de Gandhi, c'est tout à fait ces idées.

Comment dire... Il faut, pour une cohérence complète (avec les "lois de la Nature" donc, bref, tout ce dont parle ce texte) que l'origine ("Arkhè", si on l'entend au sens de "guide" et non de "chef") le "moyen" et la "cause finale" soient en harmonie : le "bon compromis" n'existe pas, s'il est un compromis.
Il n'y a pas de mal nécessaire, pas de guerre pour la paix, pas d'Etat pour l'égalité, etc.

Ensuite, que tu doutes de l'application radicale et actuelle de ces idées par Passio ou par moi-même ("Permets-moi également de douter que tu appliques cette philosophie au jour le jour.") c'est tout à fait légitime, nous ne nous (je, et je me permets de parler en son nom qu'après avoir parcouru son profil) prétendons pas Illuminés, mais nous avons la foi en l'Illumination (pour reprendre, encore une fois, les termes du texte...)

"Et puis c'est un thème qui existe aussi en Occident"
Exact. Dans le stoïcisme, le naturalisme...
Toutes les religions je suppose, tant qu'elles ne sont pas considérées comme des dogmes, que la spiritualité est placée, par l'individu, au-dessus de tout ritualisme (C'était en tout cas ce que pensait Ramakrishna.)

"Sinon, étant athée et matérialiste, je ne peux être qu'en totale opposition avec ce texte."
En effet. C'est déjà bon de savoir pourquoi on s'oppose : )
Le tao 6/12 12/11/2009 à 15:11
Oui, oui, mon p'tit pote. Je n'ai rien compris, sans nul doute. En fait, j'ai tout de même lu un bout de ton texte. Pas un trop grand parcequ'il me donnait l'envie irrésistible de m'arracher les yeux avec les doigts de pieds, mais un suffisant pour répondre. J'attends toujours que tu répondes à mes questions.

En fin de compte, c'est le topic de Maëva. Mais merci de... Colporter, oui.
Le tao 7/12 12/11/2009 à 15:36
ça doit plaire aux bobos en manque de spiritualité tout ça.
Le tao 8/12 12/11/2009 à 18:07
Et, euh, le bouquin s'appelle pas le Tao, mais le Dao De Jing, Tao Te King pour les occidentaux en manque de francisation. Comme les gens qui écrivent Lao Tseu, son vrai nom, c'est Lao Zi.

(Ouais, bon, ce qui suit colle peut-être pas à ce que vous dites, à vrai dire, mais votre débat se suffit à lui même, je pense pas avoir besoin d'y ajouter ma présence)

Bref, moi, le Dao De Jing, ça m'a servi de base pour ma philosophie, mais seulement sur certains aspects : Je suis par exemple tout à fait contre le non-agir, qui est selon moi une erreur d'appréciation de Lao Zi, qui a écrit ce bouquin alors qu'il était un vieux gars qui croyait plus en l'avenir. Au contraire, je pense que chacun doit accomplir au maximum ses convictions, c'est comme ça que l'équilibre du monde se fait. Accepter, se contenter de sa place ne mène qu'à l'inertie du monde, et nuit justement à la dynamique du monde selon la vision orientale que décrivait Passio plus haut.

Après, ce que j'aime pas trop dans la vision de Lao Zi, c'est aussi sa vision de l'Etat et du peuple : Autant je suis entièrement d'accord sur l'idée que l'Etat n'a pas à entraver le peuple, car c'est ça qui provoque sa colère et sa déchéance, mais je suis contre l'idée d'une certaine suppression des désirs du peuple. C'est une idée cartésienne qui m'enchante pas plus que ça, l'homme est homme justement grâce à ça.

'Fin, au final, je pense qu'on peut dénoter deux erreurs chez Lao Zi :
- Une chose entraine forcément son opposé, oui, mais pas forcément sur la même personne. Ainsi, une personne pauvre matériellement ne sera pas forcément riche spirituellement, au contraire de ce qu'il dit. Et ça me fait arriver au deuxième point.
- Il parle d'harmonie, mais dans un cadre individuel. Pour lui, c'est l'homme qui doit être harmonieux, neutre. Sauf que dans l'optique de l'harmonie universelle, c'est l'univers qui doit l'être. Et il peut l'être autant par l'harmonie individuelle de chacun que par les différentes forces qu'exercent chaque entité de notre univers. Laisser les gens aller au bout de leur pensée tout en allant au bout de la sienne, c'est s'assurer que chacune des forces exercées s'annulent entre elles.
Le tao 9/12 12/11/2009 à 18:31
Ann Hauzermann !
Heureusement que tu remontes le niveau =).

Une phrase importance : Se remettre en question c'est accepter et comprendre qu'à chaque époque, ce que la majorité croit être bon, ou indispendable peut être en réalité une erreur.


Personnellement, j'étais passionné de science et de philo bien avant, alors quand j'ai trouvé le Tao, c'était pour moi un outils formidable ! =).


Je ne peux malheureusement pas, non appliqué ce texte, on ne peut pas attendre sans retour dans ce monde. Je crois, et je suis persuadé, qu'un jour le monde sera plus que jamais proche de se texte, et je suis persuadé qu'un jour le monde l'aura compris. C'est l'ordre normal.
Samoth 
Le tao 10/12 12/11/2009 à 20:22
Le "non-agir" que le texte propose, c'est en fait une conception différente de l'action, sans oppression.
Le non-agir qu'on critique, c'est la résignation, l'absurdité, et quelque part, je crois qu'on est d'accord là-dessus.


Effectivement, dans ce cas le non-agir est plus que louable. Le nom est tout de même très très mal choisi et prête à confusion. En gros c'est un mélange d'altruisme, de charité, d'humilité et d'effacement. Pour le coup, ça demande une énorme force morale et je doute que beaucoup de gens aient jamais réellement vécus selon ses principes.

Oui, selon le jugement de la pensée dominante actuelle.
Mais le texte le dit : "Qui se diminue grandira. Qui se grandit diminuera."
Je pourrais poster un discours de Mandela, ou d'autres de Gandhi, c'est tout à fait ces idées.


Gandhi peut-être, Mandela j'en doute un peu (ou alors pas dans ses actes). Pis c'est vrai uniquement sur le plan spirituel. Ça se manifestera pas concrètement.

Comment dire... Il faut, pour une cohérence complète (avec les "lois de la Nature" donc, bref, tout ce dont parle ce texte) que l'origine ("Arkhè", si on l'entend au sens de "guide" et non de "chef") le "moyen" et la "cause finale" soient en harmonie : le "bon compromis" n'existe pas, s'il est un compromis.
Il n'y a pas de mal nécessaire, pas de guerre pour la paix, pas d'Etat pour l'égalité, etc.


Ce qui me semble illogique c'est que le Tao est complètement contraire aux instincts de l'homme, contre qui il prétend lutte (car c'est bien de ça qu'il s'agit). Or la loi de la Nature c'est justement la loi du plus fort, se soumettre à ses instincts. Si il y avait vraiment une grande harmonie, ne serions nous pas naturellement fait pour la suivre?

Exact. Dans le stoïcisme, le naturalisme...
Toutes les religions je suppose, tant qu'elles ne sont pas considérées comme des dogmes, que la spiritualité est placée, par l'individu, au-dessus de tout ritualisme (C'était en tout cas ce que pensait Ramakrishna.)


En théorie oui. Par contre je ne vois pas le rapport avec le naturalisme...
Smile

Ann, je suis d'accord sur l'analyse du taoïsme, beaucoup moins sur l'idée d'harmonie universelle. Pour moi c'est un beau rêve, qui ne peut avoir aucune concrétisation, même à long terme.

Le tao 11/12 12/11/2009 à 21:14
Va sur Google lire la prophétie de "l'an mille qui vient après l'an mille."

c'est une prophetie, apparement dans mille ans on l'appliquerais ?
Samoth 
Le tao 12/12 12/11/2009 à 21:45
Bof bah une prophétie de plus quoi, rien d'exceptionnel.
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