Mensonges à Kazan City (nouvelle)

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Alhambra   Mensonges à Kazan City (nouvelle) 8 12/11/08 à 15:40

[ Hum, bon, là je me suis amusée. Je sais que ce n'est pas brillant, mais ça m'a fait rire d'écrire ça. Aussi, je ne m'y connais pas du tout en westerns, donc je suis désolée si j'ai fait des anachronismes (notamment au niveau du langage), et si vous en repérez, dîtes les moi ! J'attends vos avis Smile (je sais, c'est un peu long) ]

Je pousse les deux battants et reste un instant sur le seuil du saloon. Tous se retournent, je sais qu’ils ne me reconnaitront pas tout de suite, je suis à contre jour. Et accessoirement, ils me croient tous mort. Pendant un instant, l’ambiance est palpable. Une nouvelle silhouette qui se découpe sur le soleil dans le saloon, un nouveau venu dans la région, peut être à la fois une très bonne chose comme une très mauvaise. On ne sait jamais ce qu’il amène avec lui. Je ne sais pas si aujourd’hui j’amène une bonne ou une mauvaise chose.
Je fais un pas, sors du champ du soleil, me retrouve dans l’ombre bien familière du saloon, lance « Hey, cowboys ! » et tous s’écrient :
« Jo !
-Il est revenu !
-Tu es vivant ! »
Je ne peux pas entendre tout ce qu’ils disent, tant ils hurlent, les uns sur les autres, mais je sens l’euphorie monter en moi. Mon petit moment de gloire. Et puis, par dessus la voix de tous les autres, je reconnais celle de Luck, qui hurle : « Whisky ! ».
Tous me serrent, me tapent dans le dos. Je reconnais leurs airs frustres, leurs accents de bonnes vieilles brutes sympathiques. Ce ne sont pas des lumières, mais ils ont été mes amis. Et quand même, ils m’avaient manqué !
Je me retrouve rapidement au comptoir, un verre de whisky à la main, et un auditoire devant moi, qui attend impatiemment que je lui raconte mes péripéties. Je ne sais pas quoi raconter.
Luck, le sacré Luck, m’aide :
« On t’a tous crus mort ! Où es-tu allé, après que ces – il crache par terre – d’indiens aient attaqué le village ?
-J’ai été blessé à la jambe. Deux flèches, ça saignait fort, mais j’ai tenu bon. J’étais avec Sid … »
La joie s’étale sur chacun des visages dans la pièce :
« Sid ! Sydney n’est pas mort ?
-Si … Plus tard. »
Les visages retombent, et pour éviter que l’ambiance ne s’écrase au sol aussi, Luck reprend :
« Sid, le bon vieux Sid … Il a dû être bien accueilli là-haut ! Mais continue Jo, continue ton histoire !
-Oui, oui continue Jo, continue !
-Sid m’a aidé à me transporter jusqu’au lac. On était assez loin du village, il fallait que je trouve de l’eau pour ma jambe. C’est Sid qui m’a porté.
-Le bon vieux Sydney …
-Ouais, je le remercierai jamais assez pour ça, Dieu le sait ! »
Je bois mon whisky. « Un autre ! »
Ce que ça fait du bien. Ce saloon, ces cowboys, j’étais à un million de savoir qu’ils avaient si peu changé. Eux.
« Je me suis rincé dans le lac, on a bu. Sid a chassé un peu et on a pu manger. Un sacré bon bison !
-Y’aurait fallu manger les indiens ! »
Une ribambelle de « Ouais ! » suit cette intervention, et tous crachent par terre. Les indiens …
« Justement, les indiens. Y’en avait cinq ou six qui nous avaient suivi. Et ils nous ont tiré dessus. J’en ai tué deux, Sid allait en tuer un mais … y’en avait un bien caché, il l’a eu avant. Ce salaud a sacrément bien visé, une flèche dans le cœur, j’ai rien pu faire. »
Ils se signent. Je bois un autre verre. Les images de Sydney, mort, étendu, le torse en sang … Et puis la peur, qui me revient, moi, contre un indien plutôt doué, avec ma jambe tout juste entourés de tissus. On m’avait parlé des scalpels, du feu … Et Sydney, les vautours.
« Tout de suite j’ai réussi à butter celui-là. Mais il en restait deux, et je pouvais à peine marcher et là, là je vous jure, j’ai cru que Dieu était venu m’aider lui-même, un revolver à la main ! Les deux se sont écroulés avant que j’ai pu faire quoi que ce soit. »
Je bois encore, pour leur laisser un peu de suspens, pour me laisser un peu le temps d’imaginer.
« C’était pas Dieu les gars, c’était une déesse ! Une déesse sur un cheval, un flingue à la main ! Elle les avait buté bon Dieu, toute seule. Et j’étais là allongé sur ma jambe pendant qu’une déesse en cheval me sauvait la vie ! Et quand je dis une déesse ! »
Leurs yeux s’entrouvrent. Des déesses, il n’y a en a pas beaucoup à Kazan City. Je vais leur en donner, de la déesse, moi ! Ils en ont besoin !
« Une avec des longs cheveux noirs, lâchés sur son dos, avec juste une robe bien ouverte sur le devant, qui se dandinait sur son cheval ! »
Ils sifflent, ils hurlent. Je suis un sacré bon raconteur d’histoires. Un sacré bon donneur de rêves.
Je bois mon cinquième verre de whisky. Bob a laissé la bouteille, il me connaît. Je suis presque ivre mort, j'ai perdu l'habitude. Mais je suis un sacré bon raconteur d’histoires, c’est sûr, vu la gueule qu’ils tirent tous.
« Elle m’a emmené sur son cheval, ha ha ! »
Ils sont tous comme moi, morts de rire, de boire, et de vivre, grâce à ce que je leur raconte. Je vais tomber ! C’est drôle, je sens que je vais tomber ! D’ailleurs je tombe. Je m’accroche un instant au regard déçu de Luck et je tombe.

C’est pas un idiot Luck. Et c’est bien plus une lumière que moi. Il me réveille avec une grosse baffe.
« Jo ? Jo, réveille toi, je t’ai ramené chez moi, Lilly s’est occupée de toi.
-T’es là Luck ? Ah ah t’as pas changé mon L…
-Boucle-là, okay ! Tu me prends pour un buffle ? Raconte la vérité Jo. Qu’est ce que t’as fait pendant toutes ces semaines ? »
Je ne prends même pas le temps d’inventer quelque chose, de m’étonner. Je connais Luck, et il me connaît sûrement encore mieux. J’enchaine.
« Rien. Y’avait pas cinq indiens, mais un seul. Et quand il a tué Sid … Quand je l’ai vu, là … Etendu sur le sol … »
L’image, l’image de Sid, mon ami Sydney qui m’a porté, qui m’a aidé, l’image de Sid mort, étendu, d’un seul coup.
« J’ai … J’ai flippé. J’ai levé les mains, en signe, tu vois, de … de paix. »
J’attends de voir ses yeux s’ouvrir en grand, j’attends qu’il crache par terre, qu’il me frappe, qu’il s’énerve. Les indiens, ils ont tué son fils, ils ont voulu brûler le village. Les indiens, c’est les ennemis de Luck. On ne fait pas la paix avec les indiens quand son meilleur copain s’appelle Luck Mc Carter. Mais il ne fait rien. Comme quand j’ai raconté mon mensonge au saloon. Il a rien dit.
« Et le … l’indien, il a compris, et il est venu me voir. Je lui ai donné un peu de mon whisky, je savais qu’il aimerait. On a …
-Jo ? Tu as partagé un whisky avec un … »
Il me tourne le dos, il respire profondément. « Continue ton histoire. Je veux savoir ce que tu as fait après. » J’ai honte. Jamais je n’avais eu aussi honte de toute ma vie. Faire ça à Luck , je fais ça, moi, à Luck.
« Je sais, c’est nul, c’est bizarre. Mais je flippais, j’avais ma jambe en sang, j’avais chaud, j’étais sur le sol, je pouvais pas me battre, j’allais mourir, et je voulais pas.
-Il fallait mourir. T’as pensé à mon petit garçon ? C’est pas eux les gentils, ils ont pris mon fiston ! Mike, mon fiston ! Ils l’ont tué devant mes yeux ! Et puis Sydney … »
Il pleure. « Continue ton histoire Jo. » Luke a toujours su garder son calme.
« Après on est allés … Enfin … Après, j’ai, j’ai repris mes esprits. Je l’ai tué. Je sais, c’était lâche de l’amener, puis de le faire boire, puis de le tuer. Mais je … je préférais ça que de … pactiser avec ces … »
Je crache par terre, sans conviction. Je n’ose même pas le regarder dans les yeux. S’il savait. Qu’après, l’indien m’a emmené avec lui et que pendant un mois, j’ai vécu, j’ai ri, j’ai chassé, j’ai mangé, autour du feu avec les indiens. S’il savait, comme je les ai admirés, comme je les ai trouvés plus intelligent que nous, en tout point.
« Et c’est là, j’ai été recueilli par un chasseur qui m’a trouvé là. Ils m’ont hébergé et j’ai … j’ai, je vais épouser sa fille. Je retourne vivre avec eux, avec elle !, ce soir.
-Ah c’est bien, c’est bien Jo. Je suis content pour toi. »
Il sèche ses larmes. Des larmes versées pour Mike Mc Carter, son fils. S’il savait que ce soir, je retourne chez ses assassins, chez les assassins de Mike, de Sydney et de bien d’autres parmi nous ! Dans mon vrai chez moi. Avec Petite Lune, Loup Sauvage, Flèche de feu, et tous les autres. Mes amis.

Mensonges à Kazan City (nouvelle) 1/8 12/11/2008 à 15:54
MDR

Pour les bisons, j'ai un doute. =x
Sinon, l'histoire est pas mal même si je trouve que parfois le dialogue est un peu "lourd".
Mensonges à Kazan City (nouvelle) 2/8 12/11/2008 à 15:56
Frosties a écrit :
MDR



Evil or Very Mad Méchante MDR
(okay, je me suis tapée une grosse barre avec les noms ^^)
Mensonges à Kazan City (nouvelle) 3/8 12/11/2008 à 15:57
J'ai rien dit, voyons. Innocent
Mensonges à Kazan City (nouvelle) 4/8 12/11/2008 à 15:58
Ah wouay je sais pas, pour les bisons, je me suis dit, au temps des indiens, y'avait des bisons (référence : Dr Quinn), donc bon ...

Okay, merci de ton avis Very Happy
Mensonges à Kazan City (nouvelle) 5/8 12/11/2008 à 16:15
Ben me semble que c'est justement parce que les cows boys ont chassés comme des tarés que y'en a presque plus.

J'aime beaucoup, c'est très bien lié, j'ai été pris dans l'histoire dès le début.

J'ai rien noté de particulier. Ah, si : y'a un seul "T" à buté :p

Une suite? =D
Mensonges à Kazan City (nouvelle) 6/8 12/11/2008 à 16:40
Oh ben merci ! Je pensais pas que ce serait pris au sérieux et apprécié, ça me fait plaisir ! Very Happy

Oula nan, je ne pense pas qu'il y aura une suite, ça m'a fait rire comme ça, mais étant très limitée en matière de western, ça risquerait de tourner en rond très rapidement MDR
Mensonges à Kazan City (nouvelle) 7/8 12/11/2008 à 18:46
Hum, d'autres avis ?
Mensonges à Kazan City (nouvelle) 8/8 15/11/2008 à 15:57
C'est sympa Very Happy
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