"No homo"

Guethenoc

"No homo"

66

15/10/09 à 22:24

Salut les filles

Euhm, j'aimerais vous parler d'un phénomène que je trouve pitoyable.

Il s'agit du "no homo". Vous connaissez peut être, en fait l'expression "no homo", apposée à la suite d'un constat, renforce (ce que l'émetteur du message a perçu comme nécessaire à la bonne marche de sa vie sociale) l'idée que c'était dit hors de toute considération homosexuelle, EXEMPLE :

"Hey Brian, your hair looks good, no homo", soit "Eh Brian, tes cheveux sont cool, NO HOMO", bref "je te dis ça mais ne va pas croire que enfin tu vois, parce que je suis pas gay HEIN mdr kikitoudur".

En fait ça a été lancé il y a un bout de temps par un obscur rappeur west coast stylez, et ça a été repris depuis, notamment par l'ami Jay-Z, qui a même lancé une ligne de vêtements baptisée "no homo" ! Method Man a dit : « Tu ne peux pas enculer des gens et te dire gansta. »

Bref. Je ne demande pas votre avis sur l'homophobie (je pense d'ailleurs que ces merdeux de rappeurs sans talent et sans TESTICULES n'oseraient pas même soutenir qu'ils sont homophobes), mais sur le fait, et c'est très fréquent chez nous aussi, de ressentir le besoin, pour un artiste ou n'importe quel homme, de PROUVER qu'il n'est pas gay, bref d'être effrayé à l'idée qu'on puisse penser ça de lui.

Je me souviens de M. Pokora (on parle donc de têtes là, vous l'aurez compris) qui avait donné une interview à un quelconque torche-cul français, qui l'avait cité et mis en titre : "Non, je ne suis pas gay !"
Alors ok, je doute qu'on puisse trouver une phrase de 6 mots beaucoup plus intéressante dans un dialogue avec M. Pokora, mais tout de même, ça dénote de quelque chose.

Moi même, bien que ne me sentant pas homosexuel et n'étant, a priori, pas attiré par les hommes, je n'ai pas été éduqué avec ces valeurs et c'est vrai que je m'asseois en croisant les jambes, que j'ai parfois un langage assez châtié et que j'avoue vénérer Kate Bush.
Or je vois que ça met certains de mes amis hommes... mal à l'aise, enfin... par respect pour eux, j'en viens même à me "viriliser", pour éviter qu'ils ne croient que... donc moi même, j'agis comme ça !

Alors voilà, laissez parler vos impressions sur ce que j'ai dit, ainsi que votre vécu ; faites vous attention à ne pas être pris pour ce que vous n'êtes pas ? Si quelqu'un se méprenait à votre sujet, est-ce que cela vous gênerait ? Êtes-vous choqué par le terme "no homo" ?

Après cette série de questions caractéristique de mes messages, je vais terminer par un élément non moins caractéristique :

Bisous

IronAvenger  

Canard_SM  

"No homo"

63/66

16/10/2009 à 18:44

salif a écrit :

Nan mais pourquoi tu insultes c'est pauvre rapeur qui on juste dis que c'est tu es homo tes pas un gangsta il sont pas dis que les homo c'est des con n'y une sous race il y en a qui font 5 fois pire et eux par contre eux on leur dis rien !
raaaa ça m'énerve
voilà
sur ceux ..



Ouai , d'abord t'es gangsta que si t'as les lunette de Kanye Ouest , si t'as des baggy tellement large qu'on dirait que tu t'es chié dessus , et des dents en or a la Joey Starr .

Pufff  

"No homo"

65/66

17/10/2009 à 10:45

M'exprimant dans un langage assez soutenu avec mes amis, ils trouvent parfois marrant de me dire " Putain mec on dirait un gay". Bien sur ils disent ça pour rigoler mais ce qui m'énerve c'est c'est ces préjugés à la con :: Si tu t'habille bien, classe... etc. Tu es gay. Si tu parle bien sans aucun accent hideux banlieusards, tu es gay. J'me rappel même à ma rentré de ma deuxième 3ème, c'été dans un collège de Gennevilliers. Le premiers jours j'suis arrivé avec un "col V" et on m'a demandé directement si j'été Gay Oo.
Quand j'ai dis non pourquoi? On m'a répondu : " Parce que tu porte un "col V" et tu parle comme un pd.
Enfin bref, ou va le monde quoi

Cloud Atlas  

"No homo"

66/66

23/10/2009 à 18:39

Topic intéressant.

Je connais quand même l'impulsion qui mène au "No homo.". Je veux dire moi j'ai des amies filles dont je suis assez proches. Ca m'arrive en soirée de leur caresser le dos, la taille et même parfois qu'on s'embrasse et pourtant, je ne pense vraiment pas être lesbienne ou bisexuelle (j'ai des inclinations bien sûr, mais je serais incapable d'aller tout le long du chemin).
Alors quand quelqu'un a des doutes et me pose la question, je suis gênée, et soit je provoque soit je pique un fard. Pourquoi ça me gêne? Parce que j'ai peur que ça éloigne des garçons de moi. Mais surtout parce que j'ai mes complexes (ex-garçon manqué, j'ai toujours l'impression d'avoir une certaine féminité à prouver) et que j'ai peur d'être la cible des moqueries de machos de service et/ou de filles trop maquillées/trop décolletées mais surtout pas (oh, non!) attirées par une autre fille quelle qu'elle soit (la connerie n'est pas le monopole du sexe masculin...)
Donc oui je peux comprendre l'impulsion. C'est juste un manque de confiance en soi. Et j'ai déjà eu des filles qui m'ont dit "Je suis pas lesbienne, mais t'es jolie." J'aurais apprécié le compliment même sans la précision, mais voilà, elles ont ressenti le besoin de la rajouter et ça ne me pose pas de problèmes.
Ca m'est déjà arrivé de me faire draguer par des filles également, et honnêtement, même si j'ai pas cédé aux avances, j'ai pas trouver ça désagréable non plus. Mais socialement c'est sans doute plus facile à assumer quand on est une fille.
Maintenant y a clairement une nuance entre ces bafouillages d'adolescents qui en sont encore à se découvrir et faire du mercantilisme à partir de cette même formule. La deuxième alternative est franchement dégoutante, c'est sûr.
Je rêve d'un monde où tous les adultes puissent être débarassés de ces complexes-là, et qu'on puisse prendre ce qui existe de bien dans chaque bord sans en être honteux.
Et je suis peut-être trop optimiste, mais il y a quand même quelques personalités publiques qui me donnent espoir. Aux USA, Neil Patrick Harris est sorti du placard sans rien perdre de son aura d'égérie (raaaaaah, Neil ), Ellen DeGeneres a eu un peu plus de mal, mais elle est toujours à l'antenne en prime time (je connais moins bien son histoire), en Belgique on a un dirigent de parti gay (Elio DiRupo), je connais de plus en plus de garçons qui prennent soin d'eux sans pour autant se faire traiter de tapettes.
Le monde bouge. Je crois qu'on peu espérer que c'est dans le bon sens.