Destin [Nouvelle /! Pavé]

Quel âge avez-vous ?

Moins de 18 ans

18 ans ou plus

Barney Stinson   Destin [Nouvelle /! Pavé] 5 18/04/08 à 06:09

Alors dans le cadre d'un projet, que je dois rendre dans 6 heures à peu près, imprimé et relié, je vous propose de lire (ou pas, je vous l'accorde : c'est un peu long) ma nouvelle ^^

Destin










Une nouvelle écrite par :
Julie D
Lothaire M (viiii c'est moi ^^)
Caroline M
Antonin M
Anthony PR
Edouard T
Elèves-ingénieurs à l’Ecole Centrale d’Electronique.
























Dix-sept heures trente. Plus que dix minutes. Guillaume faisait des allers-retours dans son appartement. Voulait-il vraiment tenter l’expérience ? A la vue des profils des ses futurs partenaires, Guillaume restait perplexe. Jamais auparavant il n’avait vu de groupe aussi hétérogène. Par exemple, Sophie Delmas, une ingénieure major de sa promo, franco-libanaise et trilingue, était connue pour être très stricte et à cheval sur ses principes. Elle détestait par-dessus tout le désordre et la fainéantise, ce qui entrait en contradiction avec les habitudes de Guillaume, qui était, selon ses proches, bordélique de naissance. De plus, il ne la trouvait pas spécialement physiquement attirante. Il se voyait mal travailler avec elle sur un éventuel projet que veut leur proposer la CSS, une nouvelle école spécialisé dans les systèmes de sécurité d’un nouveau genre. Guillaume ne savait ni pourquoi on lui avait demandé ses services, ni de quoi pouvait parler concrètement ce projet. Pour en savoir plus, un représentant de la CSS leur avait tous donné rendez-vous en fin d’après midi, dans un café du VIe arrondissement, où une salle de réception leur avait été réservée.
Guillaume retira une carte de visite de l’enveloppe, reçue une semaine plus tôt.

« Rendez-vous au Café Maestro, 18h

B.B. »

Il ignorait tout de ce mystérieux B.B.. Tout ce qu’il savait, c’est qu’il fallait se décider, et vite. Plus que cinq minutes avant de prendre son métro et espérer arriver à l’heure. Adepte du hasard, Guillaume prit une pièce dans son portefeuille, une semeuse de 5 francs qu’il gardait en souvenir du passé. Pile, il restait chez lui. Face, il y allait. D’un geste technique, souvent répété, le jeune homme fit voler la pièce, qui retomba sur sa paume, qu’il retourna sur le dos de sa main. La semeuse, du côté face, semblait lui indiquer le chemin de la porte d’entrée. Quelque peu dépité, Guillaume se résigna alors à honorer son rendez-vous. Il prît son sac, enfila son manteau, éteignit les lumières, et alluma son Ipod. « Light My Fire », The Doors. L’ascenseur était en panne depuis déjà deux jours, il dévala donc les 5 étages qui séparaient son appartement du rez-de-chaussée, et s’engouffra dans la bouche de métro toute proche.
Vingt minutes plus tard, il arriva à destination. Le Café Maestro était un lieu qu’on aurait qualifié de typique à lors de la prohibition aux Etats-Unis. Un repère à mafieux désormais envahit par les touristes de tous bords. Il alla voir une serveuse et lui tendit son carton d’invitation, elle lui désigna un couloir à prendre pour rejoindre la salle de réception, habituellement réservée pour les meetings d’affaire. Il entra dans une petite pièce où se trouvait une table ovale, bordée de chaque côté d’un canapé en cuir rouge. Quatre personnes étaient assises, toutes retenues pour ce projet. Hésitant, Guillaume s’assit sur le bord du canapé, à l’écart des autres.
« Monsieur Reckitt je présume ? », lui demanda un grand homme mince. Il s’agissait de Jean Durzef, lui aussi mandaté pour travailler sur ce projet. Il paraissait plus vieux que les autres, probablement parce qu’il ne semblait pas avoir été mis au courant de l’invention du rasoir et du peigne. « Vous arrivez juste à temps. »
Guillaume était gêné par la présence de tous ces inconnus avec lesquels il allait pourtant devoir former une équipe. Seulement, fallait-il encore qu’il y ait un projet. Les minutes passèrent, et la personne qui leur avait donné rendez-vous n’était toujours pas arrivée… Où était ce mystérieux BB, là était la question. Guillaume regarda autour de lui et identifia ses partenaires.



Sophie était assise à sa droite, Guillaume la reconnue immédiatement : ce n’était pas bien difficile, austère et froide, exactement comme dans la description.

¤

Vêtue d’une petite veste en coton rose, elle regardait autour d’elle, détaillant chaque objet de la pièce. En face d’elle, une grande brune à l’air certain sirotait une grenadine. C’était sans doute Clémence, sa partenaire féminine. « Quel désastre ! » pensa-t-elle. Elle détestait ce genre de personnage : l’air ignare, trop sûre d’elle, imbue d’elle-même, avec son décolleté plongeant, pour attirer les hommes comme des mouches sur du papier collant. «Beurk !»

Le garçon à la droite de Clémence, discret, ne semblait pas impressionné par l’ambiance pesante qui régnait. Il avait posé la tête dans sa main, respirait lentement, comme arrêté dans le temps. Une mèche de cheveux lui balayait le front, il avait un petit nez fin retroussé et de belles lèvres rosées. «Serait-ce Thomas ou Guillaume ?». Soudain, il sortit de sa poche le petit papier que tous avaient reçu. Sur l’enveloppe, elle distingua les lettres calligraphiées ‘T. L.’ «Thomas ! C’était certain».

Il restait donc Jean, le grand qui a l’air de savoir ce qu’il fait, et qui a dans le son de sa voix une teinte d’autorité qui semble pour l’instant avoir fait de lui le chef du groupe. Et enfin le dernier, à sa gauche, ne pouvait être que Guillaume, le rebelle, toujours à tout choisir au dernier moment, son parfait opposé : elle sentait déjà qu’ils n’allaient pas arrêter de se contredire.

Puisque cela faisait maintenant quelques bonnes minutes que personne ne disait mot, Sophie prit la parole :

- Et bien ? Quelqu’un sait-il exactement pourquoi nous sommes ici ?
- Il y avait ceci quand je suis arrivé, répondit Jean en poussant nonchalamment un dossier vers le milieu de la table.
- C’est tout ? Il n’y a rien d’autre ? On n’avait pas rendez-vous avec ce « B.B. » ? lâcha Clémence, pendant que Thomas ouvrait le document.
- Ecoutez plutôt ce qu’il y a d’écrit :

« Vous vous demandez peut-être ce que vous faites ici, tous les cinq. Je suis B.B., vous n’en pas saurez d’avantage sur moi pour l’instant, la seule chose utile que vous devez connaître est la suivante : je suis le responsable de la sécurité de la CSS : Communication & Security School. Ce que je vous demande est simple : vous devez pénétrer le réseau informatique de l’école, afin de mettre à l’épreuve les nouvelles mesures de sécurité que nous avons mises en place. Vous devez récupérer un dossier que j’ai placé dans le système. Il est crypté : à vous d’en trouver la clef.

Vous trouverez ci-joint l’adresse électronique des serveurs de l’école, ainsi que le budget qui vous est alloué. Vous êtes libres de vos actes, à vous de jouer. »

- Alors ? Qu’en dites-vous ? demanda Thomas qui semblait soudain s’être réveillé en lisant le texte.
- Je ne vois pas pourquoi je ferai ce que cet inconnu me veut. Je veux dire, pourquoi moi ? Qu’est-ce que j’y gagne ?
- Qu’est-ce que tu y gagnes ? Tu gagnes un cinquième de cette enveloppe, Guillaume. Je te laisse voir par toi-même. Jean sorti de son sac une enveloppe et la lui tendit.
- Ouah ! OK, je marche, et puis, ça ne doit pas être bien compliqué ce qu’il nous demande, enfin, pour moi je veux dire.
- Ce n’est pas parce que tu as manqué d’aller en prison pour avoir tenté de pirater un site officiel de gouvernement que tu dois t’en vanter ! s’indigna Sophie. Nous connaissons tous les domaines de prédilection de chacun, B.B. nous les a envoyés. Guillaume est doué en informatique, Jean en électronique, Thomas est un petit génie avec un QI proche de celui d’Einstein et Clémence, apprentie voleuse, promise à un avenir brillant dans son domaine, si tant est qu’elle ne se fasse pas attraper. Et moi, les mathématiques comme vous devez le savoir.
- Bien, merci pour l’exposé de nos vies, et si on se mettait au travail maintenant…

Clémence… Cette fille va décidément être insupportable. La simple idée que Sophie se faisait de devoir passer quelques jours avec elle, simplement pour faire ce travail, lui donnait des nausées. Encore que, de Clémence ou de Guillaume, elle ne savait lequel des deux elle supporterai le moins.

- Bon, de toute manière, il se fait tard pour commencer quoi que ce soit. Je propose qu’on se revoit demain, dans la matinée où nous chercherons par où commencer, proposa Jean, resté étonnamment silencieux jusqu’alors. A ce que j’ai cru comprendre, c’est bien toi Guillaume, le professionnel de l’informatique ? Nous pourrions nous voir chez toi pour commencer, non ? Tu nous montreras ce que tu sais faire, puisque cela semble si simple pour toi.

Enfin quelqu’un qui a un peu d’esprit ici, un soulagement pour Sophie. En restant avec Jean, le temps paraîtra peut-être un peu moins long. En rentrant chez elle, la génie des maths se demandait toujours comment elle s’était laissée embarquer dans cette histoire là. Mais, la somme proposée pour ce « petit » travail était assez conséquente, et mis à part l’apparente excentricité de leur employeur, le job semblait honnête. Les quelques mois passés depuis la fin de ses études ne lui ont pas sourit : elle n’avait toujours pas trouvé d’emploi stable. Cet argent qui tomberait à pic lui permettrait de faire une année de formation en économie, en plus des 5 ans de cursus en mathématique déjà effectués. Elle serait recherchée par toutes les grandes entreprises, et pourrait enfin aspirer à la vie dont elle rêvait.


¤


Une fois rentrée chez elle, Clémence pris le temps de se poser et se remémora son après-midi. En quoi ce fameux BB pourrait-il avoir besoin d’elle ? En effet elle n’avait aucune connaissance en informatique et encore moins en électronique. C’était tout juste si elle savait changer une ampoule. Elle s’inquiéta aussi du fait que BB aie autant de renseignements sur elle. Comment pouvait-il savoir tout ça alors que même la justice l’ignorait.

Le réveil fut difficile pour elle, elle n’avait pas beaucoup dormi ces dernier temps. Il faut dire que la visite de quelques boutiques par nuit n’était pas propice au sommeil. Elle se rendit pour onze heures chez Guillaume. A sa grande surprise, elle était la première arrivée, elle qui s’attendait à ce que les autres soient ponctuels. Guillaume apparemment surpris par son arrivée matinale la fit entrer.

- Alors pourquoi es-tu venue si tôt ?
- Bah, il est onze heures non ?
- Oh toi, tu as oublié de changer d’heure hier soir.

Une fois l’assemblée reconstituée, la lourde atmosphère de la veille réapparue. Guillaume pris son ordinateur portable et annonça :

- Je vais vite lui régler son compte à ce réseau soi-disant sécurisé !
- Vas-y fait nous voir ça, l’empressa Clémence.

Il alluma son ordinateur et fit une suite de manipulations complexes, qu’aucun des quatre autres présents n’était en mesure de comprendre.

- Et c’est légal ce que tu fais là ? demanda Sophie
- B.B. nous a bien laissé carte blanche, non ? Alors je ne vois aucun problème : il nous autorise à attaquer ses propres systèmes informatiques.
- Alors ? Où en es-tu ? Plutôt que de discuter… prit la peine d’ajouter Thomas.
- J’y suis presque, un peu de patience, cela ne se fait pas en un claquement de doigts.
- A quoi correspond le compte à rebours en haut à droite ? Enfin, je dis ça, mais c’est toi l’expert, moi je reste sur l’électronique… Cela dit, il s’approche de zéro.
- Attendez, deux petites minutes…
- … mais, l’interrompit Sophie, tu ne devrais pas te méfier des contres mesures ? Tu sais, les virus qu’on peut t’envoyer si tu essayes de pirater un ordinateur.
- Non, je ne crains pas ces attaques de pirate de troisième zone. Mais, qu’est-ce que… NON ! s’écria Guillaume.

L’écran de l’ordinateur, rempli de différentes fenêtres, venait subitement de changer de couleur en devenant aussi noir que le café de Guillaume, posé sur son bureau. Un message venait de s’afficher à l’écran, indiquant sans aucun doute au hacker une mauvaise nouvelle : des lettres blanches sur un fond bleu, qui arrachèrent à Guillaume un cri d’effroi. Clémence avait de la peine pour le garçon qui semblait vraiment désemparé : il essaya de redémarrer son instrument de travail plusieurs fois de suite, sans succès. L’ordinateur semblait avoir rendu l’âme, au grand désespoir de Guillaume.

- C’est moi ou tu viens de flamber ton PC ? lança Jean, avec un sourire narquois, tout en éteignant la multiprise reliée au bureau de Guillaume.
- Perspicace l’homme des cavernes ! T’en as d’autres ?
- Ecoutez. On ne sait pas comment pénétrer ce réseau. Si vous commencez à vous disputer maintenant, on ne le saura jamais. Alors je vous en prie, gardez votre calme, et avançons s’il vous plaît.

Une nouvelle fois, Thomas s’était brillamment illustré par son tempérament, calme et observateur. « Sans doute savait-il plus de choses qu’il ne le laissait entrevoir… » pensa Clémence. Le groupe redoubla d’efforts et, outre ses divergences, se mit au travail.


De fil en aiguille, il devenait évident que l’unique moyen de pénétrer efficacement l’intranet de la CSS était d’aller voir sur place. Une heure plus tard, aux alentours de 15h, les 5 coéquipiers arrivèrent devant un grand immeuble, bordé d’hortensias, et près duquel trônait en maître absolu, un séquoia de plusieurs dizaines de mètres de haut. L’entrée de l’établissement ressemblait à un bunker, avec sa porte grillagée, les murs de béton n’ayant jamais fait l’attention d’aucun projet de ravalement de façade. Au dessus du portique, en grandes lettres métallisées, l’anagramme CSS et son slogan : « Le Nouveau Monde Numérique ». Clémence prit le pas, et s’adressa au concierge, via un interphone métallisé.

- Bonjour monsieur, nous avons rendez-vous, monsieur BB nous attend. Elle montra la carte à l’œil de la caméra, posée près de la porte.
- Un instant je vous prie, lui répondit d’une voix grisonnante le haut parleur. Vous avez dit monsieur BB ?
- Oui, monsieur BB, le directeur de l’école !
- Ecoutez-moi ma petite dame, s’écria le concierge d’un air assuré, le directeur est en mission ailleurs, il ne peut pas vous recevoir pour l’instant. Voulez-vous que je lui laisse un message ?
- Non, laissez, ça ne sera pas la peine.

Clémence se retourna et se dirigea calmement vers la sortie, alors que Guillaume la rattrapa par le bras.

- Mais où vas-tu ?
- Le directeur n’est pas là, alors à quoi bon rentrer dans l’établissement ? Et puis… Justement, on peut en profiter. Lui chuchota-t-elle à l’oreille. Elle fit signes aux autres de la suivre.

Ella avait une idée en tête, qui correspondait très bien à ses compétences, ce qu’elle savait faire. Un peu plus loin, dans un square à proximité, ils se posèrent sur un banc où Clémence leur expliqua ses intentions :

- Bon, comme vu avez pu le voir, l’entrée du bâtiment est particulièrement bien gardée.
- Oui, et alors ? l’arrêta Thomas.
- Laisse-moi finir ! Je disais donc, il est impossible de rentrer par la grande porte. Mais, et je ne pense pas que vous y avez porté attention, sur l’autre façade du bâtiment, celle qui donne sur la rue perpendiculaire à celle-ci, il y a une issue de secours, avec des escaliers extérieurs. Ce que je propose, c’est tout simplement de revenir ce soir, et d’aller voir nous-mêmes à l’intérieur des locaux ce qui nous intéresse.
- Super idée, et si on se fait attraper ? s’inquiéta Sophie.
- On ne se fera pas prendre, si on s’organise bien. Il doit y avoir au plus un ou deux vigiles chargés de garder l’immeuble. Je peux rentrer discrètement à l’intérieur, sans me faire surprendre, mais je ne vais pas savoir quoi trouver une fois dedans. Guillaume serait le mieux informé pour prendre ce que nous cherchons, mais alors qui se chargerait de pirater le réseau si je désactive les protections, ou je-ne-sais-quoi ?
- Je peux venir avec toi, si je ne m’y connais pas autant que Guillaume en informatique, je pourrai trouver ce dont il a besoin, lui répondit Jean, et de plus j’ai quelques petits gadgets qui pourront nous être utiles.
- Bonne idée, je pense que c’est faisable, je viens avec vous, ajouta Thomas, je pourrais toujours vous servir à un moment ou à un autre.
- Et moi ? Je servirai à quoi ? Je fais le guet ?
- Non, je pense que tu pourras m’aider au moment du décryptage du fichier que nous cherchons : je peux sans problème traverser les protections de la CSS, si Clémence et les autres les désactivent en partie. Mais, ça me fait mal de l’avouer, je pense que tu te débrouilleras mieux que moi pour trouver la clé du code.
- Donc on fait comme ça, Thomas et Jean, vous me retrouvez ici ce soir à 23h30. Guillaume et Sophie, vous restez chez Guillaume prêt à faire ce que vous avez à faire.
- J’ai des talkies-walkies, ils pourront nous servir pour communiquer sans avoir à utiliser nos téléphones portables, donc à ce soir, conclu Jean.


¤


23h29. Tout le monde était en place. Il n’y avait plus qu’à suivre les instructions de Clémence, elle semblait bien dans son élément, je pense pouvoir avoir confiance en elle. Quand à Thomas, je ne sais trop quoi penser de lui pour l’instant. On verra bien au moment venu. Clémence termine son dernier récapitulatif, histoire de cadrer tout le monde.

23h30, nos montres sont réglées. Chacun prend position. Fins prêts, nous partons à l’aventure. Arrivée au premier obstacle : le mur d’entrée. Plus facile que ce que l’on imaginait, nous le passons sans problème. Ouf, c’est plutôt un bon début, pensais-je. Nous prîmes alors la décision d’avancer doucement afin de voir les alentours et de rester groupé, juste au cas où. Pas de chiens ou d’autres bestioles vagabondant dans la cour éclairée par les seuls lampadaires de la rue voisine. Deuxième étape, la porte de secours. Comme toutes ces dernières, elles ne sont pas blindées. Donc rien d’inquiétant, pour le moment. Clémence passe à l’acte. Elle prend sa carte magnétique et d’un geste nonchalant, lève le bras et commence à la passer dans la fente de la porte. « NON ! » m’exclamais-je doucement.

- Attends, il y a probablement une alarme juste derrière. Je vais brancher un fil électrique qui maintiendra le contact lorsque l’on ouvrira la porte, et que l’on passera.
-
Je m’exécute donc.

Une fois à l’intérieur nous prenons contact avec Guillaume et Sophie :

- Guillaume ? Es-tu la ?
- Oui je te reçois cinq sur cinq.
- Où devons nous aller ?
- Il faut que tu cherches la salle de sécurité informatique. Regarde un plan, il doit y en avoir un près de l’alarme incendie.
- C’est par-là ! dit Jean, après un rapide coup d’œil sur la carte éclairée de sa torche.

Arrivés devant la porte, Clémence sort de son attirail un trousseau formé de diverses clefs et objets en tous genres. Après deux ou trois tours de passe-passe, elle ouvre la porte d’une telle simplicité que cela me semble bien étrange. Tout paraît si simple.


¤


Une fois à l’intérieur, tout sembla se passer très vite.

- J’ai le serveur en face de moi, dit Jean à Guillaume à travers le talkie-walkie.
- Parfait. Vous êtes entrés sans difficulté ? répondit celui-ci.
- Euh…

Jean s’apprêtait à vanter les prouesses de Clémence quand il s’aperçût que Thomas n’était plus avec eux.

- Thomas a disparu !
- Tant pis, on a plus le temps, coupa Guillaume. Suis mes instructions maintenant ! ordonna-t-il.
- Bien, acquiesça Jean.

Il suivit à la lettre ce que lui ordonnait son compagnon. Après avoir désactivé tous les capteurs de sécurité, les alarmes et stoppé les virus, Jean trouva enfin le fichier. Il sortit son disque dur, le brancha… « BOUM ! Viens voir pas là, j’ai cru entendre du bruit. »

- Les gardiens ! Cache-toi ! souffla Jean à Clémence. Je m’occupe du transfert des données système !
- Fais attention à toi, répondit la jeune fille en s’allongeant derrière un bureau.

Le transfert fût effectué rapidement, et Jean commençait l’envoi des informations à ses amis de l’extérieur juste à temps, au moment même où la patrouille entra dans le couloir. Il rejoignit Clémence sous le bureau, et la lumière s’alluma.

De leur côté, Guillaume et Clémence étaient en train de réceptionner le fameux fichier. Plus que quelques minutes et le tour était joué, tout allait rentrer dans l’ordre, chacun repartirait de son côté. « Comme s’il ne s’était jamais rien passé » songeait Guillaume.

- Super ! Je l’ai ! s’écria-t-il. Maintenant il faut qu’ils sortent de là. Et retrouver Thomas.

Soudain, un bruit assourdissant retentit dans la CSS. L’alarme se fit entendre dans toute l’enceinte du bâtiment.

- Allez ! Allez ! Courez ! hurla Jean qui courrait vers eux, son disque dur sous le bras, Clémence sur les talons.

Ils coururent vers la sortie, dévalèrent les escaliers de l’entrée principale, enjambèrent ensuite les grilles et s’engouffrèrent dans la bouche de métro la plus proche, profitant du départ précoce d’une rame remplie d’abonnés anonymes.

- Sauvés. On est sauvés ! criait de joie Clémence en sautant dans les bras de Jean


En général ce n’était pas son tempérament mais il faut dire que ce n était pas un jour comme les autre non plus.


¤


Une question restait néanmoins sans réponse : où était passé Thomas ?

Guillaume et Sophie pensèrent que la pression et les risques pris pour réaliser la mission lui avait fait changer d’avis et qu’il était reparti de là où il venait.

La porte de l’appartement de Guillaume sonna. Il alla ouvrir et à sa grande surprise, c’était Thomas. Il fut tout de suite assailli de questions :

- Où étais-tu ? commença Sophie.
- Pourquoi as-tu quitté Jean et Clémence ? Et tu ne pouvais pas prévenir ? demanda à son tour Guillaume.

Pour toute réponse il se contenta d’un timide « J’ai fait de mon mieux… ». Cette réponse ne les satisfaisait pas mais ils n’eurent pas le temps de l’interroger plus.
Thomas sorti une arme de son pantalon et la pointa sur Guillaume et Sophie. Ils restèrent perplexes devant l’attitude de ce dernier.

- Mais qu’est-ce que tu fais ? demanda timidement Sophie.
- Mets moi le fichier sur cette clef USB ! , clef qu’il tendit à Guillaume.
- Mais qui es-tu ? Pourquoi et pour qui fais-tu cela ? C’est à ne plus rien comprendre.
- Ma pauvre Sophie tu es bien naïve. Tout comme toi Guillaume, et les deux autres moutons que j’ai laissé derrière, s’écria-t-il en dessinant un arc de cercle avec son arme dans leur direction. Franchement, je n’aurais jamais cru que pirater les systèmes de la CSS aurait pu être aussi simple. Merci à vous, je vous le doit bien. Maintenant, faites ce que je vous ordonne, je ne vous paye pas à rien faire !
- Quel utilisation comptes-tu en faire ? s’écria Guillaume complètement révolté de s’être fait avoir comme un bleu, sans s’en apercevoir.
- Ne t’inquiète pas pour ça. J’ai déjà quelques idées que je garde pour moi, mais les possibilités sont illimitées…


Thomas les attacha sous la menace de son arme. L’un au lit, l’autre au radiateur. Puis il prit la fuite sans se presser avec le regard satisfait du travail accompli. Peu de temps après, le bruit du crissement de pneus d’une voiture se faisait entendre en bas de l’immeuble.





¤


Les minutes passèrent… Patiemment, les deux équipiers attendaient le retour de leurs vrais alliés, Clémence et Jean, qui ne devaient plus trop tarder. Afin de détendre l’atmosphère devenue glaciale après l’irruption inattendue de Thomas, Guillaume tenta une approche :

- Il aurait pu fermer la porte au moins… J’ai horreur des courants d’air ! Il éternua bruyamment. Toi, au moins, il t’a accroché au radiateur !
- Oui j’avoue. Mais il ne fonctionne pas ! lui répondit-elle.
- C'est-à-dire que… J’ai quelques problèmes financiers en ce moment, et je fais des économies là où je peux. Et puis mes ordinateurs suffisent à chauffer l’appartement d’habitude ! ironisa-t-il, tout en essayant de défaire les solides liens qui le gardait immobile.
- Arrête de gesticuler pour rien, tu vas te faire mal ! se moqua-t-elle. Les autres ne devraient pas tarder à arriver…

C’est vrai que ça faisait maintenant plus d’un bon quart d’heure que Jean et Clémence avaient quitté l’édifice. Pourtant, cela faisait longtemps que Guillaume ne s’était pas senti aussi bien chez lui. Lui qui avait l’habitude de toujours être seul, travailler seul, un peu de compagnie et d’action semblait l’avoir totalement métamorphosé. Il avait réussi à se lier d’amitié avec Sophie, qui passait auparavant le plus clair de son temps à le descendre. C’était assez comique comme situation. Il faut dire qu’il s’attendait à tout sauf à ce genre de retournement de situation. En un tour de main, il s’était retrouvé avec elle, seuls. Et il faut dire que cette présence féminine l’empêchait d’exploser, et au contraire, l’apaisait.

- Quelle drôle de situation n’est-ce pas ? ajouta-t-elle. Hier encore, je ne m’imaginait passer ne serait-ce qu’une minute en ta compagnie, et me voilà forcée de te supporter. Mais tu sais, je me suis bien amusée ce soir, et j’ai été plutôt ravie de faire ta connaissance.
- Vraiment ? s’interrogea Guillaume. Si tu dis ça uniquement pour te moquer, alors je t’arrêtes tout de suite, parce que franchement tu commen…
- … Non je dis ça sérieusement, je t’assure ! coupa-t-elle. T’es pas aussi bête et méchant que je le pensais. Je suis désolé, et même si ce n’est pas la meilleure des positions pour te le demander, mais je voudrais m’excuser pour ce que j’ai pu penser de toi par le passé.

Guillaume marque une pause.

- Vraiment ?
- Oui, j’avoue m’être trompé à ton sujet. J’ai noté ton numéro, si jamais un jour…


Le talkie-walkie resté à l’appartement s’activa. Il semblait, à travers le haut-parleur, que Clémence et Jean s’étaient arrêtés quelque part.

- Guillaume ! C’était la voix de Clémence, apparemment essoufflée. C’est quoi ton code ?

Guillaume soupira. Seulement il ne pouvait pas répondre, du moins tant qu’il resterait attaché, étendu sur son lit.

- Guillaume t’es là ? s’écria-t-elle à nouveau.
- Attends je crois que je l’ai cette fois-ci… 9 – 3 – 2 – 2… Raté. Ca me dégoûte, cette fois je vais te montrer mes talents d’électrotechnicien, et comme ça je te prouve que c’est beaucoup plus rapide de bidouiller ce digicode que de saisir 4 chiffres à la main, développa Jean.
- Je suis d’accord, et je pense en avoir démonté plus que toi des engins de ce genre, crois-en m’en expérience.

La transmission s’interrompu, et en très peu de temps, ceux qui étaient bloqués devant l’immeuble arrivèrent devant la porte de l’appartement grande ouverte. Les regards des membres du groupe, de nouveau réuni, se croisèrent.

- Et bien qu’est-ce que vous attendez, détachez-nous ! s’exclama Guillaume, comme si cette situation était banale.
- Cela ne s’est pas déroulé aussi bien que prévu j’ai l’impression, lui répondit Jean, déposant son disque dur près du bureau, avant de se diriger avec Clémence vers les deux prisonniers.

Les membres déliés, Guillaume et Sophie purent se relever et expliquer à leurs camarades l’étrange épisode auquel ils ont assisté. Ces derniers étaient choqués par la traîtrise de leur coéquipier, mais aussi du piège qu’il a tendu et du traitement qu’il a infligé aux membres de la base arrière.

Reprenant peu à peu ses esprits, Guillaume leur expliqua que Thomas était venu faire une copie des fichiers de la CSS, et qu’il semblait vouloir les utiliser pour des raisons un peu floues. « Des possibilités infinies » selon lui. On aurait dit un junkie sous acide lorsqu’il les avaient braquer avec son Colt, dans le genre possédé par une quelconque envie démoniaque.

- C’est vraiment un histoire de fous… soupira-t-il.


Les camarades reprirent des forces et se félicitèrent de la mission accomplie avec, il faut l’avouer, un franc succès. Tous attendaient désormais un signe du mystérieux BB, ce qu’il leur permettrait d’en savoir plus sur cette histoire.

L’ordinateur de Guillaume, le temps d’une parole, pris une voix humaine féminine électroniquement suave :

- Vous avec un nouveau message.

Ils se tournèrent vers le bureau et s’alignèrent derrière l’écran.


« Envoyé 02h47
De : Thomas Lindenov
Sujet : Beau travail !
Pour : Guillaume Reckitt

Merci pour les fichiers, vous m’avez été d’une aide précieuse. Et grâce à vous, le projet Big Brother peut enfin débuter.
Vous trouverez votre argent dans ta boîte aux lettres Guillaume.

A bientôt,
Thomas, ou BB si vous préférez ;) »


Clémence, à la lecture du courriel, était déjà partie récupérer le courrier de Guillaume. Aussi vite qu’elle fut descendue, la voilà de nouveau remontée à l’appartement. Elle tenait dans ses mains quatre enveloppes. Le butin fût partagé équitablement, et les yeux de chacun étaient soudainement illuminés par l’imagination débordante qui se cachait derrière.

Le portable de Jean sonna, rompant le silence d’église qui régnait dans la pièce. Il décrocha le portable, mais pas ses yeux de l’argent qu’il comptait avec précision.

- Oui allô Benjamin ? Oui… Non pourquoi ? Il se passe quoi ? D’accord.

Il referma son portable et courut vers la télévision. « Quelque chose de grave est en train de se passer » s’affola-t-il. Les visages se tournèrent vers l’écran, se doutant qu’on parlerai d’eux.

« Mesdames et Messieurs bonsoir, nous nous excusons pour l’interruption de votre programme habituel mais ceci est un flash spécial. Le gouvernement du pays ainsi que ceux de l’Allemagne, de la Russie, des Etats-Unis et du Royaume-Uni viennent d’annoncer quasi-simultanément que leurs systèmes informatisés ont été pénétrés. Les sites de la DGSE et du ministère des armées auraient étés piratés, dans la nuit, par un mystérieux virus nommé BB par les premiers informaticiens dépêchés en urgence. Le gouvernement est en état d’alerte maximal, et le président de la République est sur le point de s’exprimer, ici avec Dominique Trudeau en direct du Palais de l’Elysée… »

- C’est le plus important piratage que le monde est jamais connu… Vous connaissez le terme « guerre numérique » ? Et bien je pense que l’on vient d’entrer en guerre, murmura, impassible, Guillaume.




FIN

Destin [Nouvelle /! Pavé] 1/5 18/04/2008 à 09:43
Manque de courage, c'est vraiment trp long =S
Destin [Nouvelle /! Pavé] 2/5 18/04/2008 à 10:01
BoOoh!. J'ai tout lu. C'est super bien écrit, le sujet est pas mal. Bref, j'aime.

Quelques fautes par ci, par là. Je pense à des fautes de frappe.

Bref, je te félicite toi et les autres. J'étais plongé dedans.

J'aime. Mr. Green

Crapsine Coeur
Destin [Nouvelle /! Pavé] 3/5 18/04/2008 à 10:02
Craps Bulgom a écrit :
BoOoh!. J'ai tout lu. C'est super bien écrit, le sujet est pas mal. Bref, j'aime. Quelques fautes par ci, par là. Je pense à des fautes de frappe.Bref, je te félicite toi et les autres. J'étais plongé dedans. J'aime. Crapsine


J'étais certaine d'avoir raté un truc en fuyant la longueur '^^
Suave   
Destin [Nouvelle /! Pavé] 4/5 23/04/2008 à 21:14
Je l'ai lu entièrement et j'ai bien aimé! =)
Destin [Nouvelle /! Pavé] 5/5 30/04/2008 à 01:20
Ho ! Franchement bien. Shocked
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