Je ne nous ai jamais oubliées (nouvelle)

Alhambra

Je ne nous ai jamais oubliées (nouvelle)

31

12/11/07 à 21:19

[ Je sais, je sais, je sais, la fin est complètement ratée et de toute façon, même le début est pas top. Mais bon, je l'ai tellement modifié, et re-modifié et encore re-modifié que j'abandonne. Voilà finalement le résultat ^^. ]

Nous vivions d’amour et d’eau fraîche.
Quoi que l’eau fraîche, je ne sais pas.
Nous vivions de sorties, de cafés, de rires, de cigarettes pour certaines d’entre nous, d’alcool pour d’autres, de cafés, de bottes à talons et de grosses écharpes en laines, de cafés, de complicité, de garçons, de boutiques, de partage, de cafés, encore de cafés.
Le café, c’était notre vie. Le « Vic ». Je ne sais même plus pourquoi nous l’appelions le Vic, mais c’était le Vic. Ce café miteux et minuscule où nous passions des heures à consommer.
Un croissant avant les cours, un café pendant les heures de perm’, un chocolat chaud pendant les cours, un panini au nutella après les cours. C’était le Vic, toujours le Vic, c’était notre vie.
Nous y rêvassions, nous y faisions nos devoirs à la dernière minute, nous y parlions de tout et de rien, de futilités, de garçons et de vêtements, certaines y fumaient, d’autre y lisaient des journaux débiles.
Nous étions 5. Lisa, Cécile, Luce, Selma et moi. Chloé.
Nous nous adorions. Enfin on ne se le disait pas, mais moi je les adorais. Parce qu’elles étaient vraiment géniales et parce qu’on se comprenait toujours.
Le matin, on se retrouvait rue des cascades, on passait notre carte vélib’ sur la borne, en se racontant les conversations MSN de la veille au soir – dans le cas où nous ne l’aurions pas déjà fait directement au téléphone – , nous enfourchions nos vélos et nous allions au lycée.
Nous étions toutes les 5 dans la même classe. Ce n’était pas tellement de la chance, il n’y avait qu’une seule classe Littéraire. On se disait artistes.
Cécile serait comédienne, Luce réalisatrice, Selma peintre, Lisa écrivain, et moi photographe. Je sais maintenant ce qui fut notre véritable avenir, mais peu importe.
A l’époque, on était des artistes, des bobos-fashions-vintage, on n’avait peur de rien, on profitait de la vie, à cheval sur nos vélos, et c’était tout.
Et puis un jour, un jour de mai où le soleil brillait particulièrement, où nous nous baladions dans les quartiers chics pour imaginer un instant que nous avions les moyens de nous payer ce que les boutiques contenaient, où nous avions revêtu shorts et robes d’étés achetés la veille, notre vie changea. Bon, pas d’un coup.
Ça a commencé par une vespa rouge.
Nous marchions, donc, quand nous vîmes passer, juste en face de nous, un garçon absolument « sublimissime » (comme avait tout de suite dit Selma à l’époque). Il était sur une vespa rouge – il faut savoir qu’une vespa rouge, c’était le summum de la classe – , des cheveux bruns dépassaient de son casque, un style parfait l’habillait et un charme divin émanait de son visage. Bref, le rêve.
On s’est tout de suite regardées toutes les 5, un petit sourire aux lèvres. C’était lui, le Lui, c’était sûr.
« C’est l’homme de ma vie. » avait dit Luce.
Et Cécile, la plus hardie de nous toutes avait ajouté : « C’est l’homme de nos vies à toutes, les filles. Faut lui parler ! »
Au moment où il passait devant nous, elle lui lança un :
« Alors ! On dit pas bonjour ? »
Lui, étonné, nous regarda – je dois dire – de la tête aux pieds et demanda :
« Je te connais ?
-Non je crois pas. Et c’est bien dommage ! »
Il descendit de sa vespa avec un « bon, ok ! » et se mit à nous faire la bise, une par une. Nous n’en revenions pas ! Le prince charmant sur vespa rouge qui nous faisait la bise !
Après un échange rapide de paroles, on alla prendre un café tous les 6.
Je ne vais pas tout vous raconter en détails, ce serait trop long, trop peu intéressant.
Toute l’histoire, c’est que nous nous entendîmes très bien avec Vincent (qui, vous l’aurez deviné, n’est autre que le garçon à la vespa). Nous le revîmes souvent et devînmes assez proches de lui.
Bien sûr il y eu un problème. Nous avions toutes « craqué » sur lui, toutes. Il avait tout ce qu’à l’époque nous estimions important. Le style, le charme, l’humour. Il était toujours plein de ressources et de propositions.
Lui, ç’aurait été trop beau, ne craqua évidemment pas sur nous toutes. Il craqua sur Luce, la plus belle, la plus mystérieuse, la moins bavarde, la plus câline, la plus attirante – aujourd’hui encore j’en éprouve de la rancœur – de nos toutes.
Elle était désolée, on le voyait bien, mais jamais elle n’aurait pu sacrifier Vincent en l’honneur de notre amitié. Et c’était ça qui nous, nous désolait. Pourtant, je le sais très bien, nous aurions toutes fait pareil.
D'ailleurs, quand Luce et Vincent sont devenus un couple (le mot nous dégoûtait), je me suis empressée de le dire aux autres. Pour moi il n’y avait rien de plus important que notre amitié, et je me disais que si les autres en voulaient à Luce, alors plus rien ne serait comme avant. Et c’était vrai. La force que nous avions bâti, cet amour indéfinissable à 5, s’est fissurée, brisée puis totalement décomposée. Luce passa de moins en moins de temps avec nous. Puis, agacée par les reproches sous-entendus que lui adressaient Lisa, Selma et Cécile et – je dois l’avouer – moi aussi, elle avait totalement arrêté de nous fréquenter. Fini le Vic, finis les beaux quartiers, les magasins, les bottes à talons et les écharpes en laines.
Je ne saurais vous dire pourquoi, mais sans Luce, je n’aimais plus Lisa, je ne comprenais plus Selma, et Cécile me paraissait manquer d’intérêt.
L’amitié se déchira, l’amour disparut.
Je ne sais plus pourquoi je raconte cette histoire. Ce n’est qu’une partie infime de ma vie. Mais ça représente tellement pour moi, cette amitié de quelques mois, ces rires de gamines, cette évidence entre nous … Je les aimais. Je nous aimais.
Ce matin, environ 30 ans après cette aventure, je suis allée voir le site des anciens élèves du lycée.
Cécile n’est pas comédienne, elle est avocate. Luce n’est pas réalisatrice, elle est secrétaire médicale. Selma n’est pas peintre, elle a crée une association qui s’appelle « graine d’artiste » et qui consiste à aller dans les hôpitaux et à faire dessiner les enfants malades, Lisa n’est pas écrivain, elle est femme au foyer.
Toutes sont mariées, toutes ont des enfants.
Je ne me suis pas inscrite sur le site. Je n’ai pas voulu leur montrer que je suis célibataire et sans enfants, je n’ai pas voulu leur montrer que moi, comme prévu, je suis photographe, je n’ai pas voulu qu’elles sachent que jamais, jamais je n’ai tourné la page sur notre amitié, sur nos rêves, sur Vincent. Sur Vincent qui est la cause de tout.
Sur cette vespa rouge qui avait filé comme le vent, emmenant avec elle tout ce dont ma vie était faite.

Tw.  

Chapeau pointu  

Alhambra  

Je ne nous ai jamais oubliées (nouvelle)

24/31

13/11/2007 à 16:35

Un fan club de ... MOI ?

Uhlulu !

Bon, j'avoue, petit pretexte pour remonter mon topic

Merci tout le monde !

Je ne nous ai jamais oubliées (nouvelle)

25/31

13/11/2007 à 16:58

Haha, j'suis sûr qu'elle va nous préparer un discours de derrière les fayots :

" J'voudrai remercicer ma famille qui m'a toujours soutenu, même quand ça allait mal & tous mes fans. Sans vous je ne serai rien. Je vous aime ! "

Alhambra  

Je ne nous ai jamais oubliées (nouvelle)

26/31

13/11/2007 à 17:06

BAFC a écrit :
Haha, j'suis sûr qu'elle va nous préparer un discours de derrière les fayots :

" J'voudrai remercicer ma famille qui m'a toujours soutenu, même quand ça allait mal & tous mes fans. Sans vous je ne serai rien. Je vous aime ! "

Tu veux qu'on s'tape ?
(Le "sans vous je ne serai rien" est vrai à quelques choses près et le "qui m'a toujours soutenu" [pr les fans] est vrai aussi, alors HEIN ! )

Je ne nous ai jamais oubliées (nouvelle)

27/31

13/11/2007 à 17:22

Quand tu veux pour la baston.

Je ne nous ai jamais oubliées (nouvelle)

28/31

13/11/2007 à 20:18

Ca m'fait méchament penser a une (ancienne) amie... Qui s'appelle Claire justement...

Alhambra  

Je ne nous ai jamais oubliées (nouvelle)

29/31

13/11/2007 à 20:49

LB___ a écrit :
Ca m'fait méchament penser a une (ancienne) amie... Qui s'appelle Claire justement...

Ah ouais ??
Qu'est ce qui t'y fait penser ? les personnages, l'histoire ... ?
(attends, quand j'ai un homomine, j'm'interroge )

Phylos  

Nefaste  

Je ne nous ai jamais oubliées (nouvelle)

31/31

13/11/2007 à 22:22

Ouuuuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!