Philosophie de montagne (nouvelle)

Quel âge avez-vous ?

Moins de 18 ans

18 ans ou plus

Alhambra   Philosophie de montagne (nouvelle) 12 02/11/08 à 11:51

[ M'ouais bon, je ne suis pas entièrement satisfaite de ce texte. Soyez critiques Smile.
Pour info, je fais référence à deux textes, un de Montaigne, un de Pascal où ils disent que même le plus grand des philosophes ne pourrait pas marcher sur une poutre placée au dessus du vide, car même s'il n'a aucune chance de tomber, son imagination (d'après Pascal) ou ses sens (d'après Montaigne), lui en donneront l'impression. ]

Tombera ? Tombera pas ?
Il joue avec sa vie, c’est ça qui me fait rire. S’il glisse, il fera une chute spectaculaire d’une bonne dizaine de mètres et tombera dans le ruisseau. Deux mètres de profondeur. Peu de chances qu’il s’en sorte.
Il est tellement prétentieux. Il a voulu contredire Montaigne et Pascal, installer une poutre entre deux roches, au dessus d’un précipice et marcher dessus, et prouver aux deux philosophes que ni ses sens, ni son imagination ne l’empêcheraient de traverser.
Encore un pas et il sera au dessus du vide, littéralement. Il a un grand sourire sur ses lèvres, sans doute parce que je suis la récompense. Je l’attends, de l’autre côté et s’il arrive à traverser, je m’offre à lui toute entière. Je ne sais pas pourquoi je l’ai laissé faire ça …
Sans doute parce que je sais qu’il ne tombera pas. Pourtant s’il tombe … Je préfère ne pas y penser.
« Alors, impressionnée ? Demande-t-il.
-Te la raconte pas encore Tarzan, concentre-toi.
-Quel besoin de me concentrer ? »
Je remarque quand même un léger rictus sur ses lèvres, et il fronce les sourcils. Bien sûr qu’il se concentre.
Il lui reste cinq pas, cinq grands pas, et maintenant j’ai vraiment peur pour lui. Je me redresse. Il regarde droit devant, j’essaye de garder son regard contre le mien. Comme ça, j’ai l’impression de le soutenir, de le débarrasser d’un peu de son poids.
Il transpire, je le vois. Il est au dessus du vide, c’est dingue, il marche sur l’air. Si la poutre glissait … Si la poutre se cassait en deux …
Il jette un regard en bas :
« Oh putain de merde ! »
Je ne comprends plus ce qu’il se passe, il s’est arrêté de marcher.
« Avance, avance, tu es à la moitié, tu y es presque !
-Putain Lise putain … C’est super haut …C ‘est … Je peux pas avancer … Lise, aide-moi ! »
Il est au beau milieu de la poutre, il lève la tête pour ne pas voir, revoir, la chute phénoménale à laquelle il s’expose.
Je ne sais pas quoi faire, je m’avance, je tends un bras, mais il est trop loin. Il a l’air traumatisé. Des larmes nerveuses glissent simultanément sur nos joues.
« C’étaient des conneries ! On s’en fout de tout ça, Montaigne, Pascal, j’ai confiance en toi, je sais de quoi tu es capable ! Avance ! Avance ! C’est facile, tu l’as fait, il suffit de refaire ce que tu as déjà fait ! »
Il prend une immense inspiration, il s’apprête à le faire, un pas en avant, une jambe puis l’autre, je l’accompagne en pensée, mais pourquoi ne le fait-il pas ?
Il regarde encore vers le bas.
« Je peux pas. »
Ducon va, évidemment tu ne peux pas. Montaigne, Pascal, n’ont pas dit ça au hasard ! Relis les textes, « le plus grand des philosophes » n’en serait pas capable. Tu n’es sûrement pas le plus grand des philosophes, tu n’es même pas le plus petit. Tu n’es rien, rien qu’un petit prétentieux.
Je ne vais pas lui dire ça. Je l’engueulerai plus tard. Si jamais il arrive un jour au bout de cette satanée poutre.
« Mais si, bien sûr que si, tu peux. J’ai confiance en toi. Tu peux. »
Il ferme les yeux, il avance. Le fou. Les yeux fermés … Il a avancé d’un pas, de deux.
« Attrape ma main. »
Il agrippe ma main. La sienne sue à grosses gouttes. Je l’attire vers moi.
En un dernier effort, il pose le pied sur la terre ferme. Et la poutre tombe. Nous retenons tous les deux notre souffle. La poutre fait une chute spectaculaire, dans le ruisseau.
« ç’aurait été moi ! » Dit-il, un sourire étonné, stupéfait sur ses lèvres.
Je pleure, encore, mais de joie, de soulagement. Je le serre dans mes bras :
« Imbécile va ! Ne refais plus jamais des choses pareilles ! »
Nous courons tous les deux jusqu’en bas, au ruisseau où nous sautons sans y penser.
Un petit saut d’à peine un mètre.

Philosophie de montagne (nouvelle) 1/12 02/11/2008 à 12:00
J'aimeeeeeeeeeeee Coeur C'est simple, c'est léger. On s'prend au texte.
Philosophie de montagne (nouvelle) 2/12 02/11/2008 à 12:06
Oh Very Happy
Merci !
Philosophie de montagne (nouvelle) 3/12 02/11/2008 à 12:33
Oreiller a écrit :
J'aimeeeeeeeeeeee C'est simple, c'est léger. On s'prend au texte.

Ouaip, pareil, c'un style auquel on se laisse prendre aisément. Ne reste plus qu'à attendre la sentence de la cruelle Frosties MDR
Philosophie de montagne (nouvelle) 4/12 02/11/2008 à 12:44
J'adore Coeur Very Happy
Philosophie de montagne (nouvelle) 5/12 02/11/2008 à 12:52
Ah L'imagination de Pascal et Le vertige de Montaigne ! On l'a fait en première.
Bref, c'est pas mal, quoi qu'un peu bâclé sur les bords.
Philosophie de montagne (nouvelle) 6/12 02/11/2008 à 14:16
C'est original, j'aime bien le fond. Par contre la forme...
Philosophie de montagne (nouvelle) 7/12 02/11/2008 à 15:00
Merci à tous !

Eris_, tu pourrais développer ton avis ? Qu'est ce qui ne va pas sur la forme ?

Smile
Philosophie de montagne (nouvelle) 8/12 02/11/2008 à 15:18
j'ai pas accroché, pourquoi je sais pas trop, toujours aussi bien écrit mais bon ... peut-être le fait que ça fasse intervenir de la philo Sifflote
Tw.   
Philosophie de montagne (nouvelle) 9/12 02/11/2008 à 19:20
Oreiller a écrit :
J'aimeeeeeeeeeeee C'est simple, c'est léger. On s'prend au texte.

+1. J'aime beaucoup la 'simplicité' de tes textes. Le fait que tu vas pas, du moins en apparence, utiliser un vocabulaire trop soutenu, ca reflete le naturel, la vie, j'sais pas mais j'aime.
Philosophie de montagne (nouvelle) 10/12 02/11/2008 à 19:27
Moi, perso, j''ai adore =)
Philosophie de montagne (nouvelle) 11/12 02/11/2008 à 19:27
Smile
Merci beaucoup !
(je dis tout le temps "merci", ça a pas l'air sincère, mais je suis sincèrement reconnaissante, que vous lisiez mes textes, et puis quand vous les aimez, ça fait super plaisir !)
Philosophie de montagne (nouvelle) 12/12 03/11/2008 à 21:46
Y a toujours un je-ne-sais-quoi dans tes textes qui fait que je les adore Coeur.
Recommande ce site a tes ami(e)s | Aller en haut

Partenaires : Énigmes en ligne