[Début de roman] Ne souriez pas.

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Alhambra   [Début de roman] Ne souriez pas. 48 10/07/08 à 17:06

[ Voilà, j'ai commencé un roman, qui s'appelle "Ne souriez pas", et je suis en train de me remettre en question sur mon incipit. J'ai déjà écrit la suite, mais j'aimerais savoir ce que vous pensez de ce début, est-ce qu'il vous donne envie de lire la suite, est-ce que vous pensez qu'il est trop évasif, ou au contraire trop explicite, etc. (Jugez le en tant que début, pas en tant que texte.) C'est un peu long, merci à ceux qui liront Smile. ]

Un homme entre, et lance avec un sourire aimable :
« Mademoiselle Diaz ? ».
Jade se lève. Depuis le temps qu’on lui dit, qu’on lui conseille, gentiment, de consulter … Ce moment arrive enfin. C’est excitant, à peine angoissant.
Sans lui dire bonjour, sans lui serrer la main, elle se dirige vers la salle au bout du couloir, et s’assoit sur le fauteuil moelleux en face du bureau, comme si elle l’avait fait toute sa vie.
Il la rejoint. Il est grand, châtain clair, il a la trentaine. Il n’a pas la tête d’un psy. Elle aurait préféré un vieux, avec une petite moustache et des lunettes avancées au bout du nez. Un qui vous observe, comme un cas à analyser, puis qui s’assoit au fond de son fauteuil et vous dit « Bon. » d’un ton qui signifie « ça ne va pas être facile, mais on va y arriver. ».
Celui-là a l’air trop gentil, trop humain. Et puis il est beau.
Il s’installe tout doucement sur sa chaise, une rouge sur roulette, toute simple ; et avec autant de douceur, et un sourire calme, lui dit :
« Eh bien ! Vous étiez pressée de venir ! »
Jade l’observe. Elle oublie ce pourquoi elle est là, et elle se représente la large palette de possibilités qu’elle a devant elle. Ici il lui semble qu’elle est la reine. Elle fait ce qu’elle veut, c’est elle qui a demandé à venir. Elle peut même s’inventer un personnage, ou bien discuter, tout simplement. Elle n’est pas réellement obligée de lui raconter …
Elle lui répond un simple « oui », à la fois ferme et doux, un « oui » qui laisse le choix, ce genre de « oui » dont elle a le secret.
« Bien ! Alors dîtes moi, pour quelle raison êtes-vous venue me voir ? »
Elle hésite. Lui dire, ne pas lui dire. Lui dire partiellement.
« J’avais envie. On m’a toujours dit que je ferais bien de voir un psy. Alors voilà, je suis là. J’attends de voir. Je … »
Jade ménage un silence, et lui ne lui demande pas de continuer. Elle aime bien ça. Enfin quelqu’un qui n’a pas trop peur du silence. Les gens comblent, d’habitude. Ils ne peuvent pas s’en empêcher.
Lui, il la regarde simplement, avec des yeux sincères. Un sourire à l’intérieur, elle continue :
« J’ai des problèmes relationnels. Je n’ai pas de beaucoup d’amis, et quand j’en ai, je n’ai pas toujours envie de les voir, je préfère la solitude. Il paraît que ce n’est pas normal. Il paraît aussi que je suis méchante, renfermée, que je ne dévoile jamais mes sentiments. Ils disent que je suis misanthrope.
-Qui dit ça ?
-Tout le monde. Mes parents l’ont dit, les gens avec qui j’ai été en classe, même les profs, pourtant j’étais bonne élève. Et puis mon … un ami proche l’a dit aussi. »
Le psy note quelque chose sur un papier, discrètement, sans cesser de la regarder. Elle se sent tout d’un coup en position d’infériorité, alors d’un ton très calme, mais emprunt d’une certaine violence, elle demande :
« Vous vous appelez comment ?
-Je m’appelle Basile Grima. Vous pouvez m’appeler par mon prénom, c’est comme vous voulez. »
Une autre personne aurait tout de suite demandé pourquoi elle pose cette question, aurait voulu savoir. Lui répond aux choses, il a l’air vrai. Peut-être que tous les psys sont comme ça … Mais Jade aime bien celui-là.
« Je vous appellerai Basile. Et vous m’appellerez Jade. »
Il sourit. Il a un beau sourire, un peu émerveillé. C’est agréable.
« Bien. Dîtes-moi Jade, est ce que vous pensez, comme tous ces gens, que vous êtes misanthrope. Non, la vraie question, êtes vous misanthrope ?
-Non, pas du tout. J’aime les gens. Je les aime vraiment même, je leur porte beaucoup d’intérêt.
-Alors pourquoi pensez-vous que les gens vous jugent méchante et renfermée ?
-J’aime les gens. Je n’ai pas dit que j’aimais les relations avec eux. J’aime observer les gens, les situations, avec beaucoup de passivité.
-Vous aimez le cinéma ?
-Pourquoi, vous voulez m’y inviter ? »
Un grand rire résonne. Il a un vrai rire en « ah ah ah », comme dans les livres, un rire stable et posé.
« Non, non, ce n’est pas pour ça. Répondez-moi s’il vous plait, aimez-vous les films ?
-Oui. Enfin ça dépend je suppose …
-Vous en voyez beaucoup ?
-Avant j’en voyais beaucoup, mais depuis le … depuis … Je ne sais pas, depuis un petit bout de temps, je n’en vois plus beaucoup.
-Vous vous en faîtes.
-Pardon ?
-Non, rien. »
Encore une fois il note quelque chose.
« Qu’est ce que vous notez ?
-Je note … Des choses qui me semblent intéressantes.
-Soyez honnête avec moi s’il vous plait. Ne me cachez rien.
-Je note des choses que vous dîtes, et que je pourrai réutiliser plus tard, dans d’autres discussions. L’être humain est complexe, il se cache des choses à lui même, il oublie des choses, volontairement ou pas. J’essaye de recoller les morceaux. C’est mon métier.
-Mais si l’être humain vous cache des choses volontairement et que vous recollez les morceaux, vous faîtes ce travail pour vous-même alors ? Et pas pour lui ?
-Je parlais de se cacher des choses volontairement, à soi-même. Volontairement et consciemment ne veulent pas dire la même chose pour moi. Que me cachez-vous ? »
La question est franche et abrupte, mais pas brutale. Cet homme-là n’a rien de brutal, c’est un homme tranquille. Il a l’air intelligent, il ne fait pas vraiment peur à Jade.
« Pourquoi pensez-vous que je vous cache quelque chose ?
-C’est évident. Vous cachez quelque chose. Et pas seulement à moi, c’est sûr.
-Expliquez-moi comment vous faîtes.
-Vous vouliez savoir ce que j’ai écrit sur mon carnet ? J’ai écrit qu’il y a eu, ou qu’il y a sûrement un homme important dans votre vie, un ami, un amant, même votre père, je ne sais pas, mais vous n’avez pas voulu me le dire, vous avez buté, vous avez dit « mon » puis « un ». J’ai aussi écrit qu’il a dû se passer quelque chose, quelque chose de définitif dans votre vie, puisque vous avez dit que vous aviez arrêté de voir des films depuis un bout de temps. Mais vous avez d’abord dit « depuis le », il doit donc y avoir une date précise. J’ai voulu utiliser tous ces éléments plus tard, mais vous m’avez demandé quel était l’intérêt de mon métier lorsque les gens me cachent des choses. Vous m’avez demandé si je faisais ça pour moi ou pour les gens. Vous vous êtes inquiétée de ça. Alors oui, vous me cachez quelque chose. Enfin, avec moi vous êtes très présente, vous n’êtes pas renfermée du tout ; or vous l’êtes avec les autres, vous me l’avez dit, et je le crois. C’est donc que vous vous sentez en sécurité avec moi, très probablement parce qu’à moi vous pouvez me cacher, me garder des éléments, en inventer. Je suis extérieur à votre vie. Si vous êtes renfermée avec les autres et pas avec moi, c’est sûrement que vous leur cachez des choses, à eux aussi. »
Jade le regarde. Il a des yeux verts, brillants, qui se posent sur elle très franchement, mais qui ne la sondent pas. Son air sérieux, exact, précis, contraste avec ses cheveux épais et légèrement en bataille, qui bouclent par endroits, avec son visage jeune, sa chemise ouverte sur le devant. Il est beau, il lui fait penser à Raphaël …
Non, tout lui fait penser à Raphaël. Jade se trouble, de faire le lien entre ces deux personnes, de comparer un simple psychologue inconnu à l’homme de sa vie.
« J’aimerais y aller. J’aimerais partir, s’il vous plait Basile.
-Bien sûr, c’est normal. Reprenez rendez-vous quand vous voulez, je pense que ça peut vous aider. »
Il sourit, elle répond : « La semaine prochaine ». Ils se lèvent tous les deux, il l’accompagne à l’accueil, où elle prend son rendez-vous pour le mardi suivant et où elle paye sa consultation.
Il lance un « Au revoir Jade. » plein d’entrain, plein d’espoir, et elle ne répond pas.

[Début de roman] Ne souriez pas. 21/48 10/07/2008 à 18:03
Piwakati a écrit :
Pourquoi il pleut que chez moi ???


Hé hé, c'est la vie, comme dit l'autre.
[Début de roman] Ne souriez pas. 22/48 10/07/2008 à 18:16
L'autre ?
[Début de roman] Ne souriez pas. 23/48 10/07/2008 à 20:15
Huum d'autres avis ? Sifflote
HoPe   
[Début de roman] Ne souriez pas. 24/48 10/07/2008 à 20:50
J'aime bien. La relation entre ces deux personnes s'avère assez intéressante, et je trouve Basile assez charismatique dans sa façon d'analyser les choses. Ton héroïne cache surement un lourd secret, et la curiosité nous pousse à vouloir découvrir ce qui c'est passé.
Mais je trouve qu'il y a un rapport de force entre ces deux personnages, et ça peut devenir une sorte de jeu véritablement intéressant.
Bref, pour ma part, je trouve ce début assez captivant, et demande à voir la suite.
Toutefois, seuls les dialogues donnent une véritable identité à ton texte. C'est un peu dommage.
Enfin, ceci ne reste que mon avis =)
[Début de roman] Ne souriez pas. 25/48 10/07/2008 à 20:56
Merci beaucoup HoPe de ton avis détaillé !

HoPe a écrit :
Toutefois, seuls les dialogues donnent une véritable identité à ton texte. C'est un peu dommage.


Tu veux dire que le reste n'est pas bon ? Que la narration n'apporte rien ?
(c'est vraiment pour comprendre et améliorer hein, n'hésite pas à me dire ce que tu penses !)
HoPe   
[Début de roman] Ne souriez pas. 26/48 10/07/2008 à 21:03
Et bien, ton texte ne contient aucune description, ce qui fait que tu mises tout sur les dialogues et/ou les réactions des personnages, ce qui fait que ton texte devient un enchainement de dialogues entrecoupés par de succinctes phrases destinés à montrer les réactions des personnages.
En fait, l'atmosphère de ton texte repose sur le dialogue.
Mais il est vrai que ma réponse n'était peut-être pas vraiment approprié à ton texte. En effet, ton texte mise sur un choix, et s'en sort très bien. Chacun à un style d'écriture =)
[Début de roman] Ne souriez pas. 27/48 10/07/2008 à 21:06
HoPe a écrit :
Et bien, ton texte ne contient aucune description, ce qui fait que tu mises tout sur les dialogues et/ou les réactions des personnages, ce qui fait que ton texte devient un enchainement de dialogues entrecoupés par de succinctes phrases destinés à montrer les réactions des personnages.
En fait, l'atmosphère de ton texte repose sur le dialogue.
Mais il est vrai que ma réponse n'était peut-être pas vraiment approprié à ton texte. En effet, ton texte mise sur un choix, et s'en sort très bien. Chacun à un style d'écriture =)


Ah okay ! Non en fait, au contraire, j'ai l'habitude de faire énormément de descriptions (peut-être un peu trop), mais comme un début doit être attractif et montrer assez rapidement dans quel type d'histoire on rentre, j'ai préféré mettre la situation en place grâce aux dialogues. Les descriptions viennent après Smile
Merci encore d'avoir pris le temps de répondre !
[Début de roman] Ne souriez pas. 28/48 10/07/2008 à 21:09
J'aime bien =).
J'ai pas décroché jusqu'à la fin.
Généralement quand ça me saoule je m'arrête, donc là c'est bon signe ;).
[Début de roman] Ne souriez pas. 29/48 10/07/2008 à 21:14
Ahh cool alors Smile
Merci beaucoup !
[Début de roman] Ne souriez pas. 30/48 10/07/2008 à 21:18
J'étais à fond dedans =P
Super début =)
[Début de roman] Ne souriez pas. 31/48 10/07/2008 à 21:23
J'avoue que c'est prenant , le style est travaillé et le spersos sont parfait pour le début , ni trop détaillés , ni trop peu , le lecteur a juste assez d'information pour prévoir ce qui va se passer dans l'instant

Du beau boulot , vraiment
[Début de roman] Ne souriez pas. 32/48 10/07/2008 à 21:28
Very Happy
Merci beaucoup, ça me fait vraiment plaisir !
[Début de roman] Ne souriez pas. 33/48 10/07/2008 à 21:31
Je trouve que justement, le peu de description rend le texte plus grave, plus profond... On voit par rapport à la discussion qu'ont les persos que des rapports de force sont posés dès le départ. De plus, je suppose que tu souhaite nous mener à une histoire d'amour, qui peut s'avérer d'ailleurs très passionnelle et complexe, ainsi qu'émouvante... (j'ai déjà écrit un roman, et je t'encourage vraiment à creuser et à t'accrocher à tes idées! Very Happy)

Sinon, le style est bien, et, je ne sais pas si c'est le sentiment que tu veux faire passer, mais on sent comme une sensation de poids, de gravité qui donne vraiment de la profondeur et du mystère au roman! C'est vraiment bien...
C'est vrai que ce n'est visiblement pas un roman d'action. Perso, je préfère mélanger amour et action, et surtout magie, ce que j'ai fait pour mon roman, mais ton idée me semble bonne tout de même alors, sera-t-il possible d'avoir la suite?? Very Happy
gros bisous, bon courage! ++
[Début de roman] Ne souriez pas. 34/48 10/07/2008 à 21:43
Merci beaucoup beaucoup de ton avis, ça me donne vraiment envie de continuer Very Happy
Faire la biz
[Début de roman] Ne souriez pas. 35/48 10/07/2008 à 21:46
De rien!^^ Faire la biz
et encore une fois, n'abandonne pas, ne relâche pas, et ça paiera! Même dans les moments où tu te dis que tu n'en peux plus, que t'as plus d'inspiration et que de toute façon ça ne te sert à rien, ne laisse pas tomber! Smile
[Début de roman] Ne souriez pas. 36/48 10/07/2008 à 23:07
Plutôt intéressant. Si la psychologie des personnages est vraiment travaillée, ça peut donner quelque chose de vraiment bien.
J'aimerais bien suivre ton histoire, si tu le veux bien.
Tchou
Nodnid 
[Début de roman] Ne souriez pas. 37/48 11/07/2008 à 00:38
Un conseil; ne mets pas plus de description. J'ai pour coutume de penser que la personnalité des personnages ne doit pas être décrites, mais doit être ressentie à travers ses actes et ses paroles. Quant aux descrptions physiques, personnellement, josef.

Fin voilà, c'était mon humble avis, fais-en ce que tu veux
[Début de roman] Ne souriez pas. 38/48 11/07/2008 à 11:37
Merci beaucoup à tout le monde d'avoir pris le temps de lire et de m'expliquer vos avis !
Je vois que plusieurs personnes veulent la suite, je la mettrai peut-être quand je serai sûre de ne pas la changer.
Faire la biz
[Début de roman] Ne souriez pas. 39/48 11/07/2008 à 11:47
Tu es à fond dans les méandres de la psychologie c'est super ! Je ressens une ambiance austère dans ton texte, peut-il ? Bref, c'est un style qui promet pour la suite avec un vocabulaire riche et élaboré !
[Début de roman] Ne souriez pas. 40/48 11/07/2008 à 11:55
J'ai poster un topic qui présentait mon œuvre mais je ne l'ai pas mise car c'était bien trop long.
Je l'ai redécoupé et écris une suite. Néanmoins il faudra attendre un mois ou deux pour accéder à la suite retravaillée.
Le sujet ne va certainement pas contenter tout le monde mais je voudrais surtout avoir votre avis sur le style. Des efforts de grammaire sont-ils nécessaires ?
La question facultative est : aimez-vous l'histoire, cela vous donne-t-il envie de lire la suite ?

J'attends vos critiques ! Merci d'avance.



Chapitre 1

Le soleil se lève, je me réveille encore tout troublé du rêve que je viens de faire : une personne, sans visage, s'avance vers moi et me dit savoir tout de mon avenir. Ce personnage me tendit la main pour que je la saisisse. Je lui donne la mienne et me réveille en sursaut.

Il faut maintenant que je laisse cette pensée de côté et me consacre à mon travail. Je m'appelle Julien, j'ai 17 ans et déjà plein d'ennuis : un secret caché au plus profond de moi avec une personne, une grande amitié qui, de par ce secret, est maintenant trahit et, moins entêtant mais beaucoup plus stressant, 3 tests de français prévus pour aujourd'hui ! Comment se concentrer ?! Décidément, me vie est faite pour être compliquée mais le suis-je peut-être moi-même ?...

Chapitre 2

Une grille métallique se dessine au bout de la rue, près de deux cents étudiants sont massés y sont massés, attendant la dernière minute pour rentrer dans les bâtiments...Une fille se précipite dans ma direction suivie d'un garçon d'apparence pour moi parfaite mais qui dans sa tête, était las de vivre.
Lui, c'est Ben, mon meilleur ami qui est peut-être plus qu'un ami. Nous partageons le même secret, celui de notre amour...Elle, c'est Ariane, toujours de bonne humeur, la joie de vivre en personne 'est comme une sœur pour moi, les liens de sang en moins mais en revanche, énormément de bons moments passés ensemble.
-Si nous rentrions ? Suggéra Ariane.
-Bonne idée, on gèle ici...en fait, ça va Julien ? Demanda Ben.
La question fut exprimée comme une excuse, et l'on sentait bien dans sa voix un mal-être profond.
-Oui très bien, merci, et vous ?
-Sublime ! S'enjoua Ariane.
-Ouais t'inquiète...assura Ben, d'un ton traînant.
Derrière cette affirmation, se cachait une détresse chez lui, une honte peut-être mais surtout une envie de montrer ce qu'il était vraiment avec son ami. En effet, des liens très fort étaient nés entre eux un soir de juillet. A ce moment-là, ils avaient échangé un baiser furtif qui marquait pour lui un tournant décisif dans sa vie. Depuis, tout deux s'ignoraient mais gardaient tout de même ce désir l'un pour l'autre.
Ils rentrèrent dans leur collège, une grande bâtisse qui semblait avoir été là depuis toujours. Elle était construite en granit sombre et ici et là proliféraient du lierre, couvrant en majeur partie la façade abimée de l'établissement. Arrivé à l'intérieur, ils empruntèrent différents couloirs et escaliers pour enfin aboutir l'aile ouest du grand bâtiment. Le cours de mathématique se passait salle 1214. La porte était resté ouverte pour laisser entrer les retardataires.
-Vous êtes pile à l'heure, fit remarquer Mme Gamberg, une professeur sans grand intérêt qui faisait régné un semblant d'ordre dans son cours.
Ils sortirent leurs affaires, mais hélas, aucun des trois amis n'étaient l'un à côté de l'autre, la Gamberg avait eu vite fais de les séparer sitôt qu'il eurent entré dans la salle, voyant leur air complice...Donc, faute de pouvoir communiquer oralement, les trois élèves se jettent significativement des regards, tout un système de clin d'œil et de battement de cils.
Suite à ce cours très instructif, la matinée s'enchaîna avec une séance d'histoire-géographie, où Julien avait pris l'habitude de regarder les mouches voler, ou plus souvent de carrément s'affaler sur son bureau, de fermer les yeux et penser à d'éventuelles échappatoires à cette dénué de tout sens.
Après cette heure, les trois amis sortirent dehors, pour la récréation quotidienne. Ils s'étaient rassemblé en cercle, ne laissant aucune de leurs paroles aboutir à des oreilles indiscrètes. Mais cette fois-ci Julien resta de marbre et avait le regard perdu dans le vide.
-Julien, tu es sûr d'aller bien ?
-Oui oui, c'est bon, tout va bien. En fait, Julien regardait depuis plus de 10 minutes les yeux d'Ariane et revoyait en elle la fille qui fut toujours là pour lui, la fille qu'il avait lui aussi consolé, à qui il disait tout? Il eut un pincement au cœur quand il se rendit compte qu'il lui cachait une chose, extrêmement importante.
Tout le reste de la journée fut normal, enfin normal dans le sens que rien d'exceptionnel ne s'était passé. Comme d'habitude, Ben avait pris à part Julien et l'avait emmené dans les toilettes dans le but de comprendre, comprendre ce qui n'allait pas, pourquoi tout les deux, n'étaient pas ce qu'il étaient : deux mecs qui étaient follement amoureux l'un de l'autre mais qui avaient trop honte pour l'assumer.
Un jour, Ben avait suggérer de dire tout à Ariane mais Julien avait répliqué sèchement que non.
-Non, elle le prendrait trop mal. D'un côté, le lui cacher serait encore la trahir encore plus mais...Et puis merde ! Rien ne s'est passé entre nous ! C'était juste un baiser d'amitié peut-être mais, il ne valait rien.
Sur cette phrase, Ben était parti en courant et le jour suivant, fit comme si rien n'était arrivé.
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