For just one more taste of freedom.

Histoire sans chute, histoire commune, un peu de tout et de rien. Juste les mots qui s'enchaînent, sur un arrière goût amer.


Par Stylish.Kid, 34 ans
Ajouté le 28/01/2006
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Il y a 4 commentaires
Paris, tour Montparnasse.
Le vent de l'automne s'engouffre et souffle dans les rues désertes, les nuages noirs et bas forment un plafond infranchissable et déprimant. Prélude de l'hiver.
Elle est assise, seule. Sur un mur. Regarde l'heure, souvent, semble s'impatienter avant de se résoudre à nouveau. Puis sors son téléphone. Soudain lève les yeux...
Une silhouette vêtue de noir fend l'air, rapidement. De longs cheveux dans le vent, pour le peu qu'on pouvait voir. Sourire sur son visage. Se rejoignent. Baiser sur le coin des lèvres, fuite rapide, une rue au hasard. Continuer à marcher. Une main s'égarant maladroitement sur des hanches, regards langoureux refoulés. Amour rapide, sur un banc, dans le froid. Et courir, toujours. Comme si... se perdre en route. S'oublier dans cette quête d'infini.
Trop soudés pour être vrai. Et son air perdu, à elle. Petite fille déçue, oubliée au travers d'un chemin. Des filles se retournent sur lui. Ne regarde même pas. Toujours droit devant marcher, regard perdu au loin. Quelque part, ailleurs...
Le temps s'égrène, lentement. Début de la fin. Se séparent, même endroit. Et l'horloge sonne cinq coups. S'embrassent sans plus vraiment y croire, sont là sans plus vraiment l'être. Se retenir... Seul cela compte. Il s'éloigne, elle court, agrippe son col. Bouche à oreille, seuls deux mots "Je t'aime". Ne répond rien et la regarde. Elle pense... il ne l'avait jamais regardée, avant. Il faut vraiment partir, à présent.
Pour Lui gare Montparnasse, pour elle le métro. Les wagons s'engouffrent dans le tunnel sombre, elle grimpe. Baladeur, le son à bloc. Des larmes silencieuses réchauffent ses joues. Under the Bridge Downtown is where I drew some blood .
Leur chanson... Les souvenirs s'infiltrent, perfides. Flash Back. Sa guitare, ses doigts grattant les cordes, une à une. Premier baiser, au bord du lac, sous le soleil couchant. Les rires, tous ces petits riens, leur histoire. Et puis. Déchirement. Se retrouver quelques heures seulement, tenter vainement de reconstruire quelques chose. Quelque part en elle, cette douleur sourde. Quelque part en elle... Et ses rêves. Qui se déchirent. Ses rêves qui se cassent la gueule sur le bitume.

Lui. Fixe les banlieues par la vitre du RER. Maisons de nouveaux bourges, mère au foyer et père chef d'entreprise, salaire moyen familial de 7000 € par mois, et des vacances chaque année au soleil, merci bien. Le dégoût. Qui le ronge, depuis si longtemps.
Dégoût de tous ces autres, degoût de lui-même surtout. Ne pas savoir dire les choses. Ne pas laisser sortir, pas les sentiments, jamais. Goût amer dans la bouche.
Et Elle. Qui s'éloigne, qu'il n'a pu retenir. Ce qu'il a lu dans ses yeux... Ce qu'il y a vu... La passion des vertiges. Des abîmes aussi, si profonds. Bouts de verres, s'écorcher les doigts sur les jointures de son âme assoifée d'infini. La peur.
Peur de partir, peur de L'aimer. Peur qu'il ne soit trop tard. Envie d'elle. Cigarette allumée, égarement des pensées.
4 mois, le temps de tout et de rien. Perdre la clef de ce language qu'ils pensaient être les seuls à comprendre, temps de se déchirer, aussi. De se manquer comme un petit bout de soi, puis un peu moins, chaque jour balayant une petite particule du manque. De se perdre en pensées et en rêves dans ce qui était, et ce qui pourrait être encore, si seulement...
Quelque chose, différent. Ne pas bien saisir la nuance, ne pas bien savoir quoi. Plus vraiment pareil, quelque chose de décalé. Quelques gouttes de pluies s'écrasent contre les vitres du train.
Prends son sac, se lève. Rejoint sa maison, de bourge elle aussi. Monte dans sa chambre. Envie de... laisser remonter ses souvenirs. Penser à Elle. Il aurait dû le lui dire... Il n'a jamais su aimer. Sent qu'il l'a perdue, noeud dans la gorge. Gestes mécaniques, saisit sa guitare, plaque quelques accords. Oui, laisser remonter les souvenirs. Et cette mélodie. Leur chanson. Ferme les yeux et joue... Sometimes I feel like I don't have a Partner, sometimes I feel like my only friend...

La chaleur sur leur peau. Etre beaux et heureux, jeunes et provocants, le fashion et la marginale. S'aimer dans la chaleur de l'été, s'aimer quelques jours peut-être et laisser les sentiments les envahir. Il joue de la guitare, elle chante dans la pénombre.
La pénombre, celle de leur amour. Ne se disent que par de timides baisers ce que tant de mots pourraient mieux exprimer. Et rêvent, un peu. Et le temps qui passe, lentement. Qui ronge et arrache. Le temps... Sépare. Si dur. Se languissent l'un l'autre, au-delà les kilomètres. Ne pas perdre le fil, jamais. Coup de téléphone, billet de train, la voilà tour Montparnasse. Tous deux si jeunes, tous d'eux plein d'espoirs...

Elle. Descend du métro, gare de Lyon. Les larmes n'ont cessé. Couler encore et encore. Se saisit de son billet, quai, train, au hasard. Le bon. Elle repart. Loin. Et Lui, son image fixée au creux de son coeur. Aimerait la saisir, aimerait se saisir de lui encore et encore.
Des bribes de paroles lui reviennent en mémoire, sourit d'amerture. Avec le temps, avec le temps va tout s'en va... On oublie le visage et l'on oublie la voix.le cœur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien... .

Dans cette froide nuit d'automne, le TGV s'étire dans la nuit noire. Le début de la fin...


> [Soyez indulgent, je n'ai que rarement montrés mes textes, celui-ci a été écrit au feeling. Inspiré de notre histoire, un peu. Paroles citées: Under The Bridge, Red Hot Chilli Peppers & Avec le temps, Léo Ferré. ]

3 derniers commentaires sur l'article


Sirene_Blonde [ le 13-04 à 21:32 ]
très touchant, très beau. Ecoute avec des textes comme ca tu ira loin, meme si c'est juste pour te vider. C'est magnifique.
mamzellemwa [ le 14-02 à 09:59 ]
ba c'est super beua j'ai eu les larmes aux yeux en lisant
mamzellemwa [ le 14-02 à 09:59 ]
Commentaire sur l'article : For just one more taste of freedom. Histoire sans chute, histoire commune, un peu de tout et de rien. Juste les mots qui s'enchaînent, sur un arrière goût amer. For just one more taste of freedom.
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