Longue histoire d'une passion ado-adulte.

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Ary   Longue histoire d'une passion ado-adulte. 23 23/11/10 à 22:34


J'ai rencontré Pierre il y a trois ans, en mai 2007, par l'intermédiaire de mon blog. Pierre avait 32 ans, je venais d'en avoir 15.
Il a découvert mon blog par hasard, et s'est apparemment passionné pour ce que j'écrivais. Nous avons commencé à nous écrire des mails. C'était le début d'une longue et dense correspondance.
Pierre est vite devenu un père spirituel à mes yeux. Un mentor, un ami bienveillant, un confident réconfortant, un grand frère sévère mais juste, un complice ; ce genre de personnes essentielles à nos vies qui ne se privent pas de vous dire ce qu'ils pensent de vous avec la plus grande sincérité qui soit. Nous sommes devenus très proches. C'était un homme calme, doux, sincère, très intelligent, très cultivé, écrivain, poète, rêveur et parfois sévère. Nous étions sur la même longueur d'onde. Un peu dans le même monde.
Il était sévère dans le sens où il semblait souvent me reprocher des choses sur mon comportement, ma façon d'être, ma façon de vivre ; s'ajoutant à cela une tendance curieuse de me faire la morale. Mais malgré ça, il était terriblement aimant avec moi. Alors je ne lui en voulais pas.
A maintes reprises il émit le désir de cesser tout contact avec moi, pour diverses raisons que je comprenais mal et dont la plus récurrente s'établissait dans le fait que notre relation était virtuelle, et qu'il estimait que c'était de réel dont j'avais besoin. Et puis, selon lui, notre relation virtuelle n'avait pas de sens. Il fallait du réel, du concret, du vrai. A quoi notre amitié virtuelle rimait-elle ?
Il habitait en région parisienne, j'étais d'Avignon.
Finalement, un jour, huit mois après notre rencontre virtuelle, il est venu me voir à Avignon. En vrai. Nous fûmes enchantés de cette rencontre.
Nous devenions de plus en plus proches, entretenions une correspondance riche et passionnée ; et finalement, un jour, sans vraiment prévenir, il coupa les ponts. Plus de nouvelles. Plus rien. Le néant absolu. Je ne compris pas et fus désespérée de cette rupture. Parfois il m'envoyait de tout petits messages pour me faire comprendre qu'un jour tout irait mieux, et qu'il ne fallait pas que je sois triste... Mais c'était terminé.
J'étais non seulement désemparée par sa perte, mais aussi par l'incompréhension. Pourquoi avait-il fait ça ? Pouvais-je y faire quelque chose ?
Je lui écrivis des lettres pour évacuer ma peine. Des lettres que je ne lui envoyais pas. Quand reviendrait-il ? Et s'il ne revenait jamais ?...
J'y pensais jour et nuit. Triste et inquiète. Dans une perspective d'attente. Obsédée par son souvenir, par son image. Je l'aimais. Je l'aimais tellement...

Et puis Décembre arriva. Pierre me réécrivit. Il venait d'avoir 34 ans. J'avais 16 ans. Nous nous écrivîmes de nouveau, et de fil en aiguille, il m'avoua enfin ce qui ressemblait tellement à un secret enfermé dans un coffre à triple tours. Pierre m'aime. Nous étions le 24 décembre.
Comment vous dire ? J'étais tout simplement aux anges. Il m'envoya les plus extraordinaires cadeaux de Noël dont une petite fille puisse rêver ; tout ceci dans une atmosphère d'un romantisme époustouflant. De la magie et du rêve à l'état pur. Un véritable conte de fée.

Je lui fis part de mes sentiments, et évidemment il fut de nouveau question de rupture. Pierre est marié, vient d'avoir un fils et a le double de mon âge. J'avais un petit ami à ce moment-là.
Finalement, nous continuâmes à nous écrire, à nous téléphoner longuement, à nous envoyer des SMS. Tout semblait aller bien. Ou du moins n'était-ce qu'une apparence...
Les jalousies, malentendus et autres ennuis commencèrent. Pierre était tantôt ultra présent, tantôt très distant.
Nous devions nous voir à Paris en Février, nous ne nous vîmes pas (Monsieur estima que ce n'était « pas le bon moment »). Douche froide. J'y ai cru jusqu'au dernier moment.
En Avril, même scène. Il devait venir me voir à Avignon. Une embrouille a fait qu'il a tout annulé au dernier moment. Je me suis sentie responsable. J'étais... brisée en deux.
Le temps passe doucement. Pierre est instable. Parfois glacial, dur et cruel, d'autres fois doux, aimant et bienveillant. Il doute. Je suis obsédée par lui, par le fait de le voir. Cette obsession prend des proportions énormes.
Les vacances d'été arrivèrent, et nous fûmes de nouveau plus proches. Pierre jugea bon de mettre de l'érotisme dans nos mails et autres moyens de communications. Je ne suis pas rentrée dans le jeu. Pierre coupa les ponts peu de temps après, sans vraiment me donner de raisons. J'ai évidemment lié mon manque de réactivité à son inattendu coupage. Quoi d'autre ? Sa femme dont il semblait si peu se soucier ?
Sans aucun doute, derrière tous ses sous-entendus, il voulait que nous soyons amants.

Et c'était reparti pour des mois et des mois de silence. Même scène que la précédente. Un enfer, une détresse, un chagrin inconsolable. Une impression d'avoir été trahie, de ne pas être aimée pour ce que j'étais. Et d'être responsable de cet échec.
Je lui écrivis des tonnes et des tonnes de messages de détresses et autres supplices, des lettres, des SMS, des mails... En vain.
Pas de nouvelles, pas de messages, rien du tout. Quelques petits SMS pour me dire combien il m'aimait et combien je lui manquait, mais que les choses étaient ainsi, qu'on ne pouvait pas faire autrement et qu'il était dans mon intérêt de cesser tout acharnement.
Frustration intense, culpabilité profonde, sentiment de faiblesse écrasant. Je n'arrivais pas à me faire une raison. Il y a quelque chose qui n'allait pas. Je n'étais pas en paix vis-à-vis de Pierre. Pas du tout. Comme s'il cachait un secret bien plus grave...

Quelques jours après son anniversaire, en Décembre, il répondit à un SMS que je lui écrivis (ils furent nombreux). Il lisait toujours mon blog, apparemment. J'ai ressenti un espèce de soulagement extraordinaire. La preuve que je comptais toujours pour lui.
Nous nous écrivîmes des textos durant la nuit, et il était d'accord pour reprendre contact, mais à une condition : l'érotisme de nos messages. Comment pouvais-je refuser ? J'aurais fait n'importe quoi pour le retrouver.
Après six mois de silence, il m'écrivit alors le plus tendre des plus tendres mails qui puissent être écrit à une jeune fille romanesque. J'étais heureuse à un point que vous pouvez je pense facilement imaginer. Maintenant, quel obstacle pourrait détruire notre amour interdit ? Il était là. Il était enfin là.

Mais ces réjouissances s'achevèrent aussi vite qu'elles commencèrent. Mes parents trouvèrent curieux ce soudain regain d'intérêt de Pierre vis-à-vis de moi, et se mêlèrent à notre ballet (mon ordinateur est malheureusement sous surveillance). Douche froide. Pierre froidit de jour en jour. Son enthousiasme initial s'éteint.
« Ca va aller ? », lui demandais-je inquiète. Il eu le culot de me dire que oui.
J'eu droit à la rengaine habituelle concernant sa femme, sa vie de famille, sa vie d'adulte responsable, sur le non-sens de notre relation, etc. Il coupa les ponts quelques jours après, avec un « bon vent » en guise d'adieu.
J'étais furieuse. Choquée. Détruite. Désespérée.
J'ai commencé à m'imaginer les pires choses. Il était évident que sa coupure avait cette fois-ci un lien avec le flicage de mes parents (ce qu'il nia en bloc). Et s'il ne m'aimait pas vraiment ? Et si je n'étais qu'une sorte de maîtresse à ses yeux ? Et si j'étais le produit d'une manipulation ? Pourquoi cette cruauté ? Pourquoi ce manque d'empathie ? Pourquoi tant de haine...
Je lui écris et lui réécris, lui laisse tous les messages possibles et imaginables... Il reste stoïque. Insensible. Froid comme une pierre. Pas un mot.
Le temps passe. Je deviens folle. J'ai besoin d'être rassurée, j'ai besoin d'adieux digne de ce nom ; d'une preuve qui puisse me donner la certitude qu'il m'aime pour mon âme et non pas pour mon corps. Il me manque affreusement. Cela vire de nouveau à l'obsession.

L'été 2010 arriva. J'avais pris la décision d'aller chez lui, à Paris, sans prévenir ni lui ni mes parents. J'avais besoin de voir ce qu'il se passerait s'il était confronté à moi dans le monde réel.
Je l'ai fait. J'y suis allé. Mélodrame. Je me suis faites méchamment virée sans qu'aucune communication ne soit envisageable. De la brutalité à l'état pur. Sa femme était là. Stoïque au possible. Lui, il ne broncha pas. M'incendia de quelques paroles des moins agréables, et parti avec sa femme en voiture. Un curieux sourire aux lèvres. J'étais en larmes devant eux, dans un état de colère et de furie énorme. Mais... Non. Rien. Rien du tout. Pas un geste. Pas un mot.
Le soir même je reçois un texto de Pierre me traitant de conne et d'égoïste, et me menaçant de porter plainte si je n'arrêtais pas. Flash-back de l'après-midi même. Pluie de larmes et de rage. Trop, c'est trop. J'ai eu des envies de meurtres. J'étais persuadée d'écrire à sa femme et de porter plainte dans les jours à venir, pour manipulation perverse, volonté inaboutie de détournement de mineur, harcèlement moral ou je ne sais trop quoi. Je ne l'ai évidemment pas fait.
Je lui ai écrit un long message d'excuse et d'explication quelques jours plus tard. Aucune réponse.

Je dirais que je suis guérie du sentiment de dépendance dans le sens où je ne suis plus dans une perspective d'attente et d'espoir. Le drame du 23 Juillet 2010 a été libérateur d'une certaine manière.
Mais malgré ça, je reste profondément marquée par cette histoire. Je ne sais pas quel regard poser sur Pierre, sur « tout ceci » ; et des questions restent sans réponses. La boucle n'est pas bouclée. Cette histoire n'a pas de sens.
A vrai dire, ce n'est pas tant l'attitude de Pierre du temps où nous fûmes en contact qui me perturbe, mais plutôt la manière dont il gère l'affaire dès lors que notre « amour / monde / système » s'effondre vraiment. Il est d'une grande cruauté qui ne correspond pas à son caractère. Il semble se complaire dans une indifférence glacée qui finalement renforce mon acharnement au lieu de l'étouffer. Est-ce voulu ?
Est-ce qu'il m'aime vraiment ? Est-ce qu'une personne qui vous aime est capable de vous « jeter » ainsi, de vous humilier ainsi, de vous laisser dans votre souffrance ?
Aurait-il réagit autrement si sa femme n'avait pas été là ?
Pourquoi ne voulait-il pas que nous soyons amis ? Comment une personne qui conçoit et désire une relation triangulaire peut prétendre aimer entièrement sa femme ?
Pourquoi cette espèce de cruauté ? Pourquoi cette indifférence ? Pourquoi les choses ne sont pas simples ? Pourquoi voulait-il que nous soyons amants alors qu'il est marié ? S'il m'aime sincèrement, comment est-il capable de couper les ponts ainsi ? Pourquoi cachent-ils ses émotions ?
Pourquoi notre amitié amoureuse battait au rythme de ses insatisfactions ? Pourquoi voulait-il toujours plus ? Pourquoi une telle lâcheté après avoir nourrit tant d'espoirs et de rêves, après m'avoir donné autant d'amour et de bienveillance ? Pourquoi cet abandon aussi radical ?
Y a-t-il une quelconque manipulation perverse ? Ou fut-il seulement dépassé par la situation ?
Aurait-il coupé les ponts si j'avais su me montrer à la hauteur de ses espérances ?
Pourquoi faire semblant de s'oublier alors que l'un pense désespérément à l'autre et réciproquement ? N'y a-t-il pas une forme d'hypocrisie ?
M'a-t-il « effacé » au jour d'aujourd'hui ? Pense t-il encore à moi ? Quel regard a-t-il sur moi ? Que pense t-il de moi ? Pourquoi ne reviendrait-il pas comme il l'a fait à chaque fois ? Aurais-je un jour de ses nouvelles, ou cette rupture est-elle ad vitam aeternam ?

Et surtout, pourquoi ne s'excuse t-il pas ? Pourquoi ce sidérant silence ? Pourquoi partons-nous fâchés ? Pourquoi ne me laisse t-il pas être sereine vis-à-vis de lui ? Pourquoi n'a-t-il jamais fait la rétrospective de notre histoire ?...

Longue histoire d'une passion ado-adulte. 21/23 24/11/2010 à 21:08
Ben , moi j'ai réussit a tous lire & pourtant j'ai jamais finis un livre de ma vie sauf un manga (ok ,osef ^^) , et j'ai trouvé le mec ca faisais un peu "pedofile" . . . après c'est peut etre moi ^^
Je pense faut que tu l'oublis carement car c'est un connard le gars , il a une femme et un gosse et le seul truc qu'il trouve a faire en rentrant du taffe c'est de vouloir se taper une fille de 16 ans . . c'est un peu hard quoi . . .
Après c'est mon avis donc voila !

Julien
Longue histoire d'une passion ado-adulte. 22/23 24/11/2010 à 22:15
Je pense qu'il ne savait pas lui-même la relation qu'il avait avec toi.
Peut-être au départ pensait-il simplement parler avec toi mais que ses intentions ont évolué. Peut-être est-ce l'inverse.
Visiblement, il a eu à un moment l'idée de faire de toi sa maitresse, du moins virtuelle sinon réelle, en témoignent les messages érotiques. Mais il aura eu un sursaut de conscience et se sera rendu compte de ce qu'il était en train de faire, lui qui était marié et avait des enfants, alors que tu n'étais qu'une ado de 16 ans.
Ou alors c'est réellement un pédophile qui choisit ses proies en fonction de leur blogs et ce seraient alors l'intervention de tes parents qui lui aurait fait peur.
Peut-être qu'il est réellement tombé amoureux de toi, mais qu'il a choisit de t'oublier en raison des nombreuses difficultés qui se dressaient entre vous.

En fait, est-ce vraiment important de connaitre les réponses à tes questions ? Choisit l'histoire qui te va le mieux et qui te permettra de l'oublier plus facilement, parce que de toute façon, s'il y a bien une chose qui est sûre, c'est qu'il faut que tu passes à autre chose. Smile
Longue histoire d'une passion ado-adulte. 23/23 24/11/2010 à 22:47
hé bhé, heureusement que tu écris bien, parce que dans le genre roman-fleuve... Plaisanterie à part.
Je plussoie G et LUVISROUNDUS. Quand on a la trentaine, et une vie stable, on peut avoir un "désir d'aventures" disons, et pouvoir séduire une adolescente à cet âge là, c'est plutôt flatteur, d'autant plus que ça a un petit côté "romanesque" en plus de l'aspect interdit qui peut être excitant. Il ne t'as considérée que comme une aventure, une sorte de roue de secours pour pallier à un manque quelconque point à la ligne.
Ce type ne t'as jamais vraiment aimé, il a peut-être eu de la tendresse envers toi, tout au peu. La façon dont il t'as manipulé montre clairement le peu de respect qu'il avait à ton égard.
En gros, Pierre est un enfoiré, manipulateur qui abuse de la conscience de jeunes filles comme toi et qui serait plus à sa place derrière les barreaux ! Il vaut cent fois mieux pour toi en rester là que de retomber dans une relation ou il te maltraitera à nouveau.

Courage.
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