Témoignages : La vie des ados

Vous êtes adolescent, venez partager une expérience vécu (première rencontre, première fois [soft !], grande peur, grande tristesse ....) ainsi que lire les témoignages déjà postés
Cette rubrique est donc faites pour vous permettre de communiquer sur votre expérience personnel de la vie qu'elle soit heureuse ou malheureuse.
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A bumess. Un passage honteux et dégradant de ma vie.

à 16 ans Lady_Yakuza [17ans] 20/09
Il est 13 heures, nous sommes lundi, pour la énième fois, je me retrouve seule.

Que vais-je faire ? Je n'ai pas encore osée manger, je déteste manger seule.

Je pense pour la première fois à donner mon sandwiche aux sdf, ce sera ma B.A de la journée...



J'ose pour la première fois, jeter un regard à ceux que tout le monde méprise, je m'approche et offre poliement mon sandwiche.

Ma solitude languissante, je décide de discuter avec la jeune fille qui mendie.



Elle s'appelle M. et a 20 ans, elle vient d'Annecy et est venue ici, à Nimes avec son petit ami Bass et son ami Rom.

M. s'est très vite retrouvée à la rue, expulsée de chez elle par sa mère et sa soeur pour avoir touchée à la drogue.



Je m'installe avec M. ,son petit ami et leurs chiens, sur les marches d'une agence immobilière.

Les gens nous observes, je me sent mal à l'aise, mais pourtant je ris avec eux aux blagues de Bass.

Elle est assez forte, et violacée de visage, brune, cheveux mi-longs; son petit ami est édenté, cheveux courts, assez maigre, une casquette comportant des morceaux de briquets.



Je me levai prestement pour retourner en cours, "bien, je vous laisse" disai-je avec entrain.



Je les revoyais tous les jours, pendant 15 jours ainsi, puis je fis la rencontre du fameux ami Rom, il me plaisait bien.

Pour moi, il n'était pas question de sdf, mais quand je fis sa découverte, cela effaça tous mes principes que je jugeais "vieillots".

On fit connaissance, et on se rapprocha, je fut alors invitée à leur "squate".

Je m'y présenta un jour de forte pluie, avec Valère une connaissance en commun, un jeune homme de 18 ans, assez timide qui avec eux, ne l'était plus tellement.

Le soir même, je me mis avec Rom, nous étions officiellement ensemble.

Je fis aussi la connaissance de W. et de Mie. un couple de schyzophrènes, bien sympathiques. Elle faisait de la musique avec une Korg, il admirait sa petite amie pour ses talents divers.



J'étais heureuse d'être avec eux, je me disais que quoiqu'il se passerais je serais plus forte en étant avec Rom, il était doux, protecteur, aimant, il avait tout pour lui et j'étais bien avec lui.

Mon nombre d'amis étant limité, peux de gens étaient au courant de cette relation que j'entretenais avec lui.



J'étais aveugle et sur un petit nuage, c'est à ce moment là que j'ai déraillée complètement, j'ai pris le virage à 180° comme dirait-on et direction le cauchemard.

J'ai fait une multitude de fugues pour aller les retrouver, bon nombre de fois, je me suis enfuie de chez moi ou du lycée pour les rejoindres, persuadée que rien ne pouvait m'atteindre.

J'étais heureuse, j'étais enfermée dans un bonheur illusoire.



J'ai perdu mon bien le plus précieux, bêtement, un soir, ma virginitée. Avec ce type.

Même aujourd'hui je me demande encore comment cela a pu arriver, après avoir bu un verre de jus de raisin, je ne me sentais plus, j'étais à demi consciente, et il est venu. J'étais persuadée à cette époque, que tout était parfaitement normal, ce n'est que maintenant que je réalise que tout ce qu'il s'est passé était vraiment hors du commun, et cet épisode, sortait vraiment du banal.

Je n'avais rien demandée, je n'ai pas réalisée ce qu'il se passait, les autres fois, j'étais toujours dans le même état, tout en étant persuadée d'être intouchable. Je sais très bien que j'ai été abusée, mais c'est tellement honteux à mes yeux, surtout de la façon dont c'est arrivé, que j'ai toujours voulue me persuader que soit je l'avais voulue, soit il ne s'était rien passé.



Je voulais la libertée à tout prix, mais je me suis brûlée les ailes.



Que n'aurai-je fais avant pour l'avoir ? Je l'ai fait, je l'ai eu, je me suis détruite.



J'ai fait les pires erreurs de ma vie, jamais je n'aurais crue que j'en arriverais là, jamais.

Qui l'aurait crû d'ailleurs ? Peu de gens, pour ne pas dire personne.



Je passais des journées entières sur les marches de M. à m'occuper des chiens d'un peu tout le monde, je ne mendiais pas, je faisais nounou pour chiens.

Un soir on me vit là et on me dit, que fais tu là ? ta place n'est pas avec eux.

J'aurais du réaliser à cet instant là que je faisais une grosse bétise, enfin je l'ai réalisée mais pour moi j'étais allée trop loin je ne pouvais plus être aidée. J'avais atteint un point de non-retour.



Je m'occupais de toutes les courses du petit groupe, le groupe étant divisé en deux pour les maisons où nous habitions, j'habitais donc avec Rom, M. et Bass et plus tars un certain Jul; un pseudo-punk.

Bierres, chips, kebabs, drogues, voila de quoi se nourrissaient-ils.



Il peut paraitre difficile à croire pour certains que je n'ai touché à aucune substance illice, ni alcool, ni drogue, ni joint, mais pourtant c'est la stricte véritée, grâce à la volontée de fer que j'avais à ne pas vouloir plonger aussi profond qu'eux, je n'y ai jamais touché, malgré leurs supplications.

Voila au moins un point où je peux être fière, dans ma déchéance, j'ai sûe rester un minimum digne.

La drogue et l'alcool font perdre toute dignitée, car avec eux tu touche réellement le fond.



Dans la rue, j'ai complètement changée, je suis devenue agressive, j'attaquais les autres sdf dans les différentes associations crées pour eux, j'étais arrogante, je fonçais tête baissée, j'étais hargneuse, et surtout armée.

Certains de la bande en raison de mon caractère m'emmenaient avec eux dans les transactions de drogues.

Je ne me laissais pas marcher sur les pieds, personne ne pouvait m'écraser, personne.

A partir de là, tout a changé chez moi, j'étais évasive, arrogante envers mes parents, même menaçante, combien de fois ai-je faillis frapper ma mère ?

Je me suis alors aperçue que j'avais changée, j'ai décidée de me faire soigner, voyons que quelque chose clochait chez moi.

Je me pensait alors schyzophrène, étant persuadée que j'avais un dédoublement de la personnalitée, j'en fit part à mes parents qui prirent aussitôt rendez vous chez un psychiatrique de Nimes.

Il décida de mon internement, je n'étais pas prête à couper les ponts avec "eux", prête à me faire soigner mais pas autre chose, pourtant j'ignorais que mon issue dépendait de si je les oubliais ou pas.



Le premier mois fut terrible, j'étais sauvage, je crachais les médicaments, je brisais des verres, j'étranglais des patient(e)s et des infirmières, j'étrangla ma mère, un jour où je "les" attendais, sachant que mes parents désiraient que je tire un trait dessus, moi non, je devais les avoirs en visite, ma mère est arrivée, a devinée toute la situation, j'ai alors eu une pulsion qui a fait que je l'ai étranglée.

Heureusement ce fût sans gravitée, sauf au niveau moral.

Combien j'ai pue regretter mon geste... Nul ne peut imaginer à quel point je regrette tout ce qu'il s'est passé...

Comment pourrais un jour me racheter ?

J'ai finalement coupée les ponts avec "eux", il était temps, même trop tard.

Ho comme je regrette ce qu'il s'est passé, rien ni personne ne peut imaginer ma douleur.



Les mois en clinique, défilaient lentement, il n'y avait aucune progression, j'étais toujours aussi terrible, aussi hargneuse, aussi animale.

Puis finalement, j'ai renouée peu à peu avec mes parents, surtout avec ma mère, qui avait du mal à me pardonne et même à comprendre mon geste.

C'était la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase, j'étais allée bien trop loin et je ne m'en étais pas rendue compte moi-même, il a fallut que ce soit le regard des autres qui m'y aide.

Je pense que je ne m'en remettrais jamais, les choses que j'ai accomplies sont bien trop dures à accepter, pour moi comme pour les autres.



Le temps a passé, de longs mois, c'est encore tout frais.

Et je n'arrive pas à m'en remettre. Pourtant, je suis entrée en terminale Littéraire, mais ensuite on m'a "tétrogradée" en première Littéraire, pas de problème, j'accepte. J'ai un petit ami depuis un petit moment déjà, tout va bien, mais j'ai maintenant un certain blocage au niveau relations charnelles, par rapport à ce qu'il s'est passé.

Je lui ai tout expliqué, fort heureusement, il m'a très bien comprise et accepte très bien.

Les amis, je m'en fait petit à petit.

Et j'ai retrouvée ceux qui ont toujours voulu m'aider et que j'ai malheureusement rejetés...



Je m'en veux tellement...

Maintenant, je n'aspire pas à la vie, plus à l'Ataraxie, mais à la mort.

Peut-être que ces amis,vont m'aider à ré-aspirer à l'Ataraxie Suprême et à l'Übermensch.

Qui sait ?

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